La Banque centrale d’Eswatini introduit un système électronique de connaissance du client
mercredi 1er octobre 2025
En Eswatini, les autorités renforcent les moyens de lutte contre la fraude dans le secteur financier. Elles se tournent pour cela vers des solutions technologiques avancées.
La Banque centrale d’eSwatini (CBE) a annoncé le lancement d’un système électronique de connaissance du client (e-KYC), une première étape vers la digitalisation des processus d’identification dans le système financier du pays. Cette initiative vise à moderniser le secteur financier et à améliorer l’accès des citoyens aux services bancaires et publics.
Concrètement, le registre e-KYC permettra de vérifier l’identité des clients par voie électronique à travers une plateforme centralisée. Les banques commerciales, les institutions financières et certaines administrations publiques pourront l’exploiter pour confirmer rapidement les informations fournies par les usagers. Le projet est directement supervisé par la CBE, qui a multiplié les concertations avec les acteurs concernés afin d’assurer une intégration harmonisée.
« Cette initiative vise à explorer la faisabilité d’un registre régional e-KYC qui permettra une vérification d’identité transfrontalière sécurisée et en temps réel, nous permettant ainsi de développer une infrastructure de paiements transfrontaliers dans la région de la SADC [Communauté de développement de l’Afrique australe, Ndlr] afin de promouvoir l’inclusion financière, l’efficacité et la sécurité » a déclaré Felicia Dlamini, vice-gouverneure de la CBE.
Cette avancée devrait soutenir le développement de l’inclusion financière en Eswatini, en réduisant les lourdeurs administratives qui freinent l’ouverture de comptes ou l’accès aux crédits. Elle promet des gains de temps et de coûts pour les établissements financiers, qui pourront traiter les demandes plus efficacement. Surtout, elle renforce la lutte contre la fraude et le blanchiment, en offrant un mécanisme plus fiable et traçable de vérification des identités.
Le système pose néanmoins des défis. La question de la protection des données personnelles reste centrale, de même que l’accessibilité numérique pour les populations. Le succès de l’initiative dépendra donc de la capacité du pays à garantir la sécurité des informations tout en élargissant la connectivité. Pour rappel, le taux de pénétration de l’Internet y était de 57,6% au début de l’année 2025, selon les données de DataReportal.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 1er octobre 2025)