OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2019 > Décembre 2019 > Vidéosurveillance dans les lieux de travail : la CDP avocat des salariés

Vidéosurveillance dans les lieux de travail : la CDP avocat des salariés

jeudi 12 décembre 2019

Données personnelles

La protection des données à caractère personnel est au cœur de toutes les activités ayant trait avec le numérique. D’ailleurs, ce dernier peut être même considéré comme sa raison d’être. L’immixtion du numérique dans tous les domaines d’activités ne fait que davantage élargir le domaine de compétence de l’autorité de protection. L’intervention de la CDP dans le domaine professionnel en constitue une parfaite illustration.

En effet avec le développement des technologies de l’information et de la communication, le recours aux outils numériques se fait de plus en plus ressenti dans les lieux de travail notamment avec l’utilisation des systèmes de vidéosurveillance. Cependant, étant donné que cette technique de captation d’images et de sons, collecte un certain nombre de données personnelles, celle-ci doit se faire dans le strict respect de la vie privée et surtout de la loi sur la protection des données à caractère personnel. Ce qui donne toute légitimité à l’autorité de protection de contrôler le recours à cette technique de surveillance dans les entreprises.

La CDP, dans son rôle de régulateur, est intervenue à priori en fixant le cadre juridique applicable à l’utilisation des systèmes de vidéosurveillance à travers sa délibération n°2016-00238/CDP du 11 novembre 2016 portant sur les règles d’installation et d’exploitation d’un système de vidéosurveillance dans les lieux de travail. La mise en place de cette délibération répondait au besoin urgent de protéger les salariés contre l’usage disproportionné de leurs données personnelles au sein de l’entreprise notamment leur surveillance permanente sur leur position de travail.

Dans l’exercice de sa mission régalienne, elle a effectué des visites sur site en vue de vérifier la conformité des entreprises aux exigences de la loi en matière de protection des données personnelles et a pu se prononcer sur l’installation de certains systèmes de vidéosurveillance.

Une mission effectuée au niveau de la société « AMERGER CASAMANCE » a permis de relever des manquements notamment la surveillance des salariés sur leur position de travail qui est contraire à la jurisprudence de la CDP, un nombre d’affiches d’information de l’installation d’un système de vidéosurveillance insuffisant et des modalités d’exercice des droits des personnes non formalisées. C’est ainsi que l’autorité de protection avait recommandé en l’état à ladite structure de réorienter les caméras, pour filmer les plans de travail (tables de production), et éviter de filmer les salariés en permanence sur leur lieu de travail. Malgré des essais de justification de la société, la CDP est resté strict sur sa position considérant que les caméras, au regard de leur disposition actuelle, filment en permanence les salariés sur leur position de travail. Cet état de fait est en porte-à-faux avec la finalité visée qui est de contrôler les fuites de l’ammoniac. Par conséquent, réitère sa réserve et n’autorise pas que les caméras filment les salariés en permanence sur leur lieu de travail.

Pour la pâtisserie « Les Ambassades ». Après intervention de la CDP, celle-ci a procédé au déplacement de la caméra qui était installée dans la cuisine et qui filmait en permanence le personnel de cuisine.

La librairie « Aux 4 Vents » a, quant à elle, suspendu le déploiement du système de vidéosurveillance avec des caméras installées sur des positions de travail suite à la demande d’explication envoyée par la CDP.

Toujours dans le cadre du contrôle, une autre mission de la CDP chez « Les Grands Moulins de Dakar », avait permis de constater un détournement de finalité avec une surveillance permanente des ouvriers et des agents de la sécurité sur leur position de travail, des modalités d’exercice des droits des personnes non formalisées et un nombre insuffisant d’affiches ou panneaux d’information sur le système de vidéosurveillance. Constatant ces divers manquements, la commission de protection des données personnelles a recommandé aux « Grands Moulins de Dakar » de déplacer à l’extérieur, la caméra installée au niveau de la salle de supervision des caméras où se trouvent les agents ICG ; de réorienter les deux (02) caméras installées dans la salle de maintenance des équipements industriels, afin d’éviter de filmer en permanence les employés sur leur position de travail ; de formaliser les modalités d’exercice des droits des personnes concernées ; d’augmenter le nombre d’affiches et de mentionner sur les affiches, le numéro du récépissé de la CDP et le numéro de téléphone de la personne chargée de répondre à l’exercice du droit d’accès.

Pour le cas de « Burotic Diffusion » qui avait installé des caméras à l’intérieur des bureaux, cette société encourt même des sanctions. En effet, une mission de contrôle effectuée le 04 décembre 2018, qui avait pour but de vérifier les modifications apportées par la société « Burotic Diffusion » concernant le traitement de données à caractère personnel, relatif au système de vidéosurveillance, les agents contrôleurs de la CDP ont remarqué que quatre (04) des caméras de vidéosurveillance susvisées sont toujours fonctionnelles et filment des salariés sur leur position de travail de manière permanente. Par conséquent, l’organe délibérant a transmis le dossier au comité de sanction de la CDP, pour décision. Ce comité ne s’est pas encore prononcé sur les manquements constatés mais vu la méfiance de ladite société, des sanctions semblent inévitables.

Au regard de tout ce qui précède, vue la détermination de la CDP à protéger les salariés dans le traitement de leurs données personnelles, dire qu’elle est l’ « avocat » de ces personnes liées à un employeur par la conclusion d’un contrat de travail et par une relation de subordination, semble bien trouver son fondement.

En effet, la CDP s’est toujours montrée préoccupante par la protection des personnes, par la protection des citoyens objets de traitement. La délicate question de la cybersurveillance des salariés dans l’entreprise a fait couler beaucoup d’encre notamment dans les pays européens avec leur forte informatisation. Cette problématique commence de plus en plus à prendre une certaine ampleur dans les pays africains notamment le Sénégal avec le recours acharné aux systèmes de vidéosurveillances dans les lieux travail. Pour preuve, la CDP a eu à délivrer pas moins d’une cinquantaine de récépissés aux structures accueillant du public aux trois premiers trimestres de l’année 2019.

Considérant, l’importance des données personnelles des salariés en jeu, l’intervention de l’autorité de protection mérite amplement de vives salutations. Malgré ses ressources humaines insuffisantes doublées de moyen financier limité, la CDP s’est montrée déterminée à l’accomplissement de sa mission notamment de veiller à ce que « les traitements des données à caractère personnel soient mis en œuvre conformément aux dispositions de la loi » et d’ « informer les personnes concernées et les responsables de traitement de leurs droits et obligations ».

Néanmoins, il ne faudrait pas perdre de vue que la CDP est à cheval entre la protection des droits des salariés et le pouvoir de direction de l’employeur. Pour illustrer, le collège des délégués du personnel de SENTEL GSM avait transmis à la CDP une plainte relative à des caméras filmant des positions de travail, en violation de la loi. Mais après une mission de contrôle, l’autorité de contrôle a pu constater qu’en réalité, « lesdites caméras ne filmaient pas les employés sur leurs positions de travail ».

Mouhamed Ndiaye BOCOUM
Juriste Cyberdroit

(Source : Social Net Link, 12 décembre 2019)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2167/2496 Régulation des télécoms
  • 175/2496 Télécentres/Cybercentres
  • 1668/2496 Economie numérique
  • 952/2496 Politique nationale
  • 2496/2496 Fintech
  • 275/2496 Noms de domaine
  • 856/2496 Produits et services
  • 760/2496 Faits divers/Contentieux
  • 374/2496 Nouveau site web
  • 2352/2496 Infrastructures
  • 855/2496 TIC pour l’éducation
  • 92/2496 Recherche
  • 123/2496 Projet
  • 1605/2496 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 889/2496 Sonatel/Orange
  • 798/2496 Licences de télécommunications
  • 133/2496 Sudatel/Expresso
  • 474/2496 Régulation des médias
  • 664/2496 Applications
  • 524/2496 Mouvements sociaux
  • 795/2496 Données personnelles
  • 68/2496 Big Data/Données ouvertes
  • 303/2496 Mouvement consumériste
  • 183/2496 Médias
  • 324/2496 Appels internationaux entrants
  • 809/2496 Formation
  • 45/2496 Logiciel libre
  • 931/2496 Politiques africaines
  • 528/2496 Fiscalité
  • 83/2496 Art et culture
  • 297/2496 Genre
  • 872/2496 Point de vue
  • 528/2496 Commerce électronique
  • 751/2496 Manifestation
  • 163/2496 Presse en ligne
  • 62/2496 Piratage
  • 105/2496 Téléservices
  • 481/2496 Biométrie/Identité numérique
  • 158/2496 Environnement/Santé
  • 166/2496 Législation/Réglementation
  • 169/2496 Gouvernance
  • 896/2496 Portrait/Entretien
  • 75/2496 Radio
  • 378/2496 TIC pour la santé
  • 135/2496 Propriété intellectuelle
  • 30/2496 Langues/Localisation
  • 527/2496 Médias/Réseaux sociaux
  • 976/2496 Téléphonie
  • 96/2496 Désengagement de l’Etat
  • 513/2496 Internet
  • 57/2496 Collectivités locales
  • 198/2496 Dédouanement électronique
  • 605/2496 Usages et comportements
  • 523/2496 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 282/2496 Audiovisuel
  • 1547/2496 Transformation digitale
  • 194/2496 Affaire Global Voice
  • 78/2496 Géomatique/Géolocalisation
  • 162/2496 Service universel
  • 335/2496 Sentel/Tigo
  • 89/2496 Vie politique
  • 772/2496 Distinction/Nomination
  • 17/2496 Handicapés
  • 343/2496 Enseignement à distance
  • 352/2496 Contenus numériques
  • 299/2496 Gestion de l’ARTP
  • 91/2496 Radios communautaires
  • 850/2496 Qualité de service
  • 215/2496 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2496 SMSI
  • 232/2496 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1337/2496 Innovation/Entreprenariat
  • 668/2496 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2496 Internet des objets
  • 86/2496 Free Sénégal
  • 316/2496 Intelligence artificielle
  • 101/2496 Editorial
  • 13/2496 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous