Transformation digitale : La GSMA trace la route pour un Sénégal connecté, inclusif et souverain
samedi 6 décembre 2025
Présenté hier, vendredi 5 décembre lors du Digital Africa Summit Sénégal, le nouveau rapport de la GSMA confirme le potentiel considérable du Sénégal pour accélérer son économie numérique. Avec une couverture 4G atteignant 97 % de la population, une 5G disponible pour 39 % d’entre elle et 8,16 millions d’utilisateurs d’internet mobile (43 % des Sénégalais), le pays dispose d’infrastructures solides. Mais un défi majeur subsiste : 54 % des citoyens vivent en zone couverte mais n’utilisent pas l’internet mobile, principalement en raison du coût des appareils, du manque de compétences et de barrières réglementaires.
Selon l’étude, cinq réformes clés amélioration de l’accessibilité, renforcement des infrastructures, meilleure coordination énergie-télécoms, modernisation réglementaire et développement des services publics numériques - pourraient connecter 2,6 millions de personnes supplémentaires, générer 1 100 milliards FCFA de valeur économique et créer 280 000 emplois d’ici 2030.
Intervenant lors de la présentation, Mamadou Mamoune Ngom, directeur des politiques publiques de la GSMA, a insisté sur la nécessité d’un cadre d’investissement prévisible et de licences de longue durée : « Nous avons constaté que les technologies évoluent vite et que le Sénégal doit se projeter sur 3 à 5 ans pour garantir un développement cohérent. L’allongement des licences à 20 ans et une baisse des coûts liés au spectre sont essentiels pour permettre aux acteurs d’investir durablement ».
Représentant le ministre des Finances et du Budget, Seyni Malan Faty a rappelé l’engagement de l’État à alléger la pression fiscale sur les équipements numériques : « Le coût d’un smartphone d’entrée de gamme atteint encore 19 % du revenu mensuel, jusqu’à 42 % pour les plus modestes. Nous travaillons à mieux cibler les exonérations et à faciliter l’accès à des terminaux abordables, tout en maintenant un cadre fiscal stable et favorable à l’investissement ».
Pour sa part, Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, a salué une analyse « qui éclaire nos priorités et conforte les ambitions du New Deal Technologique 2034 ». Il a rappelé que le Sénégal vise une contribution du numérique de 15 % au PIB à l’horizon 2030 : « Les bases sont là. Les prochaines années doivent être celles de l’exécution, de la coordination et du passage à l’échelle ».
Ousmane Goudiaby
(Source : Sud Quotidien, 6 décembre 2025)
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