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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2016 > Avril 2016 > Thierry Breton, PDG d’Atos : « Nous aurons 5.000 collaborateurs en Afrique (…)

Thierry Breton, PDG d’Atos : « Nous aurons 5.000 collaborateurs en Afrique d’ici 2020 »

mercredi 6 avril 2016

Economie numérique

Le président directeur général d’Atos, Thierry Breton, ancien ministre français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie (2005-2007), est intervenu le 18 février 2016 au 6e IT Forum Sénégal organisé par CIO Mag sur le thème de la cybersécurité. Il a dévoilé les objectifs ambitieux de son groupe en Afrique, qu’il entend aussi aider à lutter contre les cybermenaces.

« La cybersécurité et l’économie numérique vont évidemment de pair. Qui dit création de richesses, dit nécessité de les défendre, nécessité de nous protéger (les individus, les collectivités, les gouvernements, …). Nous l’avons fait pour les trois premiers espaces – les espaces territoriaux, l’espace maritime l’espace aérien – et il convient de le faire pour le quatrième espace – l’espace informationnel – qui doit être considéré à part entière, c’est très important. D’autant que les individus sont à la fois acteurs et vulnérables », a prévenu Thierry Breton. Mais pour le PDG d’Atos, il faut faire des efforts de régulation qu’il est nécessaire de mettre en place pour organiser progressivement ce quatrième espace. C’est ce qu’ont commencé à faire les pays de la sous région de l’Afrique de l’Ouest – Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone, et Togo. « Monsieur le ministre [Yaya Abdoul Kane, ministre de la Poste et des Télécommunications du Sénégal, à ses côtés au IT Forum de Dakar, ndlr], j’ai noté avec beaucoup d’intérêt que vous avez pris l’initiative avec vos collègues, notamment de la sous-région de commencer à travailler ensemble. Je crois que c’est absolument nécessaire d’avoir une coordination au niveau des régulations sur ces questions, de partager, d’avoir aussi une harmonisation. Qui dit espace de sécurité en matière d’information, dit espace assez large. Quoi de plus naturel pour les acteurs de la sous-région de partager leurs expériences et leurs volontés de se mettre ensemble et de trouver des moyens communs pour protéger ces espaces de sécurité qui deviennent des espaces de souveraineté », a-t-il déclaré. Si les données deviennent des enjeux de souveraineté, de création de richesses, de vulnérabilité aussi, elles devraient donc être considérées comme telles.

Cybersécurité : l’union fait la force

Les Etats devraient, selon lui, avoir une position commune sur les territoires où doivent être stockées et exploitées ces données, de façon à ce que la justice applicable soit bien contrôlée par ces Etats et non pas par des tiers. « On le voit aujourd’hui justement : certains Etats ont adopté des postures supranationales en matière de sécurité et de contrôle, notamment des systèmes d’information. Je pense qu’il est indispensable, en cas notamment de force majeure comme les risques terroristes qui parcourent la planète, que ces questions soient traitées au niveau des Etats ou de communautés d’Etats », a-t-il ajouté. C’est ce que font d’ailleurs les Etats de l’Union européenne, avec un souci d’harmonisation indispensable des régulations et du droit applicable partagé entre les pays membres. Thierry Breton estime que l’Afrique devrait s’en inspirer : « Pourquoi ne pas envisager une démarche similaire avec les pays de la sous-région, à commencer par les principaux acteurs présents aujourd’hui (à l’IT Forum Sénégal) que sont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Guinée, le Mali et la Mauritanie, de façon à avoir un cadre commun et à être plus forts ensemble. Evidemment, les données sont par définition transfrontières, mais ce qui les unit sont les cultures communes, un droit commun, une monnaie commune aussi – le Franc CFA. Donc, tout existe aujourd’hui ici pour avoir peut-être un début d’approche qui me semblerait être extrêmement pertinent pour l’Afrique du XXIe siècle et pour, n’ayons pas peur de le dire, l’Afrique francophone qui est aussi une force considérable ». L’ancien ministre français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie s’est à ce propos et « à titre personnel » profondément convaincu du potentiel de la Francophonie dans le traitement de l’information qui est un enjeu majeur. Il a indiqué s’être entretenu à ce sujet avec la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Michaëlle Jean. D’autant que le potentiel de transformation numérique de l’Afrique est très important, pour la croissance et la modernisation des entreprises, mais aussi pour créer des emplois nouveaux afin d’accroître l’employabilité des jeunes ingénieurs des différents pays africains. « Nous en sommes au début : la transformation digitale du Continent africain est en marche ; la téléphonie mobile explose – avec 350 millions de smartphones qui seront atteints en Afrique en 2017 et 1 milliard de cartes SIM attendu en 2018. L’Afrique est déjà pionnière dans les paiements mobile avec 52 % des transactions mondiales via le téléphone portable », s’est félicité Thierry Breton

Atos dans la Diamniadio Valley

Mais comme pour les trois premiers espaces (territorial, maritime et aérien), il faut aussi se protéger dans l’espace informationnel. Cela nécessite une formation des forces de sécurité, des magistrats, des brigades spécialisées au sein de la gendarmerie et de la police nationale. « En Afrique, il y a encore des progrès à faire et c’est un chantier majeur, notamment au Sénégal. Il faut poursuivre car il s’agit d’un enjeu crucial de modernité et de créer de la richesse, de commercer, mais aussi d’innover. Et le patron d’Atos de poursuivre : « On voit cet appétit d’innovation des jeunes générations qui ont des idées d’applications, d’’apps’, de start-up, de création d’entreprises. Nous voulons, modestement à notre niveau, contribuer à créer cet écosystème. Il y a la plateforme numérique importante de Diamniadio Valley, qui est un événement important pour le Sénégal sous l’égide du président du Sénégal, Macky Sall. La Côte d’Ivoire a aussi pris le sujet en main. En unissant nos forces, nous saurons davantage faire face à ces défis, tout en créant de l’activité et de l’export ». Le groupe Atos va en effet ouvrir une plateforme à Diamniadio, un technoparc – d’où le surnom de Diamniadio Valley –situé à quelque 40 kilomètres au sud de Dakar et actuellement en plein chantier de construction (voir photo prise par CIO Mag). Ce pôle technologique sera livrable en 2017. Il s’agit pour Atos d’embaucher un certain nombre de jeunes, de contribuer à les former, en partenariat avec les systèmes éducatifs et académiques du Sénégal, au traitement de l’information et à la cybersécurité. « Nous avons déjà beaucoup de stagiaires : nous en avons aujourd’hui plus de quarante qui seront embauchés définitivement à l’issue de leur stage. Nous avons aussi plus de 200 ingénieurs à Dakar : notre ambition est d’atteindre le millier. Il y a là un appétit, une volonté. Nous serons plus de 300 ingénieurs à la fin de l’année 2016, puis 500 en 2017 et j’espère plus de 1.000 en 2018. (…) Notre engagement en Afrique sur ces questions est d’avoir 5.000 collaborateurs d’ici 2020, dont 3.000 au Maroc et 2.000 au Sénégal », a-t-il détaillé pour le IT Forum Sénégal.

Faire de l’Afrique un nearshore numérique

L’idée de Thierry Breton, c’est de faire de l’Afrique de l’Ouest « l’Inde de l’espace francophone », l’expression qu’il a employée en 2015 sur la chaîne sénégalaise TFM (Télé Futurs Médias), c’est-à-dire une plateforme mondiale de services numériques et logiciels – en offshore et/ou nearshore – pour une clientèle internationale. Pour que le pays de la Téranga et toute la sous-région deviennent ensemble un champion de informatique, cela suppose de bâtir des liens avec les universités, le monde académique et les gouvernements. Et le PDG d’Atos en est convaincu : « Il faut former les jeunes Africains et aider les entreprises africaines à avoir les ressources qui vont créer de l’export de matière grise – des experts de qualité et de renommée mondiale qui contribueront à la balance commerciale autrement que dans les trois espaces précédents (territorial, maritime et aérien). Par l’espace informationnel ».
Mais pour cela marche, il faut adjoindre cette dimension de cybersécurité qui va se manifester de plus en plus dans la mobilité – avec notamment des téléphones cryptés proposés par Atos. « Car il ne faut pas être naïf », assure Thierry Breton. Les usages mobiles participent vraiment à la propagation et à l’accélération de la cybercriminalité. Et dans le cloud, à partir du moment où l’on mutualise nos données, dans les réseaux sociaux aussi, dans l’entreprise étendue qui présente un risque accru et une vulnérabilité, il faut sécuriser tout cela. « Il faut avoir des compagnes de sensibilisation et de formation aux cyber-risques pour limiter les intrusions : dans un tiers des cas, les employés des entreprises sont à l’origine des incidents de sécurité ». Sinon, la cybercriminalité sera un frein à l’essor numérique. Elle est déjà une réalité et elle augmente en Afrique comme partout ailleurs.

L’ampleur des dégâts déjà existants

Selon le cabinet d’audit et de conseil PwC mentionné par Thierry Breton à Dakar, le nombre de cyberattaques recensées a progressé de 38 % dans le monde en 2015. « C’est énorme. Chez Atos, nous avons organisé des centres de supervision d’où nous contrôlons pour de grands clients mondiaux les activités de leurs systèmes d’information et celles de hacking. Ces salles de contrôle agissent comme une tour de contrôle pour l’espace aérien ou une capitainerie dans un port, avec des radars ». Et d’après un rapport de 2014 de la commission économique pour l’Afrique de l’Onu (Uneca), 80 % des ordinateurs personnels seraient infestés en Afrique par des virus et autres logiciels malveillants. En nombre de victimes de la cybercriminalité dans le monde, l’Afrique du Sud occupe la troisième place (avec 80 %) après la Russie (92 %) et la Chine (84 %). Les menaces mettent en cause les infrastructures, la sécurité et dans certains cas des lieux de souveraineté de l’Etat, la pérennité des services publics qui dépendent de plus en plus de chaîne du traitement de l’information, ainsi que l’activité économique et le potentiel scientifique et technique d’une Nation à travers ses capacités d’innovation et de propriété intellectuelle. « Ces cyberattaques sont déjà coûteuses. On se dit que CIO Mag a fait un peu dans l’anticipation… Non ! Nous sommes dans la réalité », a ironisé Thierry Breton en s’adressant à Mohamadou Diallo, directeur de la publication CIO Mag et organisateur du IT Forum. Et le patron d’Atos de citer une autre étude publiée cette fois en février 2016 : selon la Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS), la cybercriminalité a coûté 26 milliards de francs CFA à la Côte d’Ivoire (39 millions d’euros), 15 milliards de francs CFA au Sénégal (22,8 millions d’euros). Il est même question d’atteindre 2.000 milliards d’euros dans le monde, que cela soit dans les atteintes à l’intégrité des données, les contenus illicites, le détournement des technologies ou encore les atteintes à la propriété intellectuelle.

« Vous avez rappelé mon affection et même mon amour pour l’Afrique. Je suis sûr que l’on verra beaucoup de prix Nobel et surtout en Sciences et en Physique qui seront issus du Continent africain au XXIe siècle. On voit des jeunes formidables, de très bons mathématiciens et de très bons physiciens », a-t-il conclu.

Par Charles de Laubier, notre envoyé spécial à Dakar

(Source : CIO Mag, 6 avril 2016)

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