Smart Africa planche sur l’harmonisation des politiques d’e-commerce en Afrique
vendredi 28 mars 2025
Depuis la pandémie de Covid-19, le marché du commerce électronique est pleine croissance en Afrique. Il est de plus en plus important pour les autorités de mettre en place des moyens pour faciliter la croissance de ce secteur.
Un atelier visant à poser les bases d’une harmonisation des politiques du commerce électronique sur le continent africain s’est tenu à Brazzaville en République du Congo. L’événement promu par le Centre de recherche africain en intelligence artificielle (CARIA) et l’Alliance Smart Africa, en collaboration avec le ministère congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, s’inscrit dans le cadre de l’Initiative de soutien institutionnel aux paiements numériques et politiques d’e-commerce pour le commerce transfrontalier (IDECT).
Chargée de la mise en œuvre du projet, Smart Africa analysera l’écosystème des paiements numériques et du commerce électronique au Congo. Notons que le pays fait partie des dix sélectionnés pour bénéficier de l’IDECT. Il y a aussi la Côte d’Ivoire, le Bénin, la République démocratique du Congo, le Ghana, le Liberia, l’Ouganda, le Soudan du Sud, le Zimbabwe, et Sao Tomé-et-Principe.
« Nous ne pouvons plus nous contenter d’être de simples spectateurs de la transformation numérique. Notre continent doit en être l’architecte. [...] Créons des cadres réglementaires communs, renforçons les partenariats public-privé et investissons massivement dans l’éducation numérique » a indiqué le ministre Léon Juste Ibombo.
Signé en janvier 2022 par les parties prenantes, l’IDECT « vise à combler les principales lacunes en matière de politique, afin de tirer le meilleur parti des paiements numériques transfrontaliers, qui peuvent contribuer à stimuler la croissance du marché africain du commerce électronique et à accélérer les échanges commerciaux intra-africains ». Le projet, dont le coût total est estimé à 1,28 million d’unités de compte (environ 1,7 million USD), est financé par le Fonds africain de développement (FAD) à hauteur de 1,15 million d’UC, et par une contribution en nature de Smart Africa d’une valeur de 0,13 million d’UC.
Cette initiative intervient dans un contexte de transformation numérique accélérée en Afrique, entravée par plusieurs défis au commerce transfrontalier. Le marché des paiements est fragmenté, avec plus de 200 plateformes non interopérables, tandis que l’accès à Internet en zone rurale reste limité, avec seulement 35% de couverture 4G. De plus, des procédures douanières complexes ralentissent près de 30% des échanges informels. Face à ces défis, l’adoption d’une régulation unifiée devient essentielle pour améliorer l’efficacité des transactions, surmonter ces contraintes et favoriser l’intégration économique du continent.
Pour rappel, d’après le rapport « Future of Commerce : Outlook for 2025 » du cabinet TechCabal Insights, le marché africain du commerce électronique devrait passer de 55 milliards USD en 2024 à 112,73 milliards en 2029, soit une hausse de 105% en cinq ans. Une projection plus prudente est avancée par la fintech lituanienne Nikalupe. Son étude « Payments and E-commerce in Africa 2024 » estime que ce marché atteindra 45,72 milliards USD en 2028, marquant une progression de 48,88% en quatre ans.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 28 mars 2025)