Le Nigeria renforce les initiatives pour l’extension du haut débit dans ses États
vendredi 10 octobre 2025
Comme dans de nombreux pays africains, les autorités nigérianes considèrent la transformation numérique comme un catalyseur du développement socio-économique. Un accès fiable à l’Internet haut débit est perçu comme l’un des piliers essentiels de cette transformation.
La Nigerian Communications Commission (NCC) a annoncé le mercredi 8 octobre son intention de lancer un Indice de connectivité numérique d’ici la fin de l’année afin de classer les 36 États du pays ainsi que le Territoire de la capitale fédérale selon leur niveau de préparation au haut débit et leurs performances en matière d’infrastructures numériques. L’initiative intervient alors que les autorités ambitionnent de généraliser l’accès au haut débit dans le pays.
Aminu Maida (photo), vice-président exécutif de la NCC, a présenté cette initiative lors d’une table ronde intitulée « Améliorer les investissements dans la connectivité haut débit et protéger les infrastructures nationales critiques », tenue à Abuja cette semaine. Selon lui, cet outil garantira la responsabilité, stimulera les investissements et encouragera les États à adopter des politiques favorables à l’investissement pour élargir la connectivité et autonomiser les citoyens.
Selon la presse locale, l’indice prendra en compte plusieurs facteurs clés, notamment l’adoption d’exonérations sur les droits de passage (Right of Way, RoW), la protection des infrastructures, la facilité des procédures réglementaires, la coordination entre les agences d’État et les opérateurs télécoms, et la résilience énergétique des sites de réseau.
« Ce n’est pas seulement un bulletin de notes. C’est une feuille de route. Les États qui s’alignent sur les politiques pro-investissement attireront davantage d’opérateurs, étendront plus rapidement leurs réseaux de fibre optique et créeront plus d’opportunités pour leurs citoyens. Ceux qui tardent risquent d’être laissés pour compte dans la révolution numérique du Nigeria », a-t-il déclaré selon The Punch.
L’Indice de connectivité numérique viendra compléter le Portail de la facilité à faire des affaires, un autre outil que la NCC prévoit de lancer. Ce portail offrira une plateforme unique d’informations pour les opérateurs et investisseurs sur les approbations haut débit, les demandes de RoW et les exigences réglementaires dans tous les États.
Le gouvernement prévoit également de déployer 90 000 km de fibre optique à travers le projet BRIDGE, qui vise à combler les lacunes structurelles freinant l’accès au haut débit dans les zones mal desservies. L’objectif est de faire passer la dorsale nationale de 35 000 km à plus de 125 000 km, afin de couvrir 70 % de la population dans les mois à venir.
D’un coût global de 1,6 milliard de dollars américains, le projet sera financé à hauteur de 1,1 milliard par des investisseurs privés, avec l’appui complémentaire de la Banque africaine de développement, de la Banque européenne d’investissement et de la Banque islamique de développement. La Banque mondiale a validé fin septembre un financement de 500 millions de dollars sur le projet.
Pour rappel, le Plan national du haut débit 2020–2025 vise à offrir des vitesses de téléchargement d’environ 25 Mbit/s dans les zones urbaines et 10 Mbit/s dans les zones rurales. Il prévoit également de couvrir au moins 90 % de la population et d’atteindre un taux de pénétration de 70 %. Fin août, le pays comptait 105,1 millions d’abonnés au haut débit pour un taux de pénétration de 48,81 %.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 10 octobre 2025)