Vodacom investit 5,6 millions $ pour s’étendre dans l’Afrique du Sud rurale
vendredi 13 juin 2025
L’entreprise est le premier opérateur télécoms sud-africain en nombre d’abonnés. Il fait face à la concurrence de MTN, Telkom, Cell C et Rain.
La société télécom sud-africaine Vodacom prévoit d’investir 100 millions de rands (5,57 millions $) pour étendre son réseau dans les zones rurales de la province du KwaZulu-Natal. L’opérateur prévoit de déployer 106 tours télécoms grâce à cet investissement. Il cible des centaines de milliers d’abonnés supplémentaires.
« Cet investissement s’inscrit dans le cadre du programme d’accélération de la couverture rurale de Vodacom, qui vise à étendre la couverture réseau pour les populations vivant dans les zones rurales profondes d’Afrique du Sud, en complément des efforts déployés depuis des années pour renforcer les infrastructures hors des centres urbains », a déclaré l’opérateur télécoms. En avril 2023, l’entreprise avait déjà annoncé un plan d’investissement de 60 milliards de rands sur cinq ans dans la nation arc-en-ciel, avec pour priorité d’améliorer la couverture en zone rurale afin de réduire la fracture numérique et renforcer l’inclusion financière.
L’intérêt croissant pour les zones rurales s’explique par leur fort potentiel de croissance. Elles abritent des milliers de clients potentiels, à un moment où la concurrence s’intensifie dans les centres urbains déjà largement couverts. Longtemps négligées pour leur rentabilité jugée faible, ces zones posent aussi des défis techniques. Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie, elles sont souvent peu peuplées et marquées par un relief difficile, ce qui fait grimper les coûts d’investissement pour les fournisseurs.
Avec la disponibilité du réseau, les habitants des zones rurales reculées du KwaZulu-Natal sont désormais mieux positionnés pour adopter les services de Vodacom. Cela pourrait permettre à l’opérateur de gagner des parts de marché face à MTN et Telkom. À terme, la croissance du nombre d’abonnés pourrait stimuler la consommation et accroître les revenus de Vodacom.
Il convient toutefois de rappeler que l’extension du réseau en zone rurale peut être freinée par plusieurs obstacles. Vodacom cite notamment les délais d’approbation administrative pour la mise en place des sites. À cela s’ajoutent des défis récurrents comme l’approvisionnement en énergie électrique nécessaire au fonctionnement des tours télécoms, ou encore le vandalisme.
En outre, la seule disponibilité du réseau ne garantit pas automatiquement l’adoption et l’utilisation des services. Plusieurs facteurs peuvent limiter l’usage effectif : l’accès à des téléphones portables adaptés, notamment des smartphones pour les services Internet ; des offres tarifaires abordables ; mais aussi la perception de l’utilité d’être connecté par les populations locales, ainsi que le niveau de compétences numériques.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 13 juin 2025)