La Namibie lance un fonds pour généraliser la couverture du réseau télécoms
vendredi 21 mars 2025
Comme dans de nombreux pays africains, la Namibie a fait de la transformation numérique une priorité. Pour atteindre ses objectifs, le gouvernement mise sur un meilleur accès des populations aux services télécoms.
Le gouvernement namibien a lancé le mercredi 19 mars le Fonds de service universel (USF), avec un investissement de base de 145 millions de dollars namibiens (environ 8 millions de dollars). L’initiative vise à généraliser la couverture du réseau mobile sur l’ensemble du territoire national.
Selon l’Autorité de régulation des communications de Namibie (CRAN), 360 000 Namibiens, représentant environ 12% de la population, n’étaient pas couverts par le réseau 4G en février 2024. À cela s’ajoutent 339 établissements scolaires et 50 structures de santé. Pour la 3G, l’Union internationale des télécommunications (UIT) estimait le taux de couverture à 89% en 2023. La 2G, quant à elle, couvrait déjà 100% de la population, selon l’organisation.
« La connectivité n’est plus un luxe ; c’est une nécessité. Elle est essentielle pour l’éducation, la santé, l’entrepreneuriat et le développement socioéconomique dans son ensemble. Pourtant, de nombreuses zones rurales et mal desservies ne disposent toujours pas d’un accès adéquat à ces services essentiels. L’USF est un outil stratégique conçu pour combler cette lacune en encourageant l’innovation et la collaboration afin d’étendre les infrastructures télécoms », a déclaré Tulimevava Mufeti, présidente du conseil d’administration de la CRAN.
Le Fonds servira notamment à construire des tours de télécommunications et à déployer des infrastructures numériques à travers le pays. Il est financé par les subventions du gouvernement et une redevance de 0,5% des revenus des opérateurs télécoms.
Cependant, la couverture réseau à elle seule ne garantit ni l’adoption ni l’utilisation effective des services télécoms par les populations. Par exemple, l’UIT estime à 62,2% le taux de pénétration de l’Internet en Namibie, contre 79,6% pour la téléphonie mobile. Le gouvernement doit donc se pencher sur les facteurs qui freinent l’utilisation des services par les populations, notamment le manque d’accès à des appareils adaptés comme les smartphones, le coût élevé des services télécoms ou encore l’insuffisance des compétences numériques.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 21 mars 2025)