Le FAI kényan Mawingu lève 20 millions de dollars pour son expansion africaine
jeudi 2 octobre 2025
Mawingu, lancé au Kenya en 2012, revendique aujourd’hui une couverture de plus de 30 comtés sur 47 dans le pays. La société dit également être présente dans neuf régions sur 31 en Tanzanie.
Le fournisseur d’accès à Internet (FAI) kényan Mawingu, spécialisé dans les marchés ruraux et périurbains, a annoncé le mercredi 30 septembre avoir obtenu un financement de 20 millions de dollars du Pembani Remgro Infrastructure Fund II (PRIF II), un fonds africain d’investissement dans les infrastructures. Ces fonds permettront au FAI de poursuivre son expansion en Afrique, avec pour objectif de toucher 1 million de clients d’ici 2028.
Mawingu a entamé son expansion africaine en novembre 2024 avec l’acquisition de Habari, un fournisseur tanzanien basé à Arusha et présent dans sept régions du pays. Pour soutenir cette opération, l’entreprise kényane avait alors mobilisé 15 millions de dollars de financement. Depuis, la société dit avoir obtenu une licence nationale, ajouté plus de 3 000 utilisateurs domestiques et étendu la couverture de Habari à neuf régions.
C’est ce modèle que la société entend répliquer pour atteindre son ambition. « Mawingu déploie une stratégie disciplinée de « buy-and-build » qui consiste à acquérir, développer et exploiter des réseaux durables pouvant être installés dans des environnements ruraux et périurbains difficiles. L’identification et l’acquisition d’autres FAI performants permettront d’élargir rapidement l’impact de Mawingu et d’étendre son réseau vers des marchés stratégiques à travers le continent », explique-t-elle dans son communiqué.
Dans cette optique, la société a renforcé en mai 2023 le partenariat qui la liait depuis 2014 à la société technologique américaine Microsoft, à travers son initiative Airband. L’objectif est de couvrir 16 millions de personnes supplémentaires au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda avant fin 2025, pour atteindre un total de 20 millions de personnes couvertes par le réseau de l’entreprise. Jusque-là, la société ne s’est pas lancée en Ouganda.
Pour rappel, Mawingu est le septième fournisseur d’Internet fixe au Kenya avec 76 650 abonnés à fin juin 2025, pour une part de marché de 3,6 %, selon l’Autorité des communications (CA). La société a doublé en un an son parc d’abonnés, n’en comptant que 38 601 au 30 juin 2024. En Tanzanie, sa filiale Habari est passée de 2 822 abonnés fin juin 2024 à 4 122, selon les données de l’Autorité tanzanienne de régulation des communications (TCRA). Elle occupe la huitième position avec une part d’environ 1,57 % sur un marché de 263 017 abonnés, dominé par les opérateurs télécoms Airtel, Vodacom et TTCL, l’opérateur historique.
Environ 60 % de la population africaine n’a pas accès à Internet, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). Cette fracture numérique persistante sur le continent représente une opportunité pour les fournisseurs de services Internet. Toutefois, Mawingu devra composer avec la concurrence, y compris dans les zones rurales et périurbaines où elle s’est spécialisée. Ces marchés attirent désormais l’intérêt même des opérateurs télécoms, qui semblaient les avoir délaissés au profit des zones urbaines plus rentables. Les fournisseurs de services par satellite, comme Starlink, constituent également une source de concurrence à surveiller.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 2 octobre 2025)