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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2015 > Juillet 2015 > « Comment le projet d’externalisation dans des entreprises est en train de (…)

« Comment le projet d’externalisation dans des entreprises est en train de tuer l’emploi »

vendredi 10 juillet 2015

Mouvements sociaux

Membre du syndicat des employés de la Sonatel, Cheikh Ibrahima Ndiaye critique le projet d’externalisation des travailleurs de Tigo.

Après avoir boudé le projet et fait reculer leur direction, les travailleurs de la Sonatel entendent donner un coup de main à leurs pairs de Tigo pour repousser le projet d’externalisation suspendu au-dessus de leurs têtes. Dans cet entretien exclusif avec www.SenePlus.Com, Cheikh Ibrahima Ndiaye, qui est membre du syndicat des employés du numéro 1 des télécommunications au Sénégal, explique le sens de cette solidarité.

Des travailleurs de Tigo, soutenus par des employés de la Sonatel, sont montés au créneau pour dire non à leur externalisation. En quoi consiste cette externalisation ?

L’externalisation est une méthode utilisée aujourd’hui par les multinationales qui nous accompagnent dans notre activité, mais qui a pour but de nous prendre notre activité pour la transférer aux équipementiers.

C’est exactement comme dans la relation de travail qui existe entre le pharmacien et le docteur : imaginez qu’on demande au pharmacien de faire le travail du docteur, c’est-à-dire consulter le malade, prescrire des ordonnances et vendre des médicaments. Le pharmacien accepte parce qu’il sait qu’il sera l’unique client du patient. C’est lui qui sera son unique fournisseur.

En quoi ce système menace-t-il l’emploi ?

À partir de ce moment on donne au pharmacien une occasion de licencier le personnel venu du cabinet du docteur parce qu’il va se dire que son plateau ne peut pas contenir tout ce personnel. Ainsi ces derniers vont perdre leurs emplois pour un service moins couteux proposé par le pharmacien. Mais qu’arrivera-t-il au malade ?

Il va mourir de mauvais soins. Il va mourir de surdose de médicaments qu’on lui a vendu pour remplir la caisse du pharmacien. Il va mourir de pauvreté en achetant des médicaments dont il n’avait pas besoin.

Dans cette forme de procédure, seul le pharmacien et celui qui a transféré les compétences du docteur au pharmacien y trouvent leurs comptes. Ils vont s’enrichir sur le dos du patient. Voilà ce que les multinationales comptent faire aux travailleurs avec cette externalisation.

Au niveau de la Sonatel on nous dit que l’emploi n’est pas menacé. Mais nous constatons des conséquences sur le secteur privé national. La Sonatel utilise beaucoup d’entreprises locales qui exercent dans le secteur du froid, de l’énergie, etc. Ces entreprises ont la Sonatel comme principale ressource. Maintenant si la Sonatel externalise l’activité que ces entreprises font au niveau de son plateau, ces dernières seront cuites.

Elles n’auront plus de marché ou elles seront sous traitées par le repreneur de ce marché. C’est-à-dire là où ces entreprises avaient 1000 francs Cfa pour une action sans coûts sérieux avec la Sonatel, le repreneur accepte de prendre la même action à moins de 1000 francs Cfa.

Après il va proposer de payer 500 francs Cfa à ces entreprises qui gagnaient 1000 francs Cfa pour le même travail parce que, d’une part, ces entreprises auront déjà perdu le marché à cause de lui et, de l’autre, parce qu’il a accepté d’honorer l’action à 900 francs Cfa, voire moins.

A partir de ce moment ces entreprises vont être confronté à faire un choix. Soit elles refusent la proposition du repreneur et disparaissent. Soit elles acceptent et vont être obliger de réduire leurs personnels pour faire face.

Donnez-nous un exemple concret ?

L’entreprise sénégalaise qui s’occupe du froid de la Sonatel confectionne les climatiseurs, les lui vend et les installe. Si la Sonatel externalise ce marché du froid, le nouveau venu va importer les climatiseurs de chez lui. Il n’aura plus besoin des climatiseurs de la société sénégalaise qu’il va utiliser juste pour l’entretien et le rechargement des gaz.

Ainsi cette société sénégalaise va perdre une grande marge de travail et va être obligée de licencier. L’impact indirect sur le tissu économique national est énorme et grave.

Avez-vous évalué l’impact de ce projet d’externalisation sur l’emploi ?

Depuis qu’on parle d’externalisation on n’embauche plus à durée indéterminée. On utilise des intérimaires. On utilise des jeunes diplômés parfois même plus lotis que les premiers embauchés. Mais sachant qu’ils n’ont pas le choix, on leur fait signer des « contrats kleenex » c’est-à-dire on les utilise et après on les jette à la poubelle.

Ces jeunes occupent tout le front-office de nos sociétés de télécommunication, à la banque aussi cette pratique existe. C’est une façon de tuer l’emploi, prônée par les multinationales. Elles l’imposent à nos managers en leur interdisant de recruter, et les poussent à précariser l’emploi.

Pourtant on parle de responsabilité sociétale d’entreprise. Si tu ne peux plus donner l’aumône à un aveugle, ne lui prend pas ce qu’il a déjà gagné. Une entreprise comme la Sonatel, qu’on dit être la plus riche de la sous-région, n’a pas plus de 2000 employés ! Voyez-vous le contraste que cela fait ?

Voulez-vous dire que la Sonatel ne recrute pas assez ?

La Sonatel utilise beaucoup de jeunes sénégalais mais n’ose pas les recruter parce que France télécom ne veut pas de contrats à durée indéterminée. Ces jeunes avec des contrats à durée déterminée de 2 ans vont, à la fin de leurs contrats, se retrouver dans la rue à la recherche d’un autre travail.

Pis, ces jeunes ne peuvent pas prendre un engagement social. Ils ne peuvent pas se marier. Ils ne peuvent pas contracter un prêt bancaire pour construire une maison. Ces contrats ne donnent aucune possibilité à nos enfants de commencer à construire un avenir.

Pour en revenir au projet d’externalisation. Combien d’employés sont concernés à la Sonatel et à Tigo ?

À la Sonatel plus de 200 employés étaient cités, mais ce projet d’externalisation est rangé aux oubliettes parce que le syndicat a refusé catégoriquement. Mieux le syndicat s’est rendu compte que le combat ne se limite pas seulement à la préservation de l’emploi mais à empêcher que l’outil économique nous échappe.

En réalité pour comprendre le projet d’externalisation nous avons fait un mémorandum qui a permis de prendre conscience que c’est l’outil économique même qui est en train de passer à d’autres mains. Ainsi quand nous avons compris tous les enjeux qui se cachent autour de cette externalisation, nous nous sommes engagés à aller au-delà de la défense de l’emploi, nous défendons maintenant l’économie nationale.

Au niveau de Tigo 91 employés sont concernés. Mais heureusement ils ont à leurs cotés, dans le cadre du syndicat national des télécommunications du Sénégal, des camarades qui ont déjà vécu la même chose. Quand on a appris la situation à Tigo, nous leur avons conseillé de ne pas céder a l’intimidation. Nous avons réussi à dire non à la Sonatel et eux pourront réussir la même chose à Tigo.

Boubacar Badji

(Source : Seneplus, 8 juillet 2015)

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