L’Angola investit dans un nouveau satellite d’observation de la Terre
jeudi 30 octobre 2025
En quelques années, l’Angola a déjà lancé deux satellites et considérablement amélioré la connectivité nationale. Un nouveau plan d’investissements est désormais en cours, avec le lancement d’un troisième satellite et l’extension du réseau de fibre optique, pour renforcer encore l’accès au numérique.
L’Angola prévoit d’intensifier ses investissements dans le secteur des télécommunications. Le président de la République, João Lourenço, a annoncé le mardi 28 octobre, en marge du Sommet sur le financement du développement des infrastructures en Afrique à Luanda, le lancement prochain d’un nouveau satellite d’observation de la Terre et l’extension du réseau national de fibre optique.
Selon le président, ces investissements s’inscrivent dans le cadre de la stratégie nationale de modernisation et d’inclusion numérique. L’objectif est d’assurer un accès équitable aux technologies numériques et de tirer parti de l’innovation technologique pour le développement national.
Le plan prévoit la mise en place d’un nouveau satellite d’observation, en complément d’Angosat‑2, lancé en octobre 2022, et l’extension significative du backbone national en fibre optique. En avril, le gouvernement avait déjà annoncé la construction prochaine d’environ 2 000 km supplémentaires de fibre optique et la réparation d’environ 883 km de lignes existantes, avec des capacités visées allant de 200 Gbps à 1 Tbps.
Du côté spatial, Angosat‑2 dessert déjà 16 des 18 provinces du pays grâce à plus de 150 terminaux VSAT installés pour connecter des zones reculées. Les réseaux terrestres sont également interconnectés avec la République démocratique du Congo et la Zambie via des liaisons de 1 150 km, offrant une capacité de 40 Gbps pour la RDC.
Ces efforts s’inscrivent dans la stratégie de l’Angola visant à devenir un pôle régional des infrastructures numériques. Le livre blanc sur les TIC pour la période 2023–2027 place au cœur de la politique l’expansion des infrastructures, la souveraineté numérique et la formation des compétences. La montée en puissance du secteur spatial, avec la création d’une agence nationale et des partenariats internationaux, ainsi que le programme « Conecta Angola », illustre la continuité des investissements publics et des coopérations.
Concrètement, ces ressources devraient permettre d’améliorer la surveillance des ressources naturelles, de faciliter la gestion des risques et des catastrophes grâce à l’imagerie d’alerte, d’accroître la couverture Internet dans les zones non desservies et de soutenir l’émergence d’une économie numérique locale. Le défi restera d’assurer un déploiement transparent, d’ouvrir le secteur aux opérateurs privés pour attirer des investissements complémentaires et de former des compétences locales pour exploiter pleinement ces infrastructures.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 30 octobre 2025)
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