Transferts d’argent : l’État démonte les arguments des entreprises sur la fiscalité
mercredi 24 septembre 2025
La proposition soutenue par certaines entreprises de transfert d’argent, relayée par des députés, de substituer l’impôt sur le montant transféré par une taxation de 2,5 % sur leurs commissions, ne convainc pas les autorités. De sources proches du ministère des Finances, des réserves ont été émises sur la pertinence d’une telle mesure, ainsi que sur la crédibilité des projections avancées, notamment l’estimation de recettes dépassant 560 milliards de francs CFA.
Selon ces mêmes sources, le chiffre d’affaires cumulé de ces sociétés ne dépasse pas 200 milliards de francs CFA pour l’année 2024. Une application du taux de 2,5 % sur ce montant donnerait des recettes fiscales largement inférieures à celles évoquées, ce qui remet en cause la solidité des chiffres avancés par les entreprises.
Il a également été rappelé que, à l’exception d’un cas isolé en 2024, ces sociétés déclarent généralement des résultats fiscaux déficitaires. Elles ne s’acquittent donc que de l’impôt minimum forfaitaire, sans réelle contribution à l’impôt sur les sociétés.
Dans ce contexte, l’analyse du communiqué récemment publié par Wave, l’un des principaux acteurs du secteur, apporte un éclairage supplémentaire. D’après les mêmes sources, la société confirme indirectement leur position : les montants qu’elle met en avant ne relèvent pas de l’impôt qu’elle paie à titre propre, mais de taxes qu’elle collecte pour le compte de l’État. Il s’agit en grande partie d’impôts indirects tels que la TVA ou la TAF, supportés par les consommateurs finaux, ainsi que de retenues sur salaires, reversées en tant que redevable légal mais effectivement assumées par les employés.
Pour ces sources proches du ministère, le débat actuel est mal orienté. La polémique autour de la fiscalité appliquée au secteur des transferts d’argent serait, selon elles, artificiellement entretenue, probablement pour des raisons inavouées.
(Source : Emedia, 24 septembre 2025)