La RDC prévoit 1,5 milliard $ de budget pour son Plan national du numérique et de l’IA 2026-2030
samedi 11 octobre 2025
Depuis 2019, la RDC exécute une feuille de route pour structurer son écosystème digital. Le pays vient d’enclencher une nouvelle phase pour consolider ses acquis en la matière et renforcer son positionnement dans l’économie numérique africaine.
Le ministre congolais de l’Économie numérique Augustin Kibassa Maliba (photo), a lancé le mercredi 8 octobre la rédaction du Plan national du numérique 2026-2030 (PNN2) et de la première Stratégie nationale de l’intelligence artificielle. Ces documents visent à propulser la République démocratique du Congo au rang de hub numérique régional à l’horizon 2030.
« Il s’agit de capter les dividendes du numérique et de positionner notre pays, riche en minerais critiques indispensables aux transitions numérique et énergétique, comme un catalyseur d’investissements et un pourvoyeur de solutions face aux grands défis de notre époque » a-t-il expliqué.
Le nouveau plan repose sur quatre piliers : le développement des infrastructures et de la connectivité, la mise en place de plateformes et de services publics numériques, la valorisation du capital humain et l’inclusion numérique, ainsi que la cybersécurité et la confiance numérique. Il intégrera également cinq axes transversaux, dont l’entrepreneuriat numérique, l’innovation, la souveraineté technologique, l’IA et les partenariats stratégiques.
Pour soutenir cette feuille de route, le gouvernement prévoit un investissement public de 1 milliard USD sur cinq ans, auquel s’ajouteront 500 millions USD d’appuis extérieurs déjà garantis par des partenaires internationaux. Une Académie congolaise de l’intelligence artificielle sera également créée dans le cadre de la Stratégie d’IA, afin de former de jeunes talents, d’encourager la recherche appliquée et de stimuler l’innovation locale.
L’initiative s’inscrit dans la continuité du « Plan national du numérique Horizon 2025 » lancé en 2019, et dont le taux de réalisation est estimé à environ 60% par le ministère de l’Économie numérique. Ce premier plan a permis à la RDC de poser d’importantes bases, notamment l’amélioration de la connectivité grâce à la fibre optique nationale et aux projets régionaux (CAB5), l’introduction des premiers services d’e-gouvernement tels que le portail des impôts en ligne, la modernisation du système douanier (guichet unique), la numérisation progressive de l’état civil et la mise en œuvre en cours d’un système d’identification numérique.
Avec le PNN2, Kinshasa entend consolider ces acquis pour accélérer la transformation numérique du pays. Selon un rapport de la GSMA présenté en septembre, le numérique pourrait apporter environ 4,1 milliards USD à l’économie congolaise d’ici 2029, à condition d’investir massivement dans des secteurs clés comme l’industrie et l’agriculture. L’adoption de technologies numériques pourrait, selon la même source, accroître la valeur ajoutée des ressources agricoles, améliorer l’éducation et la santé, faciliter l’accès aux chaînes de valeur mondiales et renforcer la transparence de la gouvernance publique.
À travers cette nouvelle stratégie, la RDC espère non seulement renforcer son écosystème technologique, mais aussi créer des milliers d’emplois qualifiés et attirer davantage d’investissements dans les secteurs à forte intensité numérique.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 11 octobre 2025)