Airtel Africa s’offre l’expertise de Vertiv pour ses centres de données en Afrique
vendredi 17 octobre 2025
A l’instar d’Airtel Africa, MTN s’intéresse au marché africain des centres de données. La société sud-africaine a révélé en septembre dernier être à la recherche d’entreprises américaines et européennes pour développer des centres de données dédiés à l’intelligence artificielle sur le continent.
La société de télécommunications Airtel Africa s’est associée au fournisseur d’infrastructure numérique Vertiv dans le cadre de sa stratégie de diversification vers le segment des centres de données. Cette collaboration, révélée le mardi 14 octobre 2025, commencera au Nigeria avant de s’étendre progressivement au reste du continent.
Selon Vertiv, au Nigeria, elle fournira des solutions de gestion thermique et des systèmes d’alimentation sans interruption (UPS) avec batteries, inaugurant un déploiement sur trois ans à travers l’Afrique. L’entreprise assurera également la mise en service, la remise des installations et cinq années de services de maintenance, appuyée par son équipe nigériane déjà en place.
« Alors que nous investissons dans des centres de données à haute capacité et de haute qualité pour l’Afrique, il était crucial de nous associer à un fournisseur combinant capacités mondiales et forte présence locale. L’expertise multinationale de Vertiv, associée à leur équipe de service établie en Afrique, nous apporte la fiabilité et le soutien dont nous avons besoin », a déclaré Yash Issur, directeur général de Nxtra by Airtel Africa, la filiale dédiée du groupe aux datacenters.
La création de cette filiale en décembre 2023 a marqué l’entrée d’Airtel Africa sur le marché africain des centres de données. Le groupe ambitionne de bâtir un vaste réseau de centres à grande capacité dans les grandes métropoles où il est présent. Actif dans 14 pays africains, Airtel Africa souhaite ainsi répondre à la demande croissante en solutions intégrées et sécurisées, destinées aux multinationales, grandes entreprises africaines, start-up, PME et gouvernements.
En septembre, le groupe a annoncé le lancement des travaux de construction d’un centre de données de 44 MW à Tatu City, près de Nairobi, au Kenya, un mois après le début des travaux d’une installation de 38 MW à Eko Atlantic City, à Lagos, au Nigeria. L’intérêt pour le marché africain des centres de données est partagé par d’autres opérateurs télécoms tels que MTN et Safaricom. Cette dynamique se déroule dans un contexte d’offre limitée, alors que la demande est stimulée par la transformation numérique.
À la mi-2023, le continent représentait encore moins de 2 % de l’offre mondiale de centres de données de colocation, plus de la moitié étant concentrée en Afrique du Sud, selon le « Data Centres in Africa Focus Report » publié par Oxford Business Group en avril 2024. Selon la même source, l’Afrique aurait besoin d’environ 1000 MW supplémentaires et de 700 installations pour répondre à la demande. La GSMA identifie par ailleurs une opportunité de 622 milliards de dollars sur le segment des services cloud et des centres de données du marché B2B mondial d’ici 2030.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 17 octobre 2025)