Le Tchad mise sur l’IA pour accélérer sa transformation numérique
lundi 27 octobre 2025
L’adoption de l’IA est en pleine croissance en Afrique. En octobre 2024, lors d’un sommet économique nigérian tenu à Abuja, Olumide Balogun, directeur de Google pour l’Afrique de l’Ouest, affirmait que la technologie pourrait contribuer jusqu’à 1500 milliards $ au PIB de l’Afrique d’ici 2030.
Le Tchad renforce son ambition de faire du numérique un pilier de son développement socio-économique. La semaine dernière, l’exécutif a créé, par décret, une Direction générale de l’intelligence artificielle au sein du ministère des Télécommunications et de l’Économie numérique. Cette nouvelle structure, entièrement dédiée à l’IA, sera dirigée par Zara Ahmed Sedick.
« L’intelligence artificielle étant la technologie de l’heure, aucun secteur ni activité sociale ou économique n’y échappera dans l’avenir », a souligné le ministère dans un communiqué publié le vendredi 24 octobre.
Lors du Sommet mondial de l’intelligence artificielle en Afrique qui s’est tenu en avril à Kigali, au Rwanda, le ministère avait déjà indiqué que, dans le cadre de sa transformation numérique, le Tchad entend créer un environnement propice à l’utilisation de l’IA, tout en mettant en place un cadre juridique et réglementaire adapté et en développant des compétences qualifiées. Dans ce cadre, le gouvernement a organisé du 4 au 14 août une formation gratuite sur l’IA destinée à 2000 jeunes âgés de 15 à 35 ans.
Le gouvernement tchadien a également révélé un plan national de développement baptisé « Tchad Connexion 2030 », qui prévoit notamment 1,5 milliard $ d’investissements dans le numérique. Ce volet vise à « hisser le Tchad parmi les principales économies d’Afrique en six ans et à étendre la couverture pour connecter la majorité des Tchadiens ». Il prévoit notamment la numérisation et l’interconnexion de tous les principaux services publics et parapublics, afin de permettre aux citoyens de bénéficier d’une offre complète de services d’e-gouvernement.
Les Nations unies reconnaissent l’IA comme un catalyseur pour les services publics, capable d’accroître la productivité et l’efficacité. Dans son « E-Government Survey 2024 », le Département des affaires économiques et sociales (DAES) souligne que les technologies d’IA peuvent améliorer le fonctionnement du secteur public en automatisant certaines tâches administratives, en renforçant l’efficacité et en éliminant retards et redondances. L’IA peut être utilisée à de multiples fins, notamment pour détecter des défauts, classer des données ou formuler des recommandations.
Pour l’heure, le Tchad se classe 189e sur 193 États à l’Indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) 2024 des Nations unies, avec un score de 0,1785 sur 1, en dessous des moyennes africaine (0,4247) et mondiale (0,6382). Le pays figure également 179e sur 188 au « Government AI Readiness Index 2024 » d’Oxford Insights, avec un score de 22,66.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 27 octobre 2025)
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