Ghana : la 5G parmi les priorités du nouveau conseil d’administration de la NCA
lundi 13 octobre 2025
La NCA est l’organisme statutaire chargé d’octroyer les licences et de réglementer les activités et les services de communications électroniques au Ghana. Le conseil d’administration veille à la bonne exécution et à l’efficacité de ces fonctions.
Samuel Nartey George, ministre ghanéen de la Communication et de la Digitalisation, a installé la semaine dernière un nouveau conseil d’administration à la tête de la National Communications Authority (NCA). Il a chargé la présidente Mavis Araba Ampaa (photo, à droite) et les huit autres membres d’accélérer la transformation numérique du Ghana et de rétablir la position de leadership du pays sur le marché africain des télécommunications, notamment en veillant au déploiement et à l’adoption de la 5G.
« Nous finalisons actuellement une nouvelle loi sur les communications électroniques qui redéfinira le paysage numérique du Ghana. Vous arrivez à un moment crucial pour nous aider à mener à bien cette transition et préparer le pays à l’adoption de la 5G », a déclaré le ministre, selon un communiqué publié sur Facebook le vendredi 10 octobre 2025.
Exprimant son inquiétude face au retard du Ghana dans le déploiement de cette technologie, il a exhorté le nouveau conseil à faire de l’efficacité spectrale, de la qualité de service et de l’expérience utilisateur des priorités.
Cette déclaration intervient alors que la 5G commerciale n’est toujours pas disponible au Ghana, malgré une approche peu conventionnelle adoptée par les autorités. Le pays a en effet opté pour un réseau neutre partagé, plutôt que pour des enchères comme cela se fait généralement. Cette stratégie vise à garantir une couverture 5G complète et rapide à l’échelle nationale, y compris dans les zones rurales.
En mai 2024, la Next-Gen InfraCo (NGIC) a été lancée et s’est vue attribuer une licence exclusive d’exploitation 5G d’une durée de dix ans. Cependant, la disponibilité effective de la 5G a été plusieurs fois reportée. Initialement prévue pour septembre, puis décembre 2024, elle a été repoussée à janvier, mai, puis juin 2025. Cette échéance ayant une nouvelle fois été manquée, une nouvelle date a été fixée pour le quatrième trimestre 2025. Le ministre a toutefois précisé qu’aucune prolongation supplémentaire ne serait accordée au-delà de cette période. Il a ajouté que si l’entreprise ne respectait pas cet engagement, le ministère procéderait immédiatement à un examen et à une renégociation éventuelle des termes de la licence.
Ces efforts du gouvernement ghanéen en faveur du déploiement de la 5G interviennent alors qu’une étude publiée en 2021 par la société américaine Dell Technologies montre que la 5G offre des vitesses jusqu’à 100 fois supérieures à la 4G, avec une latence réduite et des capacités réseau inédites. Cela ouvre la voie à de nouvelles applications et à une connectivité en temps réel, facilitant ainsi la transformation numérique. Au Ghana, la GSMA chiffre à 40 milliards de cedis (3,27 milliards de dollars) le potentiel de valeur ajoutée de la digitalisation de l’économie d’ici 2029.
Cependant, le coût de base du déploiement de la 5G est estimé entre 3 et 8 milliards de dollars dans un pays, selon une étude sectorielle publiée par Ericsson en 2022. L’entreprise technologique suédoise estime qu’un investissement supplémentaire de 20 à 35 % est nécessaire pour étendre la couverture du réseau dans le pays en question.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 13 octobre 2025)