Le Kenya et la Roumanie signent un accord pour protéger leurs cyberespaces
mardi 7 octobre 2025
La cybercriminalité connaît une hausse inquiétante, amplifiée par l’usage malveillant de l’intelligence artificielle. Dans ce contexte, la coopération internationale apparaît comme un levier essentiel pour sécuriser les infrastructures numériques et renforcer la confiance dans l’économie numérique.
Le Kenya et la Roumanie ont officialisé, le lundi 6 octobre 2025, la signature d’un protocole d’accord en marge de la Conférence sur la cybersécurité de Bucarest (BCC2025). L’initiative établit un cadre de collaboration pour le partage d’informations, la réponse conjointe aux incidents, le renforcement des capacités et le développement de solutions avancées en cybersécurité.
« Grâce à la collaboration et non à l’isolement, nous favoriserons un environnement numérique plus sûr et plus résilient, qui autonomise les citoyens, soutient l’innovation et sécurise nos économies numériques », a déclaré William Kabogo, ministre kényan de l’Information, des Communications et de l’Économie numérique (MICDE).
Conduit par le Comité national de coordination de la lutte contre la cybercriminalité (NC4) du Kenya et la Direction nationale de la cybersécurité (DNSC) de Roumanie, l’accord vise à créer un modèle durable de coopération en cybersécurité, capable de répondre aux cyberattaques croissantes tout en soutenant la croissance du secteur numérique et la sécurité des services en ligne pour les citoyens et les entreprises.
Le protocole s’inscrit dans un contexte préoccupant. Le Kenya fait face à une hausse notable des cyberattaques contre les administrations publiques, les infrastructures critiques et les entreprises privées. Selon les données fournies par le Bureau national des statistiques du Kenya (KNBS), le nombre d’incidents détectés a plus que doublé pour atteindre 3,5 milliards l’an dernier, contre 1,7 milliard en 2023, soit une progression de 100 %.
La Roumanie, de son côté, n’est pas épargnée. Début 2024, entre 25 000 et 50 000 cyberattaques étaient enregistrées quotidiennement, selon une étude d’Orange Romania, filiale locale de l’opérateur Orange. Pour y faire face, le pays a investi massivement dans des systèmes de protection avancés et des programmes de sensibilisation à grande échelle.
Ce partenariat devrait permettre aux deux pays de mettre en commun leurs expertises, d’élaborer des solutions technologiques robustes et d’assurer une réponse rapide et coordonnée aux incidents numériques. Il constitue également un modèle pour l’Afrique, où la multiplication des cyberattaques exige des collaborations transnationales pour sécuriser les économies numériques, protéger les citoyens et soutenir l’innovation.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 7 octobre 2025)