OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2022 > Janvier 2022 > Artp vs opérateurs : Un régulateur en quête d’autorité

Artp vs opérateurs : Un régulateur en quête d’autorité

mercredi 5 janvier 2022

Régulation des télécoms

Entre l’Artp et les opérateurs de télécoms, les relations restent tendues depuis des années. Ce constat qui n’est pas une exception sénégalaise est plutôt une transition tumultueuse en Afrique vers des régulateurs avec une réelle autorité.

Le 9 décembre dernier, l’Artp a rendu public des sanctions décidées contre les opérateurs de téléphonie pour la mauvaise qualité de service. 16,7 milliards contre Orange, 2,5 milliards contre Free et 1 milliard contre Expresso, soit presque 20 milliards au total. Depuis lors, la polémique s’est installée entre les deux premiers opérateurs et le régulateur.

Du côté de la Sonatel, le Directeur général Sékou Dramé parle de ‘’réglementation punitive’’. Même sentiment chez Free qui propose au gendarme des télécoms de privilégier une ‘’approche pédagogique’’, comme ce qui se fait en Côte d’Ivoire et Tchad, à la place d’une ‘’démarche punitive’’.

Seulement, la contestation est moins sur les résultats que la méthode (non implication), le timing (état d’exception) et la méthodologie. Un argument que l’on retrouve aussi chez Orange avec l’intersyndicale qui, en plus de contester les résultats des mesures de l’Artp, incrimine surtout le calendrier politique (toujours à la veille des élections).

Mais peu importe, l’Artp se dit déterminée à faire respecter la réglementation même si elle se veut un régulateur qui accompagne les opérateurs. « Si cela s’impose, nous n’hésiterons pas à sanctionner. (…) Mais même si nous sanctionnons, nous sommes là pour les opérateurs », déclare le Directeur juridique Kalidou Gaye, invité du magazine Itech sur Iradio le 19 décembre 2021.

Soutien institutionnel et populaire à l’Artp

Et le régulateur sera d’autant plus galvanisé qu’il enregistre un soutien à la fois institutionnel et populaire. En conseil des ministres le 15 décembre 2021, Macky Sall a rappelé « la nécessité d’une amélioration de la couverture téléphonique du territoire et de la qualité de service des opérateurs de téléphonie ».

En plein bras de fer entre Artp et les opérateurs, le chef de l’Etat « demande, au Ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications, de prendre les mesures d’urgence nécessaires à l’amélioration significative de la couverture optimale du territoire national en réseaux de téléphonie mobile ».

Du côté des consommateurs, on encourage l’ARTP à rester ‘’intraitable’’. Dans un communiqué du 1er janvier 2022, l’association de défense des intérêts communs des consommateurs (ASDIC), demande à l’Etat de « casser le monopole » parce que convaincue que « la Sonatel se sucre sur le dos des consommateurs sénégalais ».

A ce soutien s’ajoute celui de 10 associations de consommateurs qui, conjointement, organisent ce mercredi 05 janvier 2022 une conférence de presse « partager les initiatives et actions (qu’elles comptent) mettre en œuvre afin de mieux accompagner l’autorité de régulation » pour une meilleure qualité de service à des prix plus accessibles.

En vérité, entre l’Artp et les opérateurs, les relations sont restées tendues depuis plusieurs années. Et les conflits se multiplient d’année en année. En 2007 déjà, l’Artp infligeait une amende de 3 milliards à Orange pour mauvaise qualité de service. L’opérateur était obligé de payer après avoir été débouté par la Cour Suprême.

Nigéria : une amende de 2 500 milliards Fcfa contre Mtn

En 2016, le régulateur décide de sanctionner les 3 opérateurs pour fraude. Orange écope d’une amende de presque 14 milliards pour un ensemble de griefs dont le plus remarqué est la facturation des appels au service client. Mais la somme payée se chiffrera finalement à 1,5 milliard. Par la même occasion, Orange et Tigo ont été sanctionnés respectivement à 8,9 et 6,6 milliards pour fraude.

En début de cette même année 2016, l’Artp à travers son directeur général, de l’époque Abdou Karim Sall, a organisé une conférence de presse pour déclarer que les 3 opérateurs nationaux seront exclus de la 4G pour « non-participation collective et coordonnée ». L’actuel ministre de l’Environnement estimait qu’en adressant une réponse commune au régulateur, les opérateurs ont fait preuve d’« entente illicite » dans la démarche. On retiendra toutefois que 6 mois plus tard, en juin, Orange obtient non seulement la 4G, mais un renouvellement de sa licence globale.

Il y a quelques années, pour s’assurer de la véracité des données communiquées, l’Artp a dû batailler ferme avec Orange pour installer son matériel du contrôle. Plus récemment en 2019, le régulateur a sommé Free d’arrêter ses tests sur la 4G, faute d’autorisation. Tout ceci indique la détermination de l’Artp à imposer son autorité à des opérateurs.

C’est aussi une phase de transition assez tumultueuse entre un régulateur qui dépendait des opérateurs pour avoir des données sur tout et un autre décidé à se passer de ces multinationales adeptes de la fraude et de la maximisation en utilisant son matériel ou en faisant recours à des cabinets.

Pourtant, l’Artp est loin d’être un cas isolé dans le continent. Entre régulateur et compagnie téléphonique, la confrontation semble être la norme et le dialogue l’exception. Le Nigéria est sans doute le parfait exemple en la matière.

En 2015, l’organe de régulation du Nigéria a infligé une amende record de 5,2 milliards de dollars, soit plus de 2 500 milliards de F Cfa. En d’autres termes, 3 fois plus que les 876 milliards de chiffre d’affaires de la Sonatel cette même année. L’amende avait créé une onde de choc qui a fait perdre à Mtn 17% de sa valeur boursière. Le Nigéria reprochait à Mtn de n’avoir pas déconnecté les 5 millions de puces non identifiés parmi ces abonnés. Une exigence de l’Etat fédéral dans le cadre de la lutte contre Boko Haram.

Niger : 22 milliards à Orange, 62 milliards à Airtel

Finalement, après moult négociations, les deux parties tombent d’accord sur un montant de 1,8 milliard de dollars (près de 1 000 milliards F Cfa) à payer en plusieurs tranches.

Ce même opérateur a dû se résoudre à payer 53 millions de dollars pour sortir des griffes de la banque centrale du Nigéria qui lui reprochait d’avoir rapatrié illégalement des fonds. Le Nigéria réclamait auparavant 8,1 milliards de dollars à Mtn et ses trois banques, montant correspondant aux dividendes entre 2007 et 2015.

En 2018, Niamey décide de fermer les bureaux des opérateurs Orange et Airtel. il est reproché à ces deux sociétés de téléphonie le ­non-paiement d’impôt et de taxes pour un montant de 22 milliards de F CFA pour Orange et 62 milliards de F CFA pour Airtel, leader du marché au Niger.

Autant des bras de fer qui informent à suffisance sur les relations heurtées entre régulateurs et opérateurs de télécoms en Afrique.

(Source : Seneweb, 5 janvier 2022)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2064/2267 Régulation des télécoms
  • 173/2267 Télécentres/Cybercentres
  • 1599/2267 Economie numérique
  • 830/2267 Politique nationale
  • 2267/2267 Fintech
  • 255/2267 Noms de domaine
  • 816/2267 Produits et services
  • 692/2267 Faits divers/Contentieux
  • 378/2267 Nouveau site web
  • 2165/2267 Infrastructures
  • 818/2267 TIC pour l’éducation
  • 90/2267 Recherche
  • 121/2267 Projet
  • 1383/2267 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 874/2267 Sonatel/Orange
  • 774/2267 Licences de télécommunications
  • 133/2267 Sudatel/Expresso
  • 469/2267 Régulation des médias
  • 600/2267 Applications
  • 496/2267 Mouvements sociaux
  • 793/2267 Données personnelles
  • 60/2267 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2267 Mouvement consumériste
  • 181/2267 Médias
  • 322/2267 Appels internationaux entrants
  • 694/2267 Formation
  • 51/2267 Logiciel libre
  • 848/2267 Politiques africaines
  • 420/2267 Fiscalité
  • 83/2267 Art et culture
  • 284/2267 Genre
  • 762/2267 Point de vue
  • 480/2267 Commerce électronique
  • 709/2267 Manifestation
  • 157/2267 Presse en ligne
  • 62/2267 Piratage
  • 103/2267 Téléservices
  • 420/2267 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2267 Environnement/Santé
  • 169/2267 Législation/Réglementation
  • 167/2267 Gouvernance
  • 837/2267 Portrait/Entretien
  • 74/2267 Radio
  • 337/2267 TIC pour la santé
  • 134/2267 Propriété intellectuelle
  • 29/2267 Langues/Localisation
  • 505/2267 Médias/Réseaux sociaux
  • 923/2267 Téléphonie
  • 95/2267 Désengagement de l’Etat
  • 487/2267 Internet
  • 57/2267 Collectivités locales
  • 188/2267 Dédouanement électronique
  • 498/2267 Usages et comportements
  • 518/2267 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 277/2267 Audiovisuel
  • 1361/2267 Transformation digitale
  • 191/2267 Affaire Global Voice
  • 75/2267 Géomatique/Géolocalisation
  • 147/2267 Service universel
  • 330/2267 Sentel/Tigo
  • 88/2267 Vie politique
  • 732/2267 Distinction/Nomination
  • 17/2267 Handicapés
  • 339/2267 Enseignement à distance
  • 320/2267 Contenus numériques
  • 292/2267 Gestion de l’ARTP
  • 90/2267 Radios communautaires
  • 819/2267 Qualité de service
  • 212/2267 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2267 SMSI
  • 224/2267 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1290/2267 Innovation/Entreprenariat
  • 654/2267 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2267 Internet des objets
  • 85/2267 Free Sénégal
  • 183/2267 Intelligence artificielle
  • 98/2267 Editorial
  • 9/2267 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous