OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Année 2025 > Mars 2025 > Entretien accordé à la RTN par le ministre de la Communication des Postes et (…)

Entretien accordé à la RTN par le ministre de la Communication des Postes et de l’Economie Numérique, M. Sidi Mohamed Raliou

mardi 4 mars 2025

Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire, très brièvement, dans quel
état se trouve le secteur des télécommunications, des postes et de
l’économie numérique avant les évènements du 26 juillet 2023 ? quelles
sont les dispositions prises par votre département ministériel depuis votre
prise de fonction pour améliorer la situation ?

Avant de répondre à votre question, permettez-moi de dire deux ou trois
choses. La première chose, c’est que je dois remercier le Président du Conseil
National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat, SE Abdourahamane
Tiani, de m’avoir coné ce département ministériel. Je lui rends toute ma
reconnaissance par rapport à cette conance qu’il a placée en moi. La deuxième
chose, je dois remercier la RTN d’avoir donné cette possibilité à tous les
membres du gouvernement de passer leur bilan et de rendre compte à la
population nigérienne. Je reconnais les eorts que vous faites tous les jours
pour permettre aux Nigériens de savoir ce qui se passe dans leur pays. Pour revenir à votre question, quand nous sommes venus à la tête de ce Ministère au
lendemain du 9 août 2023, nous avons entrepris des démarches, des visites et
échanges avec tous les acteurs qui constituent notre écosystème en matière de
Communication, des postes et de l’économie numérique. Ces entretiens et ces
visites nous ont permis de connaitre les conditions dans lesquelles travaillent
tous les acteurs, notamment la RTN, l’ONEP, l’ESSCOM, l’ESCEP, l’ANP, Niger
Télécoms et même les opérateurs privés qui interviennent dans le secteur des
télécommunications.

Nous avons constaté une situation très tendue à l’époque. C’est en ce sens que
nous avons même découvert, par endroit, des structures qui étaient presque
fermées parce qu’elles ne pouvaient même pas payer les salaires ; et nous avons
entrepris des démarches auprès des hautes autorités pour permettre à ces
structures d’assurer le quotidien de travail dont notamment la RTN et d’autres
structures liées. On va revenir là-dessus si vous voulez. Mais, nous avons trouvé
une situation dicile à ce niveau, au niveau de la communication, au niveau de
l’économie numérique et au niveau des opérateurs à qui nous avons rendu
visite. Et, des échanges ont eu lieu entre les opérateurs télécom et le ministre en
charge de la Communication. Nous avons mesuré les dicultés dans lesquelles
ils étaient à l’époque. Et, très tôt, nous avons cherché des solutions. Au niveau
des opérateurs, il y’avait eu de sérieux problèmes de qualité de service. C’est
pourquoi, très tôt, nous avons attribué les fréquences pour permettre à ces
opérateurs de décongestionner les tracs de communication.
Il vous souviendra qu’avant la n de l’année 2023, il y’avait beaucoup de
saturation de réseau le weekend, au niveau des opérateurs économiques. Tout
le monde l’avait constaté. Il fallait leur attribuer des fréquences
supplémentaires, et nous avons eectué ce travail. Aujourd’hui, bien que la
qualité ne soit pas encore satisfaisante, nous constatons que ce problème de
congestion et de saturation a été réglé. Nous allons peut-être revenir là-dessus
dans la suite de l’entretien. C’est pour dire que nous avons trouvé une situation
très dicile, et avec l’accompagnement des autorités, nous avons tout de suite
trouvé des solutions. Que ça soit au niveau de la RTN, de l’ONEP, ou de l’ANP. Au
niveau de l’Oce National d’Edition et de Presse, nous avons trouvé des
situations très diciles. Je me souviens très bien que juste après notre
nomination, même le papier d’impression à l’ONEP était indisponible. Nous
sommes intervenus pour régler ce problème là, mais je pense que dans
l’ensemble, toutes les solutions ont été trouvées. Je pense qu’il faut reconnaitre
que le gouvernement a travaillé. Je remercie très sincèrement le Président du
CNSP et le Premier ministre qui, à chaque fois que j’annonçais le problème
rencontré au niveau des structures rattachées à mon département ministériel,
des solutions ont été trouvées.

A un moment, on nous a fait des chantages, quand vous prenez la location de
satellite. On nous a dit que si vous ne payez pas tout de suite, on va couper le
signal, et vraiment nous sommes intervenus et la hiérarchie nous a tout de suite
soutenu et nous avons trouvé des solutions. On allait se réveiller un matin sans
signal à travers tout le pays. Mais, Dieu merci, nous avons trouvé des solutions à
travers notre hiérarchie, à travers les autorités qui nous ont toujours écouté. Je prote également de votre micro pour les remercier de m’avoir aidé à stabiliser
la situation qui était très précaire à l’époque quand nous sommes venus à la tête
de ce Ministère.

Monsieur le ministre, on sait aujourd’hui que le numérique et le digital
occupent une place prépondérante à l’échelle mondiale, comment
promouvoir les services électroniques en vue de moderniser notre
administration ?

De nos jours, je dirais que le numérique est obligatoire. Il est ancré dans nos
mœurs si on peut le dire. Nous consommons plus dans la communication peut
être que nous mangeons, ça c’est une vérité qui est là. De ce fait, la place
qu’occupe le numérique doit être comprise, doit être soutenue par tout le
monde, par tous les acteurs étatiques, privés et toute la population. Elle est
indispensable. Et l’avantage qu’on a, à travers le numérique, c’est que c’est un
accélérateur de développement. Même les grandes organisations
internationales ont reconnu que les pays en voie de développement peuvent
rattraper le retard à travers le numérique.

Avant de répondre à votre question, permettez-moi de faire un peu la genèse, la
situation de l’écosystème sur le numérique au Niger. Sur le plan institutionnel,
l’Etat a pris toutes les dispositions pour que ce secteur soit bien géré. Nous
avons un Ministère qui s’occupe fondamentalement de l’aspect politique et
moral du numérique de façon générale. Nous avons d’autres structures qui
accompagnent le Ministère. Nous avons l’Autorité de régulation des
communications (ARCEP) qui est à peu près le gendarme des communications
électroniques, qui accompagne le Ministère, vérifie la qualité du service, le
niveau d’exécution du cahier de charges de chaque opérateur. Nous avons la
Haute Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (HAPDP) qui
accompagne également le Ministère, parce qu’aujourd’hui, toutes les données
sont numériques dans le monde. Donc leur protection, leur gestion incombent à
l’Etat. De ce fait, l’Etat a donné cette gestion à la HAPDP qui nous accompagne
également. Nous avons l’Agence Nationale pour la Société de l’Information
(ANSI) qui est une agence de promotion du numérique, qui est également
intimement liée au Ministère dans l’exécution des activités liées à la promotion
du numérique. Nous avons d’autres structures également qui nous
accompagnent que ça soit dans le public ou dans le privé. Sur le plan
institutionnel, ce sont les quatre acteurs essentiels qui gèrent le numérique.
Nous avons d’autres acteurs comme les opérateurs télécoms, on n’en a quatre :
trois privés et un étatique. Nous avons Airtel, Moov, Zamani et Niger Télécoms.
Nous avons, à côté de ces quatre opérateurs mobiles, cinq opérateurs qu’on
appelle fournisseurs d’accès à internet, qui vendent de l’internet des capacités à
la population, et aux acteurs économiques. Nous avons un opérateur virtuel,
c’est une innovation qui est là, mais il n’a pas encore commencé les travaux.
Nous avons un opérateur satellitaire que vous connaissez bien, c’est Starling qui
nous ore la possibilité d’avoir l’internet partout au Niger. Ce qui n’était pas le
cas avant. Donc, c’est une chance aujourd’hui pour nous qu’on ait cet opérateur
pour permettre à toute la population d’avoir l’internet et d’accéder à des services
de base comme la santé, l’agriculture, l’élevage.

Donc, pour revenir à votre question, très concrètement, avec l’arsenal institutionnel que j’ai évoqué tout à l’heure, notre rôle, c’est de concevoir des politiques et des stratégies de développement. C’est dans ce cadre que nous avons élaboré et conçu une politique nationale de promotion de l’économie numérique qui a vu la participation de tous ces acteurs et qui est en adoption. Nous avons élaboré une stratégie nationale du numérique, de cyber sécurité qui est adoptée, qui a prévu la création de l’Agence nationale de la cyber sécurité et l’Agence nationale de communication électronique. Et tout récemment, le
Président a signé un décret portant transaction électronique pour permettre la
sécurisation des transactions électroniques, parce que tous les achats, tous les
mouvements de transfert de données, les échanges passent par le circuit de
l’internet. Donc, il va falloir prendre ce décret, et ce décret a été pris à la grande
satisfaction de tout le monde et de tous les partenaires. Nous avons également
sur le plan juridique, au Niger, l’un des rares pays à satisfaire à toutes les
exigences nationales, régionales et internationales. Au niveau national, en
dehors du code de procédure pénale et du code pénal, nous avons adopté la loi
sur en répression de la cyber criminalité pour sécuriser les échanges au niveau
de la population, au niveau du Niger. Nous avons sur le plan régional, la
convention de Malabo portant sur la protection des données à caractère
personnel. Nous sommes treize pays africains à la ratier, nous sommes en
avance sur d’autres pays, et nous avons la convention internationale sur la
cybercriminalité qu’on appelle communément la convention de ‘’Budapest’’. C’est
pour dire que sur le plan juridique et réglementaire, nous sommes très à l’aise
par rapport à beaucoup de pays, parce que tout notre arsenal juridique nous
permet d’être à l’aise, quand il y’a une attaque au Niger, ou quand il y’a besoin
de coopération entre nos juridictions et nos institutions chargées de la
réglementation. Nous pouvons très facilement accéder à des demandes de
vérication au niveau international. Si quelqu’un nous attaque à trois mille ou
cinq mille kilomètres, nous avons les moyens aujourd’hui, d’accéder à toute la
coopération institutionnelle, dans ce sens et avoir satisfaction. Donc, sur ce plan,
nous sommes également alignés. Donc, pour moi, les bases de développement
sont posées. Maintenant, il reste à ce que les acteurs que j’ai cités créent une
certaine synergie comme l’a souhaité le Président du Conseil National pour la
Sauvegarde de la Partie, que tous les acteurs travaillent ensemble, collaborent
pour que les citoyens nigériens accèdent au service numérique dans tous les
domaines comme l’agriculture, la santé, le commerce, etc. Comme le numérique
est transversal, nous comptons transposer sur tout ce plan, chaque secteur une
couche numérique pour permettre à nos diérents secteurs de proter
pleinement des avantages du numérique qui consiste à accélérer le
développement de ses stratégies.

Monsieur le ministre, vous l’avez dit, le numérique est transversal. Donc,
votre département ministériel est transversal, cela m’amène à poser une
question qui est toujours en lien avec la première, à quand l’avènement de
zéro papier dans l’administration ?

Avec l’ANSI, l’ARCEP, la HAPDP, nous travaillons tous les jours sur ce concept
‘’zéro papier’’ qui me tient à cœur. Parce que naturellement, moi, je suis
informaticien. C’est toute ma vie, je suis en train de déployer des solutions pour
diminuer certaines surcharges de travail et être ecace. Donc, c’est une bonne
question, elle gure dans ma lettre de mission, et dans les attributions du Ministère. C’est pourquoi, tout à l’heure, je l’ai dit, nous avons élaboré la
politique nationale de développement du numérique, une fois cette politique
adoptée, nous allons la dérouler avec un plan d’action, parce qu’aujourd’hui,
nous ne disposons pas d’une politique en matière de numérique. Donc, dès
qu’elle est adoptée, nous allons la dérouler, nous allons donner un contenu, elle
a un plan d’action qui est déjà élaboré. J’ai conance au Président du CNSP et au
Premier ministre par rapport à cela, et je pense que la situation du pays n’a pas
permis de régler tous ces problèmes en termes de stratégies et de politiques.
Dès qu’elle est adoptée, nous allons la dérouler. Nous sommes en train de
construire un Data Center national, c’est une banque de bases de données. Une
base de données où toutes les données de notre pays sont stockées. On est en
train de la construire avec le soutien de la Banque Africaine de Développement
pour neuf milliards et demi. Elle est à un taux d’exécution de 13%. Nous pensons
qu’au plus tard le 30 septembre, nous allons réceptionner cet outil où toutes les
données du Niger seront stockées et sécurisées. C’est un Data Center National
de trois tiers trois, ça veut dire qu’on ne peut pas avoir plus de dix minutes de
coupure. Nous allons prendre des dispositions que même les deux minutes ne
soient pas visibles. Nous sommes en train de construire 1031 kilomètres de bre
optique dont les travaux sont à un taux d’exécution de 97 % pour avoir des
sorties vers l’Algérie, le Tchad et reprendre les anciennes sorties traditionnelles
qu’on a avec le Benin, et le Burkina. Nous allons aussi amener la bre optique à
la frontière du Mali. L’objectif, c’est d’avoir une interconnexion régionale pour
que nos données circulent de façon simple, transparente et rapide. Donc, si
nous nissons la construction de la bre optique très rapidement avec l’Algérie
et le Tchad, nous serons un pays de transit de données. Ça veut dire que nous
allons percevoir des taxes, nous serons ‘’un fournisseur de transit de données’’,
ce qui est très important. L’Algérie nous propose dix téra, ça veut dire dix mille
giga de transfert par seconde, ça veut dire que si nous devrons vendre le transit
par méga, imaginez combien on peut avoir par seconde. Et nous serons un trait
d’union entre la méditerranée et le sud de l’Europe, l’Afrique du Nord et toutes
les autres régions d’Afrique de l’Est et de l’Ouest. Donc, si nous arrivons à
démarrer ça très prochainement, je pense qu’au cours d’un ou deux mois, on
pourra démarrer l’interconnexion du Niger avec l’Algérie.

Donc cette année ?

Oui, dans deux ou trois mois, il nous restera des petits réglages qu’il nous reste
à eectuer. Et puis, nous aurons accès à toutes les données. Parce
qu’aujourd’hui, vous le savez, les grands consommateurs de données, ce sont les
Européens, les Occidentaux et les grands pourvoyeurs, c’est l’Asie. Le seul
chemin par lequel il passe, c’est le canal de Suez. Et le canal de Suez, vous
connaissez la tension qui existe là-bas. Nous recevons tous les jours des appels,
à quand votre interconnexion ? Ça veut dire que des données vont passer par le
Niger, parce que nous occupons une position naturelle, où nous sommes
pratiquement au centre de l’Afrique. Traverser l’Afrique du centre pour aller à
l’ouest ou bien au Maghreb, vous êtes obligé de passer par le Niger. En tout cas,
de façon géographique, nous occupons une place de choix en cette position.
Nous comptons faire proter le Niger de cette position en matière de
numérique, parce que toutes les données de l’Est, sont peut-être situées en
Chine, au Japon, en Inde, vont passer par le Niger. Elles vont partir vers le côté
ouest, et le jour où on nira l’interconnexion avec le Mali, on pourra peut-être attaquer l’autre côté en passant par la Mauritanie ou le Sénégal, parce que tous
les pays ont de problèmes pour faire transiter leurs données. Soit ils passent par
le canal de Suez ou ils contournent l’Afrique du côté Afrique du Sud, et le câble
est trop long. Et là, si on passe par le Niger, dès qu’on sort par l’Algérie, on peut
aller vers la Turquie, vers l’Europe, vraiment c’est une position de choix. Ça, c’est
ce que nous sommes en train de faire en termes d’infrastructure.

En termes de sécurité également, nous sommes en train de voir, avec l’ANSI et
l’ARCEP, comment déployer des structures de sécurisation de ces données. Il ne
sut pas de construire et d’abandonner, il faut sécuriser les données, c’est
important. On a les infrastructures, on a la sécurité. Il faut former des
ingénieurs, c’est pourquoi, au niveau de notre école ESCEP, nous formons des
ingénieurs en informatique, en réseau, en télécoms et tout récemment nous
avons créé des lières d’avenir qu’on appelle cyber sécurité, Big Data pour la
gestion des grandes bases de données, Cloud Computing des hébergements à
distance. Dès qu’on nit notre Data Center, tout le monde, les pays de la sousrégion peuvent héberger leurs données chez nous. Et dans le domaine de
l’intelligence articielle, nous avons aussi commencé à former des ingénieurs
dans ce sens. Nous avons également ouvert une lière en robotique, et en
géomatique pour permettre à des Nigériens d’avoir cette formation. Parce qu’il
n’y’a aucune école au Niger qui le fait. Maintenant, nous l’avons créée. Donc,
nous avons au niveau formation académique, créé les conditions pour que nous
ayons des cadres capables de gérer toutes ces infrastructures, former la
population, encadrer l’administration, et sécuriser nos données et mettre en
confiance nos partenaires.

Monsieur le ministre vous avez parlé de quatre (4) opérateurs de
téléphonie mobile qui sont là et qui fonctionnent ici au Niger. Mais la
société nationale, Niger Telecoms, a un faible taux de couverture,
comment on peut expliquer aujourd’hui cette situation ?

Je vous remercie de cette question très importante qui me tourne la tête depuis
que je suis à ce poste ministériel et même avant parce que je suis un agent du
Ministère. Vous avez raison, c’est le dernier opérateur. Niger Telecoms occupe 2
% du chire d’aaires des opérateurs. Avec 2 %, il ne peut même pas payer les
salaires, nous avons constaté des problèmes au niveau de cette société
nationale. Le premier, c’est la gouvernance, c’est une société d’Etat qui a été trop
politisée parce qu’il faut dire la vérité. Très politisée parce que la direction de
cette société n’a jamais respecté les préoccupations du gouvernement. Comme
elle est politisée donc ça a passé comme vous savez, je n’ai pas besoin de revenir
là-dessus.

C’est une vache à lait des hommes politiques ?

Je ne dirais pas puisqu’elle est dernière, elle n’a pas beaucoup d’argent. Moi, je
dirais que c’est la mauvaise gouvernance. Deuxième problème, c’est les
investissements. Pour garder une société comme Niger Telecoms, il faut investir.
C’est pourquoi les dirigeants l’ont toujours maintenue dans cette situation de
dernière position, stable, capable de fonctionner comme elle fonctionne
aujourd’hui. C’est pourquoi, étant conscient de cela, vous avez constaté tout
récemment, il y a moins d’un mois, la Direction générale a été changée. Je remercie très sincèrement le Président pour cet appui parce que cela nous
préoccupait et la société nationale qui devrait être à l’ère du numérique, le
moteur de la sécurité parce que, je vous l’ai dit, si je peux ouvrir une parenthèse,
tous les pays qui veulent être souverains ont gardé leurs sociétés nationales, ont
eu conance en leurs sociétés nationales. Toutes les stratégies de guerre, de
souveraineté, de développement d’aujourd’hui et demain seront basées sur le
numérique. Tout pays qui n’a pas une société nationale à sa guise est appelé à
sous-traiter parce que tous les secteurs tournent autour du numérique, que ça
soit la défense, la sécurité, l’éducation, la santé, l’agriculture, la météo, la
communication, les télécommunications. Donc vraiment, nous sommes
conscients de cela et nous sommes en train de travailler pour qu’avec la
nouvelle direction, les choses aillent mieux. Mon objectif est que, d’ici la n de
l’année, si on n’est pas troisième, on ne peut pas être dernier. Parce que 2 %,
j’envisage de porter ce taux à 10 à 15%, parce que les 2% c’est le mobile, les 90 %
c’est la bre optique. La bre optique a été acquise sur nancement de l’Etat, ce
n’est pas lié à l’ingéniosité ou au travail quotidien des travailleurs. Donc voilà,
mon objectif, avec le nouveau directeur, c’est de l’amener à au moins à 10%.
Pour être honnête, mon objectif est 10% la première année, deuxième année 15
voire 20%, ainsi de suite sur 5 ans, on peut récupérer la première place. En tout
cas, c’est mon objectif.

Monsieur le ministre, quelle politique efficace et de rupture avec le passé
envisagez-vous dans les domaines des télécommunications, des postes et
de l’économie numérique et, dans la même lancée, quels sont vos rapports
avec l’ANSI et tous les autres organes intervenant dans les domaines de
compétence de votre département ministériel ?

Je commence par les relations avec l’ANSI qui étaient avant notre arrivée très
tendues avec les anciens responsables de ce Ministère. L’ANSI devrait être une
agence de promotion du numérique au service de l’Etat. Moi j’ai toujours cité le
premier articles de création de l’ANSI qui dit que l’ANSI est chargée de la mise en
œuvre des projets et programme en matière de technologie de l’information et
de la communication à lui conés par le gouvernement en relation avec le
Ministère en charge du secteur. Mais, puisque vous parlez de l’ANSI dans cette
situation, lorsqu’on prend l’ANSI, elle a été créée dans l’optique de favoriser une
certaine synergie avec les Ministères et les institutions. L’ANSI a été créée pour
être pratiquement le concurrent du Ministère, ce qui fait que toutes ces années
avant nous, il y avait toujours une certaine cabale, une certaine guéguerre entre
le Ministère qui est chargé du secteur et l’ANSI chargée de la mise en œuvre,
parce que dans le décret, on ne dit pas que l’ANSI conçoit ou élabore. Les
responsables n’ont pas été à la hauteur de la conance qui leur a été donnée. Ils
ont passé tout leur temps à se chamailler et mettre le Niger en retard.
Si on avait travaillé pendant toutes ces années en synergie autour du Ministère,
parce que c’est le Ministère qui porte le secteur auprès du gouvernement, on ne
serait pas là où nous sommes aujourd’hui. On est en retard par rapport à egoov, l’e-administration, aujourd’hui tout le monde utilise Gmail, Google, Yahoo,
c’est quelque chose de très simple à mettre en place, on a les moyens
techniques. Aujourd’hui, on est dans une situation où il faut redynamiser tout. Je
pense que je l’ai dit tout à l’heure, le Président du CNSP a demandé à ce que
nous travaillions ensemble. Ce qui n’a pas été fait auparavant. Il a demandé
clairement que nous travaillions ensemble et nous travaillons aujourd’hui
ensemble avec l’ANSI, l’ARCEP, avec la HAPDP. Je suis sincèrement satisfait de
notre collaboration, parce que toutes les fois où j’ai eu à les appeler pour
discuter, échanger, ils viennent tout de suite et nous allons continuer ensemble.
Nous envisageons l’élaboration des stratégies dans chaque secteur. Je
commence par la santé, la santé c’est le seul secteur qui a sa stratégie
aujourd’hui, elle marche. On peut la revoir, mais elle marche très bien, nous
avons l’éducation, la formation à distance, la e-éducation ; éducation
électronique. Nous avons le commerce électronique. Avec le numérique, si on
adopte le commerce électronique, si on a une autre stratégie inclusive où tous
les acteurs ont participé pour son élaboration, on va avancer. D’ailleurs, c’est
dans ce cadre que Niger Poste qui est une société sous tutelle a conçu une
plateforme qu’on appelle ‘’kaomini’’ qui marchait un moment, mais qui a connu
une léthargie. Rien que la semaine passée, j’ai mis en place un comité avec
l’ANSI, l’ARCEP, la HAPDP et d’autres acteurs, un comité pour la redynamisation
de kaomini. Aujourd’hui, avec kaomini, vous pouvez commander de Dia,
d’Agadez des légumes, de Téra à Agadez et ça va impliquer tous les acteurs
d’abord les transporteurs, la poste, les banques, les sociétés de transfert
d’argent et la société des livreurs, parce que ça va créer beaucoup d’acteurs
autour, c’est comme Amazon.

Pendant la COVID, c’est des sociétés comme Amazon seulement qui n’ont pas
connu de problème. Aujourd’hui, notre objectif, c’est de faire en sorte que le
commerce électronique, le Ministère du Commerce ait une stratégie basée sur le
numérique. C’est la même chose pour le transport, pour le paiement
électronique pour que quand vous sortez de Niamey ou quand vous rentrez à
Niamey ou quand vous transitez dans n’importe quelle ville du Niger, vous
n’ayez pas besoin de donner de l’espèce à un agent de péage, vous pouvez
souscrire à un abonnement annuel, trimestriel, semestriel. Au niveau de la
santé, c’est la même chose, la télémédecine avec le manque de médecin en
nombre, on peut avec une qualité de service optimale, faire des interventions en
ligne, c’est ça qu’on appelle télémédecine. Donc, on peut toucher tous les
secteurs, il n’y a pas un secteur qu’on ne peut pas mettre à côté du numérique
et développer le pays rapidement. Et nous sommes là pour ça, je pense que les
conditions sont aujourd’hui créées grâce à l’intervention du Président du CNSP
et du Premier ministre pour que tous les acteurs travaillent ensemble, ce qu’on
n’avait pas avant.

Monsieur le ministre, on va un peu insister sur l’accès des différentes
administrations au numérique toujours en lien avec cette préoccupation
d’introduire les nouvelles technologies de l’information dans la vie
quotidienne de nos concitoyens, quelle stratégie avez-vous pensée ou mise
en œuvre pour accompagner les institutions publiques, les établissements
publics et même les organisations privées ?

Je pense que j’ai répondu en partie à cette question quand j’ai dit qu’on a
élaboré une politique nationale qui concerne tous les secteurs de
l’administration. Une fois cette politique adoptée, elle a un plan d’action on va la
dérouler. Nous avons un programme d’interconnexion et de modernisation de
l’administration que nous avons également élaboré qui consiste à connecter
toutes les communes du Niger et à l’intérieur des communes, toute ’administration publique présente. Pour ça, on a déjà élaboré le projet et nous
attendons que la politique nationale de développement soit adoptée pour le
dérouler dans notre plan d’action. Je vous ai dit qu’on a demandé à toutes les
administrations et nous sommes disponibles, nous sommes disposés à les
accompagner dans l’élaboration de leur stratégie que ça soit au niveau de
l’agriculture, la santé, l’éducation, le commerce, le transport, tous les secteurs. Et
pris individuellement, nous avons écrit à chaque secteur, nous avons démontré
notre disponibilité et je vous ai dit également que c’est quelque chose que nous
allons faire. Ce qui n’était pas faisable avant. Mais, pour arriver à cela, il faut un
certain nombre d’investissements, d’adaptation. Il faut adopter la politique
nationale parce qu’il faut avoir une coordination. Tant qu’elle n’est pas adoptée,
chacun va développer sa petite plateforme, mais quand elle est adoptée, on
connait pour chaque action, pour chaque projet, quel est l’acteur qui mène et on
va avancer. Mais tant qu’on n’a pas cette politique adoptée validée par le
gouvernement avec instruction de la dérouler, on va toujours travailler en
désordre.
Il y a des partenaires aussi qui sont intéressés, parce que pour interconnecter
toutes ces villes, il faut de la bre, des réseaux satellites, nous avons déjà
Starlink à 24.000 le mois, les 200 mégas, c’est quelque chose qu’on peut
déployer partout au Niger. Nous avons également un fonds d’accès universel qui
est logé à l’ARCEP constitué de 2% du chire d’aaires des opérateurs que nous
pouvons mettre à contribution pour nancer. Vraiment, nous avons toutes les
possibilités aujourd’hui, il nous reste juste à faire adopter la politique nationale
de développement du numérique et vous allez voir dès qu’on a ça, ça va
marcher. Même le e-goov qui consiste à gérer les données du gouvernement à
travers les emails, les échanges de données, à travers la suppression du papier
au niveau de l’administration, parce que dès qu’on digitalise l’administration, le
papier va disparaitre. C’est pourquoi, permettez-moi de répondre à certains
réseaux sociaux qui disent que le ministre des télécommunications refuse de
payer le tonner. Moi, je suis là pour faire en sorte que le tonner disparaisse,
pour que le papier disparaisse. Je le dis de façon solennelle pour que les gens
comprennent quelle est la vision du numérique. La vision du numérique, c’est
sans papier. Une fois sécurisé, le Datacenter est sécurisé, les communications
sécurisées, on n’a plus besoin de papier. Je suis le premier à défendre le fait
qu’on doit diminuer les charges de l’Etat parce que c’est ça aussi l’avantage du
numérique.
Imaginez-vous une administration sans papier, il n’y aura pas de tonner, pas
d’imprimante, pas de papier, l’argent peut rentrer dans autre chose. C’est
pourquoi, dès qu’il y a eu ma nomination, j’ai supprimé beaucoup
d’imprimantes. J’ai trouvé dans chaque bureau trois imprimantes, je les ai toutes
récupérées et elles sont dans les magasins. Vous pouvez même aller voir ça et
nous sommes en train de nous préparer pour que le numérique soit un moteur,
un vecteur de développement très rapidement de notre pays. C’est pour cela
que tout le monde doit se convaincre que le numérique peut nous aider à éviter
la fraude, le vol, le doublon, etc. Quand nous avons eu la charge de payer les
contractuels, nous avons reversé quatre milliards sept cent de doublons des
contractuels qui sont payés trois à quatre fois. Et voilà, je pense que le
numérique a beaucoup d’avantages qu’on peut mettre au service de
l’administration pour que la gestion soit optimale, saine, sans vol, sans tricherie,
sans doublon, etc. C’est la même chose quand on nous donne la gestion des
étudiants, vous allez voir que beaucoup de doublons sont là, souvent c’est à
dessein, souvent c’est par méconnaissance des étudiants qui sont inscrits dans
trois à quatre Universités diérentes. Donc voilà, le numérique a beaucoup
d’avantages que nous pouvons mettre au service de l’administration.
Aujourd’hui, au niveau de la santé, imaginez une clinique, un hôpital sans papier,
vous partez faire des examens aujourd’hui, on recueille les informations vous
concernant, vous revenez trois mois après, vous êtes obligé de payer la même
consultation. L’avantage du numérique, c’est que quand vous faites une fois, la
prochaine fois il sut de donner un code ; ça c’est une économie également
pour les anciens. Moi, j’ai visité dans un pays voisin un hôpital sans papier ; il
sut de donner son emprunte. La première fois, on vous demande toutes ces
informations, mais la deuxième fois, c’est l’appareil qui sort tout et le médecin
connait déjà les informations qui sont plus ou moins xées et on peut avancer.
Monsieur le ministre vous avez tout à l’heure parlé de l’opérateur Starlink ;
qu’est-ce qui bloque depuis la signature du contrat jusqu’ ici, il n’y a rien.
Qu’est-ce qui se passe concrètement, les gens demandent et attendent ?
Starlink a demandé une licence qui a été accordée par décret signé par le
Président du CNSP. Mais pour que les services Starlink soient opérationnels ici
au Niger, il faut qu’il paye la licence. Une fois que la licence est payée, il ne faut
pas qu’on rentre dans ce qu’on a connu, on laisse un opérateur s’installer dans
l’illégalité parce qu’on a eu cette expérience que je ne vais pas étaler ici. On a eu
cette expérience ou on a laissé un opérateur avec près de 15 milliards
d’impayés, il a tourné sans violation des textes. Moi, j’ai dit que je ne ferais pas
ça tant qu’il ne paye pas, ils ne vont pas commencer. Il paye, il va commencer, il
fait le lancement.

ONEP

(Source : Le Sahel, 4 mars 2025)

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 6140/6636 Régulation des télécoms
  • 517/6636 Télécentres/Cybercentres
  • 4577/6636 Economie numérique
  • 2437/6636 Politique nationale
  • 6636/6636 Fintech
  • 743/6636 Noms de domaine
  • 2419/6636 Produits et services
  • 2067/6636 Faits divers/Contentieux
  • 1081/6636 Nouveau site web
  • 6551/6636 Infrastructures
  • 2397/6636 TIC pour l’éducation
  • 268/6636 Recherche
  • 358/6636 Projet
  • 4216/6636 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 2559/6636 Sonatel/Orange
  • 2310/6636 Licences de télécommunications
  • 397/6636 Sudatel/Expresso
  • 1382/6636 Régulation des médias
  • 1809/6636 Applications
  • 1483/6636 Mouvements sociaux
  • 2260/6636 Données personnelles
  • 182/6636 Big Data/Données ouvertes
  • 882/6636 Mouvement consumériste
  • 534/6636 Médias
  • 962/6636 Appels internationaux entrants
  • 2208/6636 Formation
  • 138/6636 Logiciel libre
  • 2514/6636 Politiques africaines
  • 1211/6636 Fiscalité
  • 247/6636 Art et culture
  • 861/6636 Genre
  • 2053/6636 Point de vue
  • 1435/6636 Commerce électronique
  • 2166/6636 Manifestation
  • 465/6636 Presse en ligne
  • 187/6636 Piratage
  • 304/6636 Téléservices
  • 1238/6636 Biométrie/Identité numérique
  • 448/6636 Environnement/Santé
  • 464/6636 Législation/Réglementation
  • 499/6636 Gouvernance
  • 2572/6636 Portrait/Entretien
  • 216/6636 Radio
  • 999/6636 TIC pour la santé
  • 393/6636 Propriété intellectuelle
  • 86/6636 Langues/Localisation
  • 1499/6636 Médias/Réseaux sociaux
  • 2737/6636 Téléphonie
  • 284/6636 Désengagement de l’Etat
  • 1463/6636 Internet
  • 170/6636 Collectivités locales
  • 560/6636 Dédouanement électronique
  • 1491/6636 Usages et comportements
  • 1521/6636 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 822/6636 Audiovisuel
  • 4009/6636 Transformation digitale
  • 571/6636 Affaire Global Voice
  • 229/6636 Géomatique/Géolocalisation
  • 428/6636 Service universel
  • 984/6636 Sentel/Tigo
  • 258/6636 Vie politique
  • 2173/6636 Distinction/Nomination
  • 50/6636 Handicapés
  • 1020/6636 Enseignement à distance
  • 955/6636 Contenus numériques
  • 877/6636 Gestion de l’ARTP
  • 265/6636 Radios communautaires
  • 2388/6636 Qualité de service
  • 635/6636 Privatisation/Libéralisation
  • 197/6636 SMSI
  • 665/6636 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 3799/6636 Innovation/Entreprenariat
  • 1941/6636 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 69/6636 Internet des objets
  • 255/6636 Free Sénégal
  • 468/6636 Intelligence artificielle
  • 288/6636 Editorial
  • 23/6636 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous