 Cybersécurité : À Bamako, les pays de l’AES s’engagent à faire front commun
 Cybersécurité : À Bamako, les pays de l’AES s’engagent à faire front commun
				
				jeudi 30 octobre 2025
Au fur et à mesure que la transformation numérique s’accélère, les pays africains accordent une importance croissante à la cybersécurité. Vingt-et-un pays du continent figurent parmi les 72 signataires à ce jour de la Convention des Nations unies sur la cybercriminalité.
Les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) veulent faire front commun face aux menaces cybernétiques. C’est le principal message porté par la troisième édition des Journées nationales de la cybersécurité du Mali (JNC), à laquelle ont pris part les délégations officielles du Niger et du Burkina Faso. Lancée le mardi 28 octobre à Bamako, l’initiative se poursuit jusqu’au vendredi 31 octobre.
L’édition 2025 a été placée sous le thème « Résilience numérique des États du Sahel face aux cyberattaques : sauvegarde des valeurs communautaires dans le cyberespace de l’AES ». Elle réunit pendant cinq jours experts, décideurs et jeunes talents autour de la construction d’un cyberespace plus sûr et plus solidaire.
Dans son discours d’ouverture, Alhamdou Ag Ilyène, ministre malien de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, a insisté sur la nécessité de « bâtir un espace numérique sûr, équitable et respectueux des valeurs qui fondent nos sociétés ». Il a également appelé à « renforcer la coopération régionale, les partenariats public-privé et le soutien à l’écosystème des startups locales ».
Pasteur PODA, président du Conseil de régulation de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) du Burkina Faso, a déclaré que l’engagement se traduira par le développement d’infrastructures communes, la mise en place de centres régionaux de réponse aux incidents, la formation de la jeunesse et la promotion d’une culture numérique responsable.
Cette initiative intervient dans un contexte où, selon l’ARCEP Burkina Faso, « les États de l’AES font face à des menaces sans précédent, caractérisées notamment par des cyberattaques sophistiquées, la désinformation, l’escroquerie électronique et l’infiltration de systèmes critiques ». Cela s’inscrit dans une tendance continentale. Interpol expliquait dans un rapport publié en juin dernier que les cyberattaques continuent de s’intensifier en Afrique dans un contexte de transformation numérique rapide, marqué par une connectivité accrue et l’adoption généralisée de technologies comme la banque mobile et le commerce en ligne.
Le régulateur télécoms burkinabé estime que ces menaces mettent à l’épreuve leur souveraineté numérique, alors que tous ont fait de la transformation numérique un levier de développement socio-économique. L’Union internationale des télécommunications (UIT) souligne qu’une cybersécurité robuste demeure indispensable pour permettre aux pays de tirer pleinement parti des opportunités offertes par les TIC. Une étude conjointe de la Société financière internationale (SFI) et de Google prédit que l’économie numérique en Afrique vaudra au moins 712 milliards $ en 2050, soit 8,5 % du PIB continental.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 30 octobre 2025)
 OSIRIS
OSIRIS