Le Botswana entre dans l’ère spatiale avec le lancement du satellite BOTSAT-1
lundi 10 mars 2025
De plus en plus de pays africains intègrent l’observation de la Terre dans leurs stratégies de développement. Le Botswana fait désormais partie de ceux qui, grâce à cette technologie, peuvent améliorer la gestion de leurs ressources naturelles et optimiser l’agriculture.
Le Botswana a lancé avec succès son tout premier satellite, le BOTSAT-1, jeudi 6 mars, depuis la Californie, à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX. Cette initiative, qui propulse le pays sur la scène spatiale internationale, représente une avancée stratégique majeure pour son développement socio-économique. Le satellite, équipé d’une caméra hyperspectrale et positionné à 600 kilomètres d’altitude, est destiné à transformer de nombreux secteurs clés de l’économie botswanaise.
Ce lancement, qualifié de « réalisation historique » par le président de la République Duma Boko, incarne une avancée technologique significative pour le pays. Il témoigne d’une volonté claire de diversifier son économie, traditionnellement axée sur les ressources naturelles, et de se positionner comme un acteur émergent dans le domaine des technologies de pointe en Afrique.
L’un des principaux avantages attendus du satellite est sa capacité à soutenir l’agriculture de précision. Grâce aux données en temps réel qu’il fournira, les agriculteurs pourront optimiser leurs rendements en exploitant des informations précises sur les conditions météorologiques et les sols. Cela pourrait non seulement améliorer la productivité, mais aussi stimuler l’emploi local. Bien que l’agriculture ait vu sa contribution au PIB diminuer, elle reste cruciale pour l’emploi dans les zones rurales du Botswana. En 2023, la contribution de l’agriculture au PIB est passée de 2,0 % à 1,6 %, tandis que sa part dans l’emploi a augmenté de 3,1 % à 9,8 %, selon la Banque africaine de développement (BAD).
Au-delà du secteur agricole, BOTSAT-1 jouera un rôle crucial dans la gestion des ressources naturelles, la surveillance des catastrophes naturelles, ainsi que la préservation de l’environnement. En permettant une observation plus fine des phénomènes climatiques, il aidera le pays à mieux anticiper les sécheresses, les inondations et autres catastrophes naturelles fréquentes. Ces données seront essentielles pour l’adaptation du Botswana face aux défis du changement climatique, en fournissant des informations critiques pour la prise de décision.
Le lancement du BOTSAT-1 s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de transformation 2036, qui ambitionne de faire du Botswana une économie fondée sur la connaissance et l’innovation. Le projet constitue également une première étape vers la création d’un écosystème spatial robuste dans le pays, avec des perspectives de développement technologique et de création d’emplois dans les secteurs des sciences et de l’ingénierie. En outre, le partenariat entre l’Université internationale des sciences et technologies du Botswana (BIUST) et la société bulgare EnduroSat a permis la formation de jeunes ingénieurs locaux, assurant la montée en compétences des talents botswanais dans des domaines clés du numérique.
Avec ce lancement, le Botswana rejoint le cercle exclusif de pays africains ayant mis en orbite leur propre satellite, aux côtés de l’Afrique du Sud, du Nigeria, de l’Égypte et du Ghana. D’autres pays devraient bientôt suivre cette voie, stimulés par l’intérêt croissant pour les services d’imagerie satellitaire, un secteur en pleine expansion sur le continent africain.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 10 mars 2025)