Women in Cyber Mentorship 2025 : Standard Chartered veut former 100 talents
mercredi 28 mai 2025
Alors que le numérique s’impose comme levier de transformation économique en Afrique, le continent peine à former suffisamment de professionnels en cybersécurité, fragilisant ainsi la sécurité des systèmes et la souveraineté numérique des États.
La semaine dernière, Standard Chartered Bank a lancé, en partenariat avec le centre @iLabAfrica de l’université Strathmore, l’édition 2025 du programme « Women in Cyber Mentorship » en Afrique de l’Est. Destiné aux jeunes femmes âgées de 19 à 30 ans vivant au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, ce programme gratuit de quatre mois vise à renforcer leur accès aux métiers de la cybersécurité. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 30 juin, pour un démarrage prévu en août 2025. Un maximum de 100 participantes seront sélectionnées pour cette première cohorte, qui bénéficiera de formations techniques en ligne, de mentorat professionnel, d’ateliers de développement personnel et de crédits pour le développement professionnel continu.
« L’adoption du numérique s’accélère en Afrique de l’Est, mais la croissance inclusive restera bloquée si la moitié de la population continue d’être sous-représentée dans la cybersécurité. En investissant dans le mentorat, nous comblons à la fois le déficit de compétences et celui de diversité, en donnant aux femmes l’expertise et la confiance nécessaires pour diriger la transformation numérique en toute sécurité », souligne Jaine Mwai, directrice des systèmes d’information chez Standard Chartered Bank.
D’après le rapport « Africa Cybersecurity » publié par Serianu en 2023, moins de 10 % des professionnels de la cybersécurité en Afrique sont des femmes, un chiffre nettement inférieur à la moyenne mondiale de 25 %. À travers cette initiative, la banque britannique vise à réduire ce déficit et à renforcer la présence des femmes dans les filières technologiques.
Le succès du programme dépendra de la capacité des participantes à convertir ces compétences en opportunités d’emploi ou d’entrepreneuriat, dans un secteur encore dominé par les hommes. Un soutien accru des politiques publiques sera nécessaire pour faciliter l’accès des femmes aux filières STIM, ainsi que des partenariats pérennes entre universités, entreprises et institutions.
Toutefois, l’impact à long terme reste incertain si les initiatives restent ponctuelles ou isolées. L’absence de politiques nationales coordonnées, le manque d’infrastructures de formation avancée et la faible sensibilisation dans les zones rurales pourraient freiner l’élargissement de l’impact. Pour qu’une véritable transformation s’opère, l’inclusion féminine dans la cybersécurité devra s’inscrire dans une stratégie régionale plus large de souveraineté numérique.
Félicien Houindo Lokossou
(Source : Agence Ecofin, 28 mai 2025)