Tunisie : 138 projets pour accélérer la transformation numérique entre 2025 et 2026
jeudi 18 septembre 2025
La numérisation de l’administration fait partie des priorités des autorités tunisiennes. En 2024, Tunis avait déjà lancé des « Maisons des services administratifs digitales » pour faciliter les démarches des usagers.
Le gouvernement tunisien a planifié 138 projets pour accélérer la modernisation numérique de l’administration sur la période 2025–2026. Ces initiatives ont été présentées le mardi 16 septembre lors d’un Conseil ministériel dédié au suivi de leur avancement, alors que le processus de digitalisation intégrale de l’administration est considéré comme « essentiel et nécessaire », et non comme une option.
Selon un communiqué de la présidence, ces projets se répartissent en quatre grands axes. Le premier, la modernisation des services administratifs, comprend 99 initiatives visant à développer les services à distance, renforcer l’interconnexion entre administrations et accélérer le développement des systèmes d’information. Le deuxième, la promotion de l’économie numérique, englobe 18 projets dédiés à l’intelligence artificielle, à la formation numérique, au commerce électronique et au soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat.
Le troisième axe, cybersécurité et confiance numérique, regroupe 12 projets destinés à protéger le cyberespace national et à renforcer la fiabilité des services numériques. Enfin, le quatrième, développement des infrastructures numériques, inclut 9 projets pour étendre la couverture réseau et moderniser les infrastructures de communication au sein de l’administration.
Selon Sarra Zaafrani Zenzri, cheffe du gouvernement, cette transformation numérique est nécessaire pour instaurer une administration tunisienne moderne, fondée sur les données ouvertes et l’intelligence artificielle, considérée comme un levier essentiel de l’économie nationale. Elle permet de garantir la transparence des transactions, d’améliorer la qualité des services aux citoyens et aux entreprises, d’optimiser l’efficacité du travail administratif et de renforcer la compétitivité de la Tunisie au niveau régional et international.
Pour le moment, la Tunisie se classe 86ᵉ mondial sur 193 pays à l’Indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies. En 2024, le pays a enregistré un score de 0,6935 sur 1, au-dessus des moyennes africaine et mondiale, mais affiche un score plus faible de 0,5951 sur 1 à l’indice des services en ligne (OSI), indicateur de l’EGDI qui mesure la qualité, la portée et la diversité des services en ligne proposés par un gouvernement.
En matière de cybersécurité, l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe la Tunisie dans la catégorie Tier 3 sur 5, correspondant aux pays « démontrant un engagement de base en matière de cybersécurité à travers des actions gouvernementales ». Selon l’organisation, le pays se comporte relativement bien sur les aspects techniques et réglementaires, mais doit intensifier ses efforts en matière d’organisation, de renforcement des capacités et de coopération internationale.
Pour l’avenir, la cheffe du gouvernement a indiqué que l’État projette, pour la période 2026–2030, une vision nationale unifiée de la transformation digitale. « Cette vision comportera les objectifs, les priorités ainsi que l’échéancier de mise en œuvre des projets, dans le cadre d’une approche centrée sur l’expérience utilisateur pour définir les priorités, tout en intégrant le principe de réingénierie des procédures comme préalable nécessaire à tout processus de digitalisation », précise la présidence tunisienne.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 18 septembre 2025)