Le PROMET, un mécanisme contre les inégalités d’accès au télé-enseignement
jeudi 9 octobre 2025
Le Projet du ministère de l’éducation pour le développement du télé-enseignement (PROMET) est investi dans le déploiement de “solutions résilientes” pour un accès équitable des élèves à l’enseignement à distance, a indiqué son coordonnateur, Amadou Sidy Ba.
Malgré les “progrès” enregistrés depuis le lancement du PROMET, en 2021, “des efforts soutenus restent nécessaires pour réduire les inégalités d’accès et professionnaliser plus largement l’usage pédagogique du numérique”, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.
Pour répondre à cette “inégalité” dans l’accès à Internet sur le territoire sénégalais, le PROMET a proposé des “solutions résilientes”, selon M. Ba.
Il s’agit de la mise à disposition de “contenus téléchargeables pour usage hors-ligne via l’application mobile, de la diffusion par radio et télévision, et de distribution ciblée de tablettes préchargées”.
Il souligne que ces dispositifs permettent d’atténuer l’impact des coupures ou l’absence d’accès permanent à Internet et d’augmenter l’inclusion numérique.
“Parallèlement, le ministère [de l’Education nationale] travaille à améliorer l’infrastructure (connectivité et équipement) dans les établissements les plus isolés”, a ajouté M. Ba.
Le numérique au service de la qualité et de l’équité
Le coordonnateur du PROMET assure que le télé-enseignement, intégré dans le système éducatif depuis 2021, mise sur une “approche multi-supports adaptée aux contextes locaux”, pour atteindre les élèves des zones à faible connectivité ou sans connectivité.
Pour dispenser des cours en ligne, il faut aussi des ressources humaines qualifiées.
Le PROMET, qui n’est pas “une plateforme de dispense directe de cours à distance au sens d’un établissement unique”, se présente comme un “dispositif d’appui” à la production de contenus, formation des formateurs et accompagnement des enseignants.
“Actuellement, il n’y a pas de groupes d’élèves qui suivent exclusivement un parcours 100 % en ligne : au Sénégal, le modèle dominant reste le présentiel, le numérique intervenant comme complément (blended learning)”, a-t-il ajouté.
Amadou Sidy Ba signale que le ministère de l’Education nationale a aussi lancé des sessions de renforcement de capacités des enseignants, à travers les “Vacances numériques PROMET”.
Ce concept, d’après lui, a permis de former 200 enseignants, des équipes pédagogiques à l’utilisation des plateformes, aux outils collaboratifs et aux principes d’intégration de l’IA en pédagogie.
À court et moyen terme, selon M. Ba, le ministère de l’Education nationale ambitionne de “transformer le numérique en levier concret d’amélioration de la qualité et de l’équité des apprentissages”.
Il est question de “concevoir, indexer et diffuser des ressources accessibles et modulaires pour tous les niveaux (primaire, secondaire, formation professionnelle), avec des formats adaptés à l’usage hors-ligne”.
De même, a-t-il ajouté, le ministère envisage de “multiplier les essais d’épreuves et d’évaluations en ligne”, basés sur le modèle de Keur Massar, pour valider des dispositifs d’examen et de certification sécurisés et fiables.
Parmi les priorités du PROMET, il y a également l’amélioration de la connectivité des établissements prioritaires, ainsi que la fourniture d’équipements adaptés.
(Source : APS, 9 octobre 2025)