Kenya : le projet de câble sous-marin de Safaricom se concrétise
vendredi 31 octobre 2025
La société a révélé ses ambitions de déployer ses propres câbles en janvier dernier. Actuellement, elle s’appuie avec les autres opérateurs télécoms kényans sur une demi-douzaine de câbles, dont les droits sont détenus par l’opérateur historique Telkom.
Le projet de câble sous-marin de Safaricom se concrétise. La société kényane de télécommunications a annoncé, le mardi 28 octobre, la signature d’un accord avec la société technologique américaine Meta, qui l’a désignée comme partenaire d’atterrissement pour un nouveau câble sous-marin à haute capacité reliant Oman et le Kenya.
Le système de câble sous-marin sera entièrement financé par Edge Network Services Limited, une filiale de Meta. Selon les termes de l’accord, Safaricom sera chargé d’exploiter le segment du câble situé dans les eaux territoriales kényanes, ainsi que les infrastructures nationales qui y sont associées.
Selon Peter Ndegwa (photo), PDG de Safaricom, cet accord positionne l’entreprise pour « répondre à la demande croissante de connectivité à haute capacité et faible latence, essentielle pour soutenir la croissance économique, l’adoption du cloud et l’innovation numérique ». L’entreprise estime également que cette infrastructure la place à l’avant-garde de la transformation numérique, en donnant aux entreprises, aux communautés et aux consommateurs la bande passante nécessaire pour prospérer dans un monde connecté.
Safaricom et les autres opérateurs télécoms kényans s’appuient sur une demi-douzaine de câbles sous-marins, dont SEACOM, PEACE, 2Africa et EASSy. L’opérateur historique Telkom Kenya détient les droits d’atterrissage de cinq câbles sous-marins connectant le pays. Ces infrastructures sont régulièrement sujettes à des pannes, parfois prolongées, qui perturbent la connectivité. La dernière panne majeure en Afrique de l’Est est survenue en mai 2024.
Un nouveau câble apporte non seulement de la capacité internationale supplémentaire, mais également plus de redondance. Par exemple, Maroc Telecom a investi dans un câble de 150 millions qui connecte exclusivement ses filiales Moov Africa, en plus des câbles déjà disponibles dans ses pays. Cela leur a épargné une interruption de leurs services Internet après qu’un incident sur des câbles desservant la côte atlantique a plongé la plupart des opérateurs de la région dans un blackout en mars 2024.
Pour rappel, Safaricom détenait une part de 62,8 % du marché des abonnements à l’Internet mobile à haut débit au Kenya à fin juin 2025, contre 33,2 % pour son principal concurrent Airtel, selon les données de l’Autorité des communications. Sur le segment de l’Internet fixe, la société comptait 735 749 abonnés pour une part de marché de 34,3 %. Ses principaux concurrents sur ce segment sont Jamii (20,6 %), Wananchi (12,7 %) et Poa Internet (12,5 %). Par ailleurs, les revenus de l’Internet mobile ont atteint 72,9 milliards de shillings kényans (564,24 millions $) au cours de l’année 2025, en hausse de 72,9 %.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 31 octobre 2025)
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