OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2018 > Août 2018 > Sénégal : Whatsapp, Viber, etc., bientôt taxés ? Panique sur le réseau !

Sénégal : Whatsapp, Viber, etc., bientôt taxés ? Panique sur le réseau !

vendredi 31 août 2018

Liberté d’expression/Censure de l’Internet

Le principe de neutralité et de liberté de l’Internet est menacé au Sénégal, selon des acteurs locaux qui craignent et dénoncent une volonté de l’Etat de restreindre l’accès aux médias sociaux, notamment l’accès à des plateformes comme Whatsapp, très populaires chez les internautes.

A l’image de ce qui se passe ailleurs dans le monde, l’Internet et les réseaux sociaux en particulier, sont devenus, malgré quelques abus regrettables, des plateformes vitales d’expression de la citoyenneté et des moyens de contrôle de la vie publique et de l’action gouvernementale.

Sur les 15 millions d’habitants que compte le Sénégal, il existe 9,6 millions d’utilisateurs d’Internet, soit un taux de pénétration de 62,6%, a déclaré en mai 2018, Abdou Karim Sall, le directeur de l’ARTP, lors du 5è Sommet Africain de l’Internet.

Aujourd’hui, des bloggeurs, activistes, défenseurs des droits humains et des militants consuméristes craignent de voir cet acquis remis en cause par les effets pervers de l’article 27 d’un projet de loi portant « Code des communications électroniques », déjà adopté en conseil des ministres le 06 juin 2018.

Que dit cet article 27 ? Dans un de ses alinéas, il stipule, entre autres, que « l’Autorité de régulation peut autoriser ou imposer toute mesure de gestion du trafic qu’elle juge utile pour, notamment préserver la concurrence dans le secteur des communications électroniques et veiller au traitement équitable de services similaires ».

Cette clause selon la communauté sénégalaise des usagers du web témoigne à suffisance de la volonté des autorités étatiques de livrer les consommateurs au diktat du régulateur et des opérateurs.

« L’heure est grave », a affirmé le président de l’Association de la presse en ligne (APPEL), Ibrahima Lissa Faye, selon qui avec cet article 27, il faut s’attendre à des « restrictions des réseaux sociaux qui risquent d’envoyer beaucoup de jeunes au chômage ». « Il s’agit d’un piège qui finalement ne fera que l’affaire des opérateurs et du régulateur », renchérit-il.

L’article 27 parle de « mesure de gestion » sans être explicite sur le contenu de ce terme.

Selon le bloggeur Pape Ismaël Dieng, cela risque de se traduire par une limitation des bandes passantes ou l’application de taxes sur l’utilisation des Over The Top (OTT), autrement dit, les services de téléphonie et de messagerie via Internet comme Whatsapp, Signal, Viber, Telegram, Messenger, etc.

Il est difficile d’avoir des chiffres exacts et fiables sur le nombre d’utilisateurs de chacune de ces plateformes, mais sur les 9,6 millions d’internautes sénégalais, les 88,6% (chiffre de l’ARTP) sont abonnés à l’Internet via le mobile (tablettes, smartphones) qui représente le principal point d’accès vers ces services.

« Cet alinéa de l’article 27 (du code en gestation) vise simplement à entraver l’expression de la citoyenneté », indique Dieng, qui a donné l’exemple des restrictions que subissent déjà les utilisateurs des médias sociaux dans des pays comme l’Egypte, l’Ouganda ou encore la Tanzanie.

De l’avis de Fatou Jagne Senghor, la directrice Afrique de l’Ouest de l’Ong Article 19, ce que propose cet article 27 est « inquiétant » dans la mesure où le régulateur sénégalais, en l’occurrence l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), n’est pas « indépendant ».

Moyens de lutte

« Il s’agit d’un code progressiste, mais qui comporte malheureusement un article problématique », déplore de son côté, Abdou Khadre Lô, un spécialiste des télécoms.

Profitant d’une rencontre avec la presse le 31 août 2018 à Dakar, ces acteurs ont unanimement demandé l’amendement ou le retrait pur et simple de cette disposition de l’article 27 avant le vote par l’assemblée nationale du nouveau Code.

Selon Ibrahima Lissa Faye, le combat va passer par l’organisation de journées d’informations et des rencontres avec les parlementaires. « Il faut que tout le monde sache que la liberté des internautes est menacée », indique M. Faye.

Revenant sur le contexte dans lequel cette loi va être votée, Fatou Jagne Senghor, rappelle notamment le prochain passage du Sénégal à l’Examen périodique universel (EPU), en novembre 2018.

L’EPU, est un processus mis en place par l’Organisation des Nations Unis (Onu) en 2006. Il consiste à passer en revue les réalisations de l’ensemble des Etats membres de l’ONU dans le domaine des droits de l’homme.

Le Sénégal s’achemine aussi vers une élection présidentielle à hauts risques, prévue en février 2019, période pendant laquelle il est important de faire entendre les voix citoyennes.

En outre, le nouveau code de la presse voté après une décennie de négociations et de délais repoussés, n’est toujours pas entré en vigueur, faute de loi d’application. Par ailleurs le pays ne dispose pas encore de loi sur l’accès à l’information, toutes choses qui assurent la liberté de presse, la liberté d’expression et entrent en jeu dans le processus de gouvernance démocratique.

Ailleurs en Afrique

Le Sénégal n’est pas un cas isolé. Nombre de gouvernements africains tentent par tous les moyens de contrôler l’Internet, devenu comme une arme aux mains de citoyens, jadis privés de parole.

« Vous faites des transferts d’images Whatsapp qui critiquent le gouvernement, […] Libre à vous de le faire, mais vous payez le prix ». Ces propos tenus publiquement par Romuald Wadagni, le ministre béninois de l’Economie et Finances, lors du Bénin Investment Forum (28 et 29 août 2018 à Cotonou), ont ravivé la colère des internautes dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, pourtant souvent cité comme un modèle de transition démocratique réussie.

Les internautes béninois dénoncent depuis plusieurs semaines une mesure prise le 3 août 2018 qui introduit une taxe de « 5 FCFA (…) par mégaoctet pour l’accès à Internet utilisé pour fournir un service par contournement [plateforme OTT] ou une plateforme de réseau social ».

Nombreux sont les observateurs qui relèvent l’impact de l’essor rapide des OTT sur les revenus des opérateurs et les pertes qu’il entraîne en termes de taxes pour les Etats.

« Le développement de ces OTT a contribué à la dégradation des revenus des opérateurs (…), les fournisseurs utilisent l’infrastructure des opérateurs locaux et nationaux pour vendre leurs services sans investissement dans le secteur des télécommunications », a souligné Hervé Coovi Guèdègbé, le secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep-Bénin) dans des propos relayés par plusieurs médias en ligne de son pays.

La taxation de ces services est déjà en train de faire école en Afrique. En Ouganda, les utilisateurs de Whatsapp doivent s’acquitter depuis mai 2018 d’une taxe journalière de 200 Shillings (0,5 Us dollars). Si le problème que posent les OTT est universel, pour l’instant c’est seulement en Afrique que les autorités imposent une taxation.

Face à ce qu’elles considèrent comme une dérive, certaines voix commencent à en appeler à l’arbitrage de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT).

« La majorité des pays qui ont essayé de réglementer en interne ces OTT a dû faire marche arrière (…) tant que l’UIT, rassemblant l’ensemble des acteurs, ne les amènerait pas à une position commune qui puisse être appliquée au niveau mondial, je crois qu’on aura du mal », a soutenu le président de l’Organisation des professionnels des TIC (OPTIC), au Sénégal, cité par le site spécialisé Osiris.sn.

(Source : Ouestaf, 31 août 2018)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4208/4552 Régulation des télécoms
  • 350/4552 Télécentres/Cybercentres
  • 3132/4552 Economie numérique
  • 1609/4552 Politique nationale
  • 4552/4552 Fintech
  • 508/4552 Noms de domaine
  • 1670/4552 Produits et services
  • 1445/4552 Faits divers/Contentieux
  • 729/4552 Nouveau site web
  • 4454/4552 Infrastructures
  • 1628/4552 TIC pour l’éducation
  • 184/4552 Recherche
  • 243/4552 Projet
  • 2954/4552 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1740/4552 Sonatel/Orange
  • 1578/4552 Licences de télécommunications
  • 264/4552 Sudatel/Expresso
  • 933/4552 Régulation des médias
  • 1212/4552 Applications
  • 1018/4552 Mouvements sociaux
  • 1536/4552 Données personnelles
  • 120/4552 Big Data/Données ouvertes
  • 595/4552 Mouvement consumériste
  • 363/4552 Médias
  • 645/4552 Appels internationaux entrants
  • 1435/4552 Formation
  • 93/4552 Logiciel libre
  • 1753/4552 Politiques africaines
  • 849/4552 Fiscalité
  • 169/4552 Art et culture
  • 575/4552 Genre
  • 1560/4552 Point de vue
  • 966/4552 Commerce électronique
  • 1434/4552 Manifestation
  • 318/4552 Presse en ligne
  • 123/4552 Piratage
  • 208/4552 Téléservices
  • 912/4552 Biométrie/Identité numérique
  • 302/4552 Environnement/Santé
  • 325/4552 Législation/Réglementation
  • 337/4552 Gouvernance
  • 1723/4552 Portrait/Entretien
  • 144/4552 Radio
  • 689/4552 TIC pour la santé
  • 266/4552 Propriété intellectuelle
  • 58/4552 Langues/Localisation
  • 1018/4552 Médias/Réseaux sociaux
  • 1877/4552 Téléphonie
  • 192/4552 Désengagement de l’Etat
  • 980/4552 Internet
  • 114/4552 Collectivités locales
  • 386/4552 Dédouanement électronique
  • 1022/4552 Usages et comportements
  • 1039/4552 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 552/4552 Audiovisuel
  • 2875/4552 Transformation digitale
  • 386/4552 Affaire Global Voice
  • 152/4552 Géomatique/Géolocalisation
  • 300/4552 Service universel
  • 660/4552 Sentel/Tigo
  • 178/4552 Vie politique
  • 1493/4552 Distinction/Nomination
  • 34/4552 Handicapés
  • 682/4552 Enseignement à distance
  • 684/4552 Contenus numériques
  • 588/4552 Gestion de l’ARTP
  • 178/4552 Radios communautaires
  • 1648/4552 Qualité de service
  • 426/4552 Privatisation/Libéralisation
  • 134/4552 SMSI
  • 457/4552 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2621/4552 Innovation/Entreprenariat
  • 1315/4552 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 46/4552 Internet des objets
  • 169/4552 Free Sénégal
  • 374/4552 Intelligence artificielle
  • 205/4552 Editorial
  • 22/4552 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous