Dans une Afrique de plus en plus tournée vers le numérique, l’accès à Internet devient un levier essentiel de développement. Pour réduire la fracture numérique, la BAD a investi massivement dans les infrastructures dans plusieurs pays.
La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé avoir investi 2,92 milliards USD pour connecter 66,5 millions de personnes aux services TIC de base de 2015 à 2024. Cette avancée découle d’une stratégie d’investissements ciblés dans les infrastructures numériques, notamment en faveur des zones les plus reculées du continent africain.
« Cette connectivité a été rendue possible grâce aux investissements dans les infrastructures dorsales, à l’instauration de cadres réglementaires adaptés, au développement des compétences numériques et au soutien aux entreprises technologiques innovantes », a indiqué l’institution.
Concrètement, la BAD a déployé des projets d’envergure comme le Central African Backbone, qui a connecté plusieurs pays d’Afrique centrale au réseau mondial via des câbles terrestres et sous-marins. Ce projet a permis l’installation de milliers de kilomètres de fibre optique, la construction de sites techniques, une hausse du taux de pénétration d’Internet et une réduction significative du coût des données. Plus à l’est, un réseau à large bande a été mis en place pour relier plusieurs pays d’Afrique de l’Est aux grandes passerelles internationales.
Cette campagne visant à renforcer les infrastructures numériques intervient alors que l’Afrique fait face à une fracture numérique persistante, notamment en milieu rural où à peine 12 % des zones disposent d’un accès à Internet. Dans ces contextes, la Banque a mobilisé des financements publics, encouragé les partenariats public-privé et mis en place des mécanismes de partage des risques pour attirer les investissements privés.
L’amélioration de la connectivité commence à produire des effets sur le terrain. Dans certaines zones rurales, les agriculteurs ont un meilleur accès à des données de marché et à des prévisions météo en temps réel. L’enseignement numérique progresse aussi dans des localités isolées, tandis que la télémédecine permet à des professionnels de santé d’atteindre des communautés éloignées. Par ailleurs, la couverture mobile s’étend à une grande partie du continent et le nombre d’abonnés continue de croître. Cette dynamique contribue à poser les bases d’une participation plus active de l’Afrique à la quatrième révolution industrielle.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 22 mai 2025)