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Absence de contrôle et des milliards en jeu : « les cartelcommunications »

vendredi 17 avril 2015

Régulation des télécoms

Cinq ans de prélèvements de surtaxes sur les appels entrants internationaux jamais reversés. Quatre ans d’exploitation de la 3G sans aucune contrepartie. De quoi surveiller davantage les opérateurs de téléphonie sachant que leur poids dépasse largement le système bancaire de l’UEMOA.

Le gouvernement manifeste une volonté d’exercer pleinement son devoir de contrôle sur le secteur des télécommunications. Il y a de quoi ! Car, si l’on se fie aux dernières informations données par les autorités compétentes, il y a de bonnes raisons de douter de la loyauté des opérateurs de téléphonie au Sénégal. En effet, lorsqu’en 2009, Wade a signé un décret portant surtaxe sur les appels entrants, une grande polémique s’en était suivie. L’ancien président a alors suspendu l’application du décret. N’empêche que les opérateurs ont continué de prélever cette surtaxe. En 2012, arrivé au pouvoir, l’actuel président Macky Sall a abrogé ce décret. Cela veut dire donc que la surtaxe était définitivement close.

Là encore, les opérateurs continuent à prélever de l’argent sur chaque appel entrant international. Ce, sans jamais verser un centime à l’Etat. Autrement dit, à la fois l’Etat et les consommateurs se retrouvent grugés par les opérateurs. Combien ces appels ont-ils été facturés à la minute ? Pour quelle manne pendant toutes ces années ? Pourquoi rien n’a été ni dit ni fait pendant tout ce moment ? Quelle est la destination de cet argent ? Voilà autant de questions sans réponses. Nous avons contacté la SONATEL. Nous avons même envoyé un questionnaire au service de communication sur sa demande, mais rien. La responsable de la communication de Tigo a pris notre numéro de téléphone en promettant de rappeler. Ça n’a jamais été fait. Et comme si cela ne suffisait pas, une autre hausse qui devait entrer en vigueur le 7 avril dernier est annoncée. Elle a été démentie par la SONATEL, mais confirmée par le DG de l’ARTP.

L’autre raison de douter est la 3G. En 2011, avec le renouvellement des cahiers des charges de la SONATEL, il était prévu qu’elle paie 3 milliards en plus de 3% du chiffre d’affaires généré par la 3G à verser à l’Etat. Depuis lors, pas un seul franc dans les caisses du trésor. Le directeur de l’ARTP Abdou Karim Sall affirme que la seule réponse que SONATEL a pu fournir est de dire que c’est parce qu’elle n’a pas été facturée par cette institution. M. Sall décide alors de le faire. Il va rencontrer un obstacle de taille : ‘’J’ai demandé les chiffres qui devaient me permettre de facturer. Je suis resté 6 mois sans chiffres. J’ai été obligé de recourir à une mise en demeure pour que SONATEL me livre les chiffres’’, révèle-t-il à la TFM.

Au-delà du refus de communiquer ces chiffres, il y a le problème de transparence. Comment ne pas douter des chiffres fournis par un opérateur qui non seulement n’a pas payé mais a refusé de manière catégorique de délivrer les statistiques, jusqu’à ce qu’elle soit mise en demeure ? Alex Coranthin de l’Observatoire sur le système d’information, les réseaux et les inforoutes du Sénégal (OSIRIS), dira que dans un secteur économique, le principe de la confiance est à la base. ‘’Malgré tout, l’ARTP doit avoir des moyens d’inquisition pour aller de temps en temps vérifier’’, ajoute-t-il. L’ancien directeur des télécommunications lui est catégorique dans ce domaine. Le point de vue de Cheikh Tidiane Ndiongue est que l’ARTP doit pouvoir vérifier à tout moment, parce que c’est sa mission.

Boîte de Pandore…boîtes à milliards…

Dans sa dernière livraison, l’hebdomadaire Jeune Afrique affirme que ‘’chaque année, ce sont plus de 50 milliards de dollars qui quittent le continent de manière illicite, par le biais de la corruption et du blanchiment d’argent, mais surtout grâce aux pratiques commerciales douteuses mises en place souvent par des multinationales’’. Une bonne partie de cette manne est le fruit de fausses déclarations sur les chiffres, poursuit le journal. ‘’Et contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les deux premiers canaux cités (corruption, blanchiment) qui saignent le plus l’Afrique mais bien le dernier qui concerne notamment les grandes multinationales. A elles seules, les pratiques peu scrupuleuses de ces entreprises représentent 65% des capitaux qui sortent du continent’’ De quoi privilégier le doute sur tous les multinationaux, et même au-delà.

A partir de ce moment, il est clair que l’Etat a intérêt à voir de plus près, surtout que le secteur des télécoms génère énormément d’argent. EnQuête a eu accès à un document (un autre) qui permet de lever un coin du voile. Prenons l’exemple de deux jours du mois d’août 2014. Un tableau récapitulatif fait état de 740 millions de consommation et 767 millions Cfa. La consommation Kirène s’élève à 360 millions au premier jour du mois et 210 millions au deuxième jour. Pratiquement un milliard de consommation Orange et Kirène pour chacun de ces deux jours. Ceci sans compter le fixe, l’internet et les autres services de transfert d’argent, de paiement de facture… Si l’on prend la même référence, le crédit expiré est chiffré à 1,7 million et le Dalal Tone à 4 millions. C’est dire que les Sénégalais dépensent de grosses sommes par jour dans les télécommunications. Sans d’ailleurs que les artistes dont la voix est utilisée ne puissent bénéficier de droits d’auteur. Lorsqu’on met sur la balance les crédits perdus pour n’avoir pas été utilisés, les promotions récurrentes et incontrôlées, on se perd facilement dans la comptabilité des déclarations.

Dès lors, comment s’étonner des chiffres d’affaires faramineuses. A l’exercice de 2014, SONATEL a fait un chiffre d’affaires de 816,019 milliards F CFA pour 218 milliards F CFA de bénéfice. En 2013, c’était 738,314 milliards avec un bénéfice de 189,635 milliards. La même année, l’ensemble du système bancaire de l’UEMOA a fait un résultat net provisoire de 239 milliards F CFA, selon le rapport 2013 de la commission de l’Union. En d’autres termes, la SONATEL à elle seule pèse presque autant que l’ensemble des banques des 8 pays de l’UEMOA. Qu’en est-il alors du poids des trois opérateurs réunis ? Et dire que ce sont les banques qui sont censées financer l’économie d’un pays !

Au Sénégal, cette différence de taille est énorme. En fait, le pays contribue à hauteur de 56% du chiffre d’affaires de la SONATEL. Et le reste par les 3 autres pays. Ces 56% rapportés au bénéfice de 218 milliards donnent 122 milliards environ de contribution pour le Sénégal. Or, la CBAO Attijariwafa Bank qui est la première banque au Sénégal a fait un bénéfice de 10,821 milliards, selon son rapport annuel 2013. Un des interlocuteurs n’a peut-être pas tort d’affirmer : ‘’Le jour où on saura combien génèrent les télécommunications, le PSE (Plan Sénégal émergent) sera financé’’ !

B. Willane

(Source : Enquête, 17 avril 2015)

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