Cap-Vert : près de 100 millions de dollars pour la compétitivité internationale des start-up
mardi 7 octobre 2025
Le pays souhaite faire des technologies numériques un élément central de sa croissance socio-économique. Le gouvernement vise à augmenter la part du secteur numérique dans le PIB, qui est actuellement d’environ 5 %.
Le gouvernement capverdien a annoncé, le lundi 6 octobre, le lancement du Fonds Morabeza, destiné à soutenir les start-up locales. Le mécanisme est doté d’une enveloppe initiale de 24 millions d’euros (environ 28 millions de dollars), avec un financement complémentaire de 60 millions d’euros attendu de l’Union européenne. L’initiative s’inscrit dans le cadre des efforts des autorités pour développer l’écosystème numérique national afin de soutenir le développement de solutions locales à exporter sur le continent et dans le monde.
« Nous avons du talent, des capacités et des jeunes entrepreneurs qui ont besoin d’un coup de pouce financier. C’est ce que nous apportons aujourd’hui, et je pense que cela va révolutionner l’écosystème des start-up au Cap-Vert et constituer une base solide pour accélérer notre ambition : faire du Cap-Vert une nation numérique », a déclaré le ministre de l’Économie numérique, Olavo Correia, selon l’agence nationale de presse, Inforpress.
Selon les autorités, le fonds sera mis en œuvre à travers plusieurs mécanismes, notamment des subventions, des crédits concessionnels et du capital-risque, afin d’offrir un soutien financier aux start-up technologiques pour qu’elles puissent concevoir, développer et tester leurs solutions au Cap-Vert, les commercialiser localement, puis s’étendre aux marchés africain et mondial. Le pays veut également attirer les nomades numériques pour atteindre son objectif.
Dans une interview accordée à Agence Ecofin en mai 2025, Pedro Lopes, secrétaire d’État à l’Économie numérique, a détaillé les réformes destinées à stimuler l’écosystème des start-up : une loi sur les start-up en cours d’élaboration avec des avantages fiscaux et un accès facilité au financement, la création d’une zone économique spéciale technologique (ZEET), la simplification de l’enregistrement des entreprises et des visas pour nomades numériques.
En juillet, le gouvernement a lancé le programme BOOST.CV, destiné à accompagner 150 jeunes entrepreneurs du numérique à travers des formations, du mentorat et l’incubation de projets innovants. Ce dispositif vient compléter plusieurs initiatives déjà en cours, dont le programme Cape Verde Digital, qui soutient chaque année 200 jeunes via des bourses et finance une centaine de start-up, en couvrant jusqu’à six fois le salaire minimum pour deux cofondateurs, avec un accompagnement logistique et marketing.
À travers le programme Go Global, les start-up capverdiennes bénéficient d’une visibilité internationale en participant à des événements technologiques majeurs tels que le Web Summit de Lisbonne, Gitex Maroc, ou Next Web aux Pays-Bas. Enfin, l’initiative Reinvent Cape Verde favorise l’innovation locale à travers des hackathons, où les meilleurs projets reçoivent jusqu’à 5000 dollars pour poursuivre leur développement.
Pour rappel, l’écosystème des start-up du Cap-Vert se classe au 75e rang mondial et au 2e rang en Afrique de l’Ouest, selon le « Global Startup Ecosystem Index 2025 » de StartupBlink. Le rapport souligne que les start-up capverdiennes sont confrontées à des défis liés à la faiblesse des infrastructures physiques et à la fragilité du climat d’investissement. De plus, de nombreux citoyens préfèrent les emplois stables du secteur public et considèrent l’entrepreneuriat comme risqué.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 7 octobre 2025)