OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2016 > Février 2016 > WhatsApp, Skype et Viber, le casse-tête des opérateurs

WhatsApp, Skype et Viber, le casse-tête des opérateurs

jeudi 11 février 2016

Régulation des télécoms

Le secteur de la téléphonie mobile est bouleversé par le boom des applications internet. Entre mesures de rétorsion et course à l’innovation, les acteurs historiques revoient leurs stratégies.

Peu audible jusqu’à présent, la grogne des opérateurs africains de téléphonie mobile contre les applications offrant des services de messagerie et de voix sur internet (Skype, WhatsApp et Viber) s’est muée en une offensive au grand jour au cours des derniers mois. « Ces acteurs dégagent des bénéfices énormes ! Mais combien ont-ils investi en Afrique du Sud ? Zéro ! » s’insurgeait Mteto Nyati en octobre 2015. Le patron de MTN South Africa a demandé à l’Icasa, le régulateur national, d’intervenir pour parvenir à un « traitement équitable » entre les opérateurs de télécoms et les services par contournement, dits OTT (pour « over-the-top services »), qui permettent le transfert de sons, de messages et de vidéos via internet, sans lien avec le fournisseur de réseau.

Au Maroc, les opérateurs sont déjà passés à l’action. Depuis fin décembre 2015, l’utilisation des applications de téléphonie est bloquée sur les réseaux 3G et 4G. Une mesure drastique qui suscite une vive opposition des utilisateurs, qui ont multiplié les pétitions et tentatives de contournement.

« Contrairement aux opérateurs, les services OTT opèrent sans licence ni cahier des charges, ne paient pas d’impôts dans les pays africains et peuvent rapatrier librement leurs revenus », décrypte Demba Diop, membre du conseil de régulation de l’ARTCI, en Côte d’Ivoire. « Dans la plupart des cas, nous constatons une perte de chiffre d’affaires allant de 10 % à 30 % dans la voix à l’international et de 10 % à 20 % pour les SMS », observe Guy Zibi, directeur général du cabinet spécialisé Xalam Analytics. Des pertes qui ne sont pas compensées par la progression de la consommation de données via l’internet mobile (la « data »), la voix représentant encore près de 80 % du chiffre d’affaires du secteur.

Cette concurrence de WhatsApp et consorts survient alors même que la profitabilité du secteur des télécoms est en recul et que les opérateurs doivent renforcer leurs investissements pour augmenter la capacité de leurs réseaux. Entre 2005 et 2010, selon Xalam Analytics, la taille du marché de la téléphonie mobile en Afrique a doublé, passant de 21 milliards à 50 milliards de dollars (de 17,7 milliards à 37,7 milliards d’euros). Mais, entre 2010 et 2014, la croissance n’a été que de 1,4 % par an. A contrario, le secteur des applications sur internet est florissant ; en témoigne le rachat de WhatsApp par Facebook pour 22 milliards de dollars, fin 2014.

Surfacturation

À travers le continent, les groupes de télécoms ont multiplié les mesures de rétorsion, de la fermeture de l’accès de ces applications à l’internet mobile jusqu’à la réduction du débit, en passant par une surfacturation de la data utilisée par ces services. Des mesures adoptées dans un environnement juridique incertain. En mars 2015, le régulateur sénégalais a ainsi rappelé Sonatel à l’ordre : la filiale du français Orange était soupçonnée d’avoir bloqué illégalement Viber et Skype.

En Égypte et au Maroc, en revanche, les instances de régulation ont elles-mêmes défendu le blocage de ces applications. « L’acheminement de tout trafic téléphonique au Maroc ne peut être assuré que par des exploitants de réseaux publics », a estimé l’ANRT début janvier. Sous la pression de MTN et de Vodacom, l’Assemblée nationale sud-africaine a quant à elle lancé le 26 janvier une consultation parlementaire au sujet des services OTT.

Les régulateurs sont dans une position difficile. « D’un côté, l’interdiction de ces applications est mal vue par les populations et peut retarder l’innovation ; de l’autre, leur impact sur les revenus des opérateurs et des États [licences, impôts, taxes] est important », souligne Guy Zibi. Les mesures de rétorsion sont loin de faire l’unanimité, même parmi les opérateurs, et sont rejetées par les experts du secteur. « C’est un combat d’arrière-garde, tranche Russell Southwood, directeur général du cabinet spécialisé Balancing Act. À long terme, tout se fera via la data, y compris les appels téléphoniques. Ils défendent un modèle économique très lucratif qui sera bientôt révolu. »

Percée

Si elle est particulièrement aiguë en Afrique, la menace posée par les services OTT est loin d’être restreinte au continent. « Ce sujet devrait être au cœur des discussions lors du sommet de la GSM Association [qui rassemble plus de 800 opérateurs dans le monde], fin février à Barcelone [Espagne] », dévoile Demba Diop. Le cabinet américain Arthur D. Little a calculé que Skype représente aujourd’hui 25 % des minutes d’appels transfrontaliers. Selon le cabinet britannique Ovum, sur la période 2012-2018, la hausse des appels sur les applications OTT est attendue à 20 % par an, pour atteindre 1 700 milliards de minutes, soit un manque à gagner de 386 milliards de dollars pour les opérateurs au cours de cette période.

Pour répondre à la percée des services OTT, les groupes de télécoms ne sont pas démunis, explique Thecla Mbongue, du cabinet Ovum. Ils proposent de plus en plus d’offres data groupées intégrant WhatsApp ou Facebook Messenger, à l’image de Cell C en Afrique du Sud ou de l’indien Airtel au Nigeria.

Pour Orange, MTN ou Airtel, la solution passe plutôt par de nouveaux relais de croissance, avec des services à valeur ajoutée dans la santé, l’éducation, les services financiers

Ce modèle, omniprésent en Asie du Sud-Est, leur permet de tirer davantage de revenus de la popularité de ces services via la hausse des ventes de leurs forfaits data. Cette offre peut être étendue à la vidéo et à la musique en ligne, comme le montre l’accord passé en 2015 entre Millicom (marque Tigo) et le distributeur de contenus néerlandais MoMac en Amérique latine. Une autre option consiste à développer ses propres applications de messagerie et d’appel, à l’instar de l’offre Libon d’Orange, toutefois limitée au wifi.

Mais rivaliser avec les services OTT sur leur terrain s’annonce loin d’être aisé. « C’est un tout autre métier, ils tirent leurs revenus de la vente de publicité et de données », fait remarquer Demba Diop. Pour Orange, MTN ou Airtel, la solution passe plutôt par de nouveaux relais de croissance, avec des services à valeur ajoutée dans la santé, l’éducation, les services financiers… « Il n’est pas impossible que les principaux opérateurs d’aujourd’hui soient les grandes banques de demain », avance l’expert ivoirien. La création d’Orange Banque, annoncée en 2017, inquiète déjà les établissements financiers.

En Afrique du sud, MIXIT n’a pas resisté

Lancé en 2005 par Herman Heunis, un informaticien d’origine namibienne, Mxit permet d’échanger des messages via un outil simplifié accessible sur les téléphones mobiles ordinaires, offrant ainsi une alternative aux SMS (à l’époque relativement coûteux). Après une croissance foudroyante, le réseau revendiquait 10 millions d’utilisateurs en 2011.

Emporté par la vague WhatsApp, il est aujourd’hui tombé à 1,5 million d’aficionados aujourd’hui. L’émergence des smartphones à prix abordable permettant d’accéder à davantage de fonctionnalités et d’applications a eu raison de Mxit, qui, en octobre 2015, a fait don de ses actifs (propriété intellectuelle, adresses IP et infrastructures) à la fondation sud-africaine The Reach Trust, spécialisée dans l’éducation et les services sociaux.

Joël Té-Léssia

(Source : Jeune Afrique, 11 février 2016)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2061/2214 Régulation des télécoms
  • 173/2214 Télécentres/Cybercentres
  • 1552/2214 Economie numérique
  • 790/2214 Politique nationale
  • 2214/2214 Fintech
  • 252/2214 Noms de domaine
  • 813/2214 Produits et services
  • 693/2214 Faits divers/Contentieux
  • 359/2214 Nouveau site web
  • 2161/2214 Infrastructures
  • 796/2214 TIC pour l’éducation
  • 90/2214 Recherche
  • 121/2214 Projet
  • 1366/2214 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 869/2214 Sonatel/Orange
  • 772/2214 Licences de télécommunications
  • 132/2214 Sudatel/Expresso
  • 464/2214 Régulation des médias
  • 600/2214 Applications
  • 495/2214 Mouvements sociaux
  • 780/2214 Données personnelles
  • 61/2214 Big Data/Données ouvertes
  • 296/2214 Mouvement consumériste
  • 179/2214 Médias
  • 321/2214 Appels internationaux entrants
  • 694/2214 Formation
  • 48/2214 Logiciel libre
  • 836/2214 Politiques africaines
  • 407/2214 Fiscalité
  • 83/2214 Art et culture
  • 284/2214 Genre
  • 776/2214 Point de vue
  • 480/2214 Commerce électronique
  • 696/2214 Manifestation
  • 156/2214 Presse en ligne
  • 62/2214 Piratage
  • 102/2214 Téléservices
  • 415/2214 Biométrie/Identité numérique
  • 149/2214 Environnement/Santé
  • 157/2214 Législation/Réglementation
  • 167/2214 Gouvernance
  • 833/2214 Portrait/Entretien
  • 72/2214 Radio
  • 350/2214 TIC pour la santé
  • 138/2214 Propriété intellectuelle
  • 29/2214 Langues/Localisation
  • 509/2214 Médias/Réseaux sociaux
  • 916/2214 Téléphonie
  • 95/2214 Désengagement de l’Etat
  • 485/2214 Internet
  • 57/2214 Collectivités locales
  • 188/2214 Dédouanement électronique
  • 496/2214 Usages et comportements
  • 513/2214 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2214 Audiovisuel
  • 1349/2214 Transformation digitale
  • 192/2214 Affaire Global Voice
  • 76/2214 Géomatique/Géolocalisation
  • 147/2214 Service universel
  • 331/2214 Sentel/Tigo
  • 88/2214 Vie politique
  • 727/2214 Distinction/Nomination
  • 17/2214 Handicapés
  • 336/2214 Enseignement à distance
  • 332/2214 Contenus numériques
  • 292/2214 Gestion de l’ARTP
  • 89/2214 Radios communautaires
  • 799/2214 Qualité de service
  • 212/2214 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2214 SMSI
  • 223/2214 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1269/2214 Innovation/Entreprenariat
  • 652/2214 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2214 Internet des objets
  • 87/2214 Free Sénégal
  • 175/2214 Intelligence artificielle
  • 97/2214 Editorial
  • 8/2214 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous