L’Algérie prépare la transition vers l’eSIM pour moderniser les services mobiles
mercredi 15 octobre 2025
Alors que l’Algérie s’apprête à lancer la 5G, des réflexions sont déjà en cours pour en faciliter l’adoption par les citoyens. Parmi les solutions envisagées figure la carte SIM virtuelle (eSIM), une innovation intégrée à certains smartphones depuis 2016.
Le ministre algérien de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a présidé le lundi 13 octobre une réunion au siège de son département pour discuter de l’intégration de la carte SIM virtuelle (eSIM) dans les offres des opérateurs mobiles. Cette technologie est présentée comme un « saut qualitatif majeur » pour l’expérience mobile en Algérie.
Selon le ministre, l’eSIM est « une avancée majeure dans les services de téléphonie mobile, car elle permet d’activer plusieurs lignes téléphoniques sur un seul appareil sans nécessiter de carte physique, ce qui promet de simplifier radicalement l’expérience utilisateur ».
L’eSIM, intégrée directement à la carte mère des smartphones, se substitue à la carte SIM classique. Son activation se fait en ligne via un code QR, offrant aux abonnés la possibilité de gérer plusieurs profils ou de changer d’opérateur sans contrainte matérielle. Déjà adoptée dans plusieurs pays, elle ouvre la voie à une plus grande flexibilité dans la gestion des abonnements.
Ce projet d’introduction de l’eSIM s’inscrit dans la feuille de route gouvernementale pour la transformation numérique qui accompagne la préparation du lancement du réseau 5G prévu pour le deuxième semestre de 2025. Le ministère plaide pour une coordination étroite entre les opérateurs et le régulateur afin d’assurer la compatibilité des infrastructures et l’uniformisation des standards techniques.
Au-delà de la simplification pour les usagers, l’eSIM pourrait apporter plusieurs bénéfices au marché algérien : réduction des coûts liés à l’importation des cartes physiques, et renforcement de la sécurité grâce à la dématérialisation des profils. Toutefois, son déploiement se heurte à plusieurs obstacles. Le principal défi reste le coût élevé des smartphones compatibles, encore inaccessibles pour une large part de la population.
Par ailleurs, la technologie n’est pas encore prise en charge par tous les appareils ni par tous les systèmes d’exploitation, limitant sa démocratisation. Les opérateurs devront aussi investir dans de nouvelles infrastructures et adapter leurs systèmes de gestion, tandis que les autorités devront veiller à la cybersécurité et à la protection des données liées aux profils virtuels.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 15 octobre 2025)