L’Afrique du Sud s’associe à Microsoft pour combler le déficit de compétences tech
jeudi 9 octobre 2025
Face à la demande croissante de compétences numériques et techniques figurant sur la liste des compétences critiques (LCS), l’Afrique du Sud mise sur la formation pour combler le manque de talents locaux, alors que les entreprises dépendent encore largement de l’expertise étrangère.
La vice-ministre sud-africaine de l’Enseignement supérieur et de la Formation, Mimmy Gondwe, a annoncé la signature d’un protocole d’accord sur l’intelligence artificielle (IA) et le développement des compétences numériques entre le Department of Higher Education and Training (DHET) et Microsoft Afrique du Sud. L’accord, signé mardi 7 octobre au siège de Microsoft à Johannesburg, marque une nouvelle étape dans la stratégie du gouvernement visant à rapprocher le système éducatif des besoins du marché du travail.
« Les compétences numériques et d’IA sont essentielles pour naviguer dans le monde moderne et garantir de futures opportunités d’emploi. Il est essentiel que nos étudiants soient préparés au marché du travail à leur sortie du système éducatif et qu’ils possèdent les compétences nécessaires à l’employabilité, y compris le travail indépendant et l’entrepreneuriat », a déclaré Mimmy Gondwe.
Le protocole d’accord s’articule autour de plusieurs volets. Il prévoit d’abord l’introduction du programme Microsoft AI Engineer dans les collèges d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP), avec des cours hybrides d’un an, du mentorat, et un accompagnement pédagogique assuré par Microsoft et ses partenaires industriels.
L’accord inclut aussi la formation au leadership en IA destinée aux directeurs d’universités EFTP et aux cadres du ministère, ainsi qu’une collaboration sur le cadre de transformation de l’éducation (ETF) visant à renforcer la gouvernance, les politiques éducatives et la qualité de l’apprentissage. Enfin, un programme général d’alphabétisation numérique sera déployé pour développer les compétences de base des étudiants. L’ensemble de ces initiatives s’étendra sur une période de trois ans.
Ce partenariat s’inscrit dans un contexte où l’Afrique du Sud cherche à combler un déficit critique de compétences technologiques. Selon le rapport « ICT Skills Survey 2024 » publié par l’Institute of Information Technology Professionals South Africa (IITPSA), le pays fait face à un déficit persistant de compétences dans les domaines émergents, notamment l’intelligence artificielle, l’analyse de données et la cybersécurité. Le document souligne que la demande en compétences numériques croît beaucoup plus vite que la capacité des établissements à les fournir, ce qui freine la compétitivité du secteur privé et limite les perspectives d’emploi des jeunes diplômés.
La collaboration entre le DHET et Microsoft devrait ainsi contribuer à moderniser les programmes d’enseignement, à accélérer la transition numérique du système éducatif et à stimuler l’innovation locale. En dotant les étudiants de compétences adaptées à l’économie numérique, le projet vise à renforcer l’employabilité des jeunes Sud-Africains, alors que le taux de chômage des jeunes dépasse 45 %, selon les dernières données de Statistics South Africa.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 9 octobre 2025)