Zimbabwe : un partenariat public-privé pour renforcer le backbone en fibre optique
mercredi 18 juin 2025
Comme de nombreux pays africains, les autorités zimbabwéennes veulent faire des TIC un pilier du développement socio-économique du pays dans les prochaines années. Toutefois, l’infrastructure numérique censée soutenir cette transformation reste limitée.
Le Zimbabwe renforce son réseau dorsal national en fibre optique. Le mardi 17 juin, Paratus Zimbabwe et PowerTel, filiale de la société publique d’électricité, ont signé un accord de partenariat pour déployer un nouveau réseau national en fibre optique à haute capacité à travers le pays. La première phase du déploiement, prévue dans les six prochains mois, consistera à connecter les villes de Plumtree, Bulawayo et Livingstone.
« Il s’agit d’une avancée majeure dans la transformation numérique du Zimbabwe, car ce partenariat nous permettra de concrétiser notre mission : fournir une connectivité à haute capacité et abordable aux populations et aux entreprises du pays. Nous sommes fiers de collaborer avec Paratus Zimbabwe pour bâtir un réseau dorsal national longue distance résilient », a déclaré Willard Nyagwande (photo, à droite), directeur général par intérim de PowerTel Communications.
Dans un diagnostic de l’économie numérique publié en mars 2021, la Banque mondiale expliquait que le réseau dorsal en fibre optique du Zimbabwe, long d’environ 25 000 km, relie les grandes villes et les zones urbaines, mais que de larges lacunes subsistent dans les zones rurales. Le pays se situe à un niveau moyen en matière de déploiement de la fibre comparé à ses homologues africains. Bien que la couverture soit satisfaisante au regard de la population, la densité de fibre reste faible par rapport à la superficie du pays. Environ 43 % de la population zimbabwéenne vit à moins de 5 km d’un réseau fibre.
L’institution de Bretton Woods soulignait que de nouveaux investissements dans le déploiement des réseaux seraient nécessaires pour renforcer l’économie numérique du Zimbabwe et lui permettre d’exploiter pleinement son potentiel en fibre optique, en particulier dans les zones rurales encore très peu connectées. Le réseau peut également être utilisé par les opérateurs télécoms pour étendre la couverture des services, notamment l’Internet (fixe et mobile) et la téléphonie.
Selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT), 93,8 % de la population zimbabwéenne était couverte par le réseau 2G en 2023. Pour la 3G, la 4G et la 5G, le taux de couverture baisse respectivement à 86,8 %, 44,7 % et 2,5 %. En matière d’utilisation, le taux de pénétration de l’Internet était de 38,4 %, contre 60,7 % pour la téléphonie mobile.
Il faudrait toutefois rappeler que le partenariat entre PowerTel et Paratus Zimbabwe n’en est qu’à ses débuts. Malgré la signature de l’accord, il faudra attendre le déploiement effectif du réseau pour en mesurer l’impact. Par ailleurs, la première phase du projet se concentre uniquement sur des villes principales du pays, ce qui laisse encore de nombreuses régions rurales en marge de cette avancée technologique.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 18 juin 2025)