OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2015 > Avril 2015 > Vente de cartes téléphoniques : Gagne-pain, gagne-petit

Vente de cartes téléphoniques : Gagne-pain, gagne-petit

vendredi 17 avril 2015

Economie numérique

Ce n’est point un sot métier, mais une activité éreintante. Ecouler des cartes dans les rues de la capitale est devenue une activité banale comme tant d’autres occupations informelles à Dakar. Un véritable chemin de croix pour ceux qui s’y adonnent et espèrent très vite en sortir.

Madou, vendeur de cartes de crédit téléphonique, brandit une étiquette affichant en gros caractères ‘‘Promotion Orange 100%’’. Une arête de carton sur laquelle figure les logos et couleurs bigarrées des trois opérateurs de téléphonie qu’il agite mécaniquement devant quelques piétons désintéressés qui rentrent de travail. L’ambiance est bon enfant devant la boulangerie de la cité Diamalaye où piétons, vendeurs et voitures se disputent le trottoir étroit. Promotion oblige, la concurrence sourde avec ses congénères fait voir à intervalles réguliers ces affiches qu’ils portent sur eux-mêmes comme des hommes-sandwichs.

Dans tout Dakar, ils sont des centaines comme eux, à arpenter les grands axes routiers, à se faufiler entre deux files de voitures, ou à squatter les trottoirs pour vendre les cartes de crédit dans des conditions difficiles. Ruée vers les bolides à l’arrêt, devant un feu de signalisation, petit échange à travers la vitre à peine rabaissée d’une voiture, et le vendeur de farfouiller dans sa sacoche pour en extraire une carte de recharge avant de refourguer le billet vert de 5000 F Cfa qu’il vient d’encaisser. La journée a été bonne comme elle l’est à chaque fois qu’il y a promotion. ‘‘Les cartes se vendent comme des petits pains dans ce cas. Sinon, c’est le Seddo qui marche quand il n’y a pas promo’’, se réjouit Arfang Diallo, un jeune vendeur habillé aux couleurs de l’opérateur. Adossé à la rambarde de la passerelle sur la Vdn, la discussion avec ses congénères s’égaie au terme d’une soirée plutôt fructueuse. L’enthousiasme domine, teinté d’une certaine pudeur dès qu’il s’agit de parler des gains. ‘‘Aujourd’hui, nous avons réalisé de bonnes affaires. C’est tout !’’, déclare-t-il touchant du bois l’arbre qui leur sert de point de rencontre. Comme à l’accoutumée pendant les promotions, le chiffre d’affaires a bondi.

Ces vendeurs des cartes de recharge font partie du décor de la circulation automobile sur la voie de dégagement nord (Vdn). La légère pénombre du crépuscule ne les dissuade pas de s’adonner à la seule activité qu’ils connaissent. Près de la passerelle, non loin de la permanence du Pds, c’est le rush vers les voitures avançant à pas d’escargot à cause de l’embouteillage. ‘‘D’habitude, nous opérons près des feux de signalisation. Mais le soir, c’est l’heure de pointe à cause des travailleurs qui rentrent chez eux. C’est plus facile d’aller trouver les clients dans leurs voitures’’, dit Madou, ajustant ses lunettes. Un procédé profitable puisque certains achètent juste pour tromper une attente qui peut s’avérer longue des fois, selon le vendeur ambulant.

Bénéfices dérisoires

Dans ce milieu informel, la résignation est la chose la mieux partagée. Les maigres subsides tirés de cette vente des cartes n’emballent guère les vendeurs, mais faute de recours, ils se plient stoïquement à la dictature des grossistes. ‘‘Puisqu’’il faut bien vivre de quelque chose, nous sommes obligés de vendre ces cartes. Nous les acquérons à 950 ou à 970 F CFA l’unité pour les écouler à 1000 francs, soit un bénéfice de 30 ou 50 francs sur la carte’’, déclare Ibou Seck, un vendeur accroché sur la Vdn. 100 francs sur la carte de 5 000 et 200 francs sur celle de 10 000 qui s’écoulent plus difficilement ; faire des bénéfices consistants est un mirage pour ce job. D’ailleurs, les jeunes Sénégalais de l’exode rural ou de milieux défavorisés, ainsi que les Guinéens spécialistes de la vente ambulante qui s’y livrent, ne se font aucune illusion.

Le choix de ce travail tumultueux s’impose comme la seule issue. ‘‘Je sais très bien que je vivote au lieu de vivre avec ce métier. J’aurais aimé avoir un négoce stable, formel et prospère, mais puisqu’il faut bien s’accrocher à quelque chose, je m’y soumets. C’est mieux que rien’, se désole Waly Fall opérant sur la Vdn. Ceci étant dit, écouler les cartes de crédit n’est pas difficile. ‘‘C’est comme mettre de l’essence dans sa voiture ou manger quand on a faim. Beaucoup ont un besoin de communiquer et c’est tant mieux pour nous’’, déclare Ibou Seck. Quid des acheteurs ? C’est un peu monsieur tout le monde renseigne le vendeur.

Mais à tout seigneur, tout honneur. Les cartes se vendent selon les catégories d’acheteurs bien précises. ‘‘Il est vrai que pour les cartes de 5 000 ou de 10 000 francs, seules les personnes d’un certain standing l’achètent. J’en connais quelques-uns qui m’en achètent régulièrement pour leurs obligations professionnelles’’, avance-t-il. Sinon le grand public s’arrache la carte de 500 F CFA qui est le prix unitaire le plus accessible. En attendant la prochaine promotion qui va mettre un peu de folie dans leurs chiffres d’affaires, les vendeurs prennent leur mal en patience.

Ousmane Laye Diop

(Source : Enquête, 17 avril 2015)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4631/5228 Régulation des télécoms
  • 373/5228 Télécentres/Cybercentres
  • 3792/5228 Economie numérique
  • 2040/5228 Politique nationale
  • 5113/5228 Fintech
  • 542/5228 Noms de domaine
  • 1841/5228 Produits et services
  • 1545/5228 Faits divers/Contentieux
  • 845/5228 Nouveau site web
  • 5228/5228 Infrastructures
  • 1835/5228 TIC pour l’éducation
  • 210/5228 Recherche
  • 264/5228 Projet
  • 3681/5228 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1907/5228 Sonatel/Orange
  • 1791/5228 Licences de télécommunications
  • 292/5228 Sudatel/Expresso
  • 1104/5228 Régulation des médias
  • 1348/5228 Applications
  • 1106/5228 Mouvements sociaux
  • 1725/5228 Données personnelles
  • 195/5228 Big Data/Données ouvertes
  • 666/5228 Mouvement consumériste
  • 388/5228 Médias
  • 709/5228 Appels internationaux entrants
  • 1708/5228 Formation
  • 112/5228 Logiciel libre
  • 2406/5228 Politiques africaines
  • 1123/5228 Fiscalité
  • 188/5228 Art et culture
  • 672/5228 Genre
  • 1736/5228 Point de vue
  • 1099/5228 Commerce électronique
  • 1809/5228 Manifestation
  • 365/5228 Presse en ligne
  • 144/5228 Piratage
  • 217/5228 Téléservices
  • 1012/5228 Biométrie/Identité numérique
  • 326/5228 Environnement/Santé
  • 369/5228 Législation/Réglementation
  • 377/5228 Gouvernance
  • 2137/5228 Portrait/Entretien
  • 163/5228 Radio
  • 861/5228 TIC pour la santé
  • 292/5228 Propriété intellectuelle
  • 72/5228 Langues/Localisation
  • 1238/5228 Médias/Réseaux sociaux
  • 2132/5228 Téléphonie
  • 217/5228 Désengagement de l’Etat
  • 1247/5228 Internet
  • 136/5228 Collectivités locales
  • 493/5228 Dédouanement électronique
  • 1309/5228 Usages et comportements
  • 1112/5228 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 594/5228 Audiovisuel
  • 3330/5228 Transformation digitale
  • 413/5228 Affaire Global Voice
  • 162/5228 Géomatique/Géolocalisation
  • 342/5228 Service universel
  • 708/5228 Sentel/Tigo
  • 198/5228 Vie politique
  • 1950/5228 Distinction/Nomination
  • 37/5228 Handicapés
  • 754/5228 Enseignement à distance
  • 729/5228 Contenus numériques
  • 618/5228 Gestion de l’ARTP
  • 202/5228 Radios communautaires
  • 1943/5228 Qualité de service
  • 470/5228 Privatisation/Libéralisation
  • 147/5228 SMSI
  • 573/5228 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2899/5228 Innovation/Entreprenariat
  • 1417/5228 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 48/5228 Internet des objets
  • 192/5228 Free Sénégal
  • 731/5228 Intelligence artificielle
  • 253/5228 Editorial
  • 23/5228 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous