OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2011 > Octobre > Téléphonie portable : Des conséquences perverses dans notre vie quotidienne

Téléphonie portable : Des conséquences perverses dans notre vie quotidienne

samedi 15 octobre 2011

Usages et comportements

La téléphonie mobile a envahi le continent africain au rythme de la symphonie du développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Notre pays n’a pas échappé à cette véritable « téléphonie-mania ».

Outil de communication par excellence, le téléphone mobile présente plusieurs avantages qui indubitablement permettent d’accroître la mobilité, la disponibilité, l’accessibilité des personnes et des biens ; il est un outil aujourd’hui nécessaire voire indispensable pour le développement d’une société. Malgré les divers inconvénients de santé qu’on peut lui attribuer, il est tout au moins utile à tous ceux qui savent en avoir un usage dynamique et performant tant sur le plan familial, social, que professionnel. Cependant force est de constater que depuis quelque temps la presse fait état de nombreux scandales liés à une utilisation plus ou moins pervertie de cet objet devenu indispensable par la force des choses. Tantôt ce sont des adultes qui filment leurs ébats en compagnie de mineures, tantôt c’est un marabout pervers qui immortalise sur son portable les étreintes forcées qu’il a eues avec ses clientes ou encore c’est l’histoire de cette femme qui a posé nue pour son amant et les exemples peuvent être cités à l’infini. C’est ce qui nous amène à nous pencher sur les effets pervers de l’utilisation du téléphone. Cette nouvelle donne qui stipule un relâchement certain au niveau de nos mœurs n’est pas toujours imputable au portable mais bien à l’utilisation pernicieuse que certains usagers en font. Notre enquête nous a mené au niveau de certains établissement scolaires et aussi au niveau de certains quartiers de notre capitale pour mesurer l’ampleur du phénomène du détournement d’objectif généralisé qui touche ce gadget des temps modernes devenu pratiquement indispensable.

Le milieu scolaire, une porte ouverte à toutes les perversions

Le milieu scolaire n’est certainement pas le lieu indiqué à priori pour évoquer les effets nuisibles du portable. Pourtant il est bien évident que les élèves qui raffolent de cet instrument en font quelquefois un usage peu recommandable et peu avouable. Ces clients d’un genre particulier sont pourtant courtisés par les opérateurs qui leur accordent des facilités certaines, surtout, au niveau de la messagerie. C’est cette forte propension à attirer de nouveaux clients qui a permis la puissante pénétration du marché scolaire par les différents opérateurs de téléphonies. La modicité du prix de la messagerie écrite a fini par faire le reste. Dans ce milieu, le téléphone portable est utilisé pour draguer, échanger des photos et des sonorités musicales ou même tricher. Nos pas nous ont mené au lycée Lamine Guéye et les quelques interlocuteurs trouvés sur place ont bien voulu aborder ce sujet sensible à plus d’un titre.

M. G. une fringante jeune fille aux allures de « pin up » nous annonce sans sourciller que son portable lui sert énormément

« A mon âge, je dois vivre pleinement ma vie et mon portable qui me sert beaucoup me permet de gérer mes rencarts et aussi d’échanger beaucoup avec mes petits amis. J’en ai plusieurs car on ne sait jamais avec les garçons. Cependant il faut que l’on soit clair : je ne suis pas une dévergondée. J’utilise mon téléphone uniquement pour communiquer », a-t-elle conclu avec un large sourire.

Sa camarade qui l’accompagnait nous assure qu’elle est bien au courant de l’usage peu catholique que certains font du portable, mais elle condamne ces pratiques avec la dernière énergie.

« Je suis bien au courant de certaines dérives notées ça et là sur l’utilisation du portable. Certaines filles qui se font entretenir par de vieux pervers n’hésitent pas à utiliser leur portable pour faire chanter ces personnes. L’histoire de Mathiou et de la bande à Makéba est encore fraîche dans les mémoires, sans compter celle plus récente de ce marabout et de son amante. J’ai également remarqué qu’au niveau de notre établissement chaque élève dispose d’un mobile et n’en fait pas toujours bon usage », a affirmé cette jeune fille qui jure sur tous les saints qu’elle se limite uniquement à une utilisation pratique de son téléphone mobile.

Au lycée Blaise Diagne nous avons préféré parler avec des garçons qui ont répondu volontiers à nos questions. Papis qui est en classe de terminale a une opinion tranchée sur la question.

« Ecoutez, le téléphone portable est indispensable, mais il est souvent utilisé à mauvais escient. Si je prends exemple sur cette mauvaise manie de « biper » qu’ont les sénégalais, je ne peux manquer de m’offusquer. Cette pratique vile et dégradante renseigne sur votre incapacité à disposer de crédit et surtout elle peut aussi plonger ton interlocuteur dans un profond embarras s’il ne peut pas vous rappeler. Les filles l’utilisent souvent pour se faire offrir du crédit. C’est une pratique dangereuse qui peut avoir des conséquences fâcheuses », se désole t-il. Babs lui embouche une autre trompette.

« Il faut savoir que le portable est devenu indispensable, il rétrécit les distances et nous permet de garder le contact avec nos connaissances. Cependant à coté de ces fonctions, quelques usagers lui en trouvent d’autres. Des photos obscènes sont échangées par ce biais et certains n’hésitent pas à filmer des scènes de copulation. Ces pratiques révulsent naturellement. Je suis aussi d’accord que son utilisation devrait être réglementée au niveau de l’enceinte scolaire », a constaté notre jeune interlocuteur.

Un professeur qui a préféré parler sous le couvert de l’anonymat nous a servi un discours plus radical. « Le téléphone portable devrait être interdit dans les écoles. Cet objet n’a pas sa place dans un milieu où on vient chercher le savoir. La fonction première du mobile étant de répondre à un coup de fil ou en donner, honnêtement un apprenant à autre chose à faire dans ces lieux. Sur un autre registre, le portable est mal utilisé par les potaches qui s’en servent pour échanger toutes sortes de documents et d’images illicites pour ne pas dire choquantes. Tout cela fait que je suis pour son interdiction pure et simple dans les salles de classes », a averti cet enseignant.

Un objet détourné de ses objectifs premiers

Ces derniers temps, la presse a fait souvent état d’images choquantes diffusées sur les portables et sur le net. Les cas les plus en vue sont ceux de ce marabout d’une influente confrérie qui filmait ses ébats amoureux et de cette employée d’une compagnie d’assurance de la place qui a vu les photos de sa nudité prises par le téléphone de son ancien amant, images diffusées sur la toile. Si on ajoute à cela le groupe de jeunes libanais qui filmaient leurs ébats avec de jeunes élèves sur leur portable, on se rend compte que ces pratiques gagnent du terrain. A côté de ces emplois condamnables, il est fait état de ces filles qui utilisent le portable pour faire chanter des personnalités après les avoir filmées en pleine action délictuelle. Si on y ajoute le harcèlement de certaines filles qui utilisent des moyens peu orthodoxes pour soutirer de l’argent à de respectables pères de famille soucieux de préserver la tranquillité de leur foyer, il est alors admis que le phénomène prend des proportions inquiétantes.

K.F. est une belle femme qui a bien accepté de nous donner son avis sur le sujet

« Il faut savoir que les personnes qui utilisent le portable pour faire diffuser des photos obscènes sont des malades et des pervers à mon avis. Ces pratiques qui frisent la débauche témoignent aussi d’une véritable crise de nos valeurs. Les femmes qui acceptent de se faire filmer sont vraiment condamnables au même titre que les hommes qui s’adonnent à ces actes incompréhensibles », a-t-elle constaté.

Une jeune fille rencontrée aux abords d’une boite huppée des Almadies avoue que ces attitudes existent bien.

« Je suis bien au courant de certaines nouvelles habitudes rattachées à l’utilisation du portable. Certaines images obscènes sont échangées et cela est très déplorable. Pourtant cela ne m’empêche pas de me poser des questions. Tout dépend de la motivation des acteurs. Si c’est pour garder un souvenir de bons moments et les conserver pour soi cela ne me gêne nullement. Le hic c‘est l’utilisation que l’on en fait après. Je récuse ces pratiques, mais je ne vais pas jeter la pierre à certaines, car il faut bien que l’on vive notre époque ».

A Sandaga, lieu idéal pour prendre le pouls de Dakar, nous sommes tombés sur un commerçant qui nous a livré ses impressions.

« Tout cela dénote la perversité de notre époque. Notre vénéré guide Cheikh Ahmadou avait averti qu’à la fin des temps, le monde vivrait dans la débauche. Nous n’en sommes pas loin avec ces nouvelles pratiques dont vous parlez. De mon point de vue, ces personnes ne méritent pas de vivre. Il faut retourner à Dieu pour échapper à ces pratiques malsaines » a déclaré notre bonhomme qui s’est aussitôt replongé dans la lecture de ses « khassaides ». Ces propos divergent bien de ceux d’Aliou que nous avons retrouvé au centre ville.

« Je ne vois aucun mal à filmer pour le fun une copine complaisante dans certaines postures. Cela démontre quelque part qu’elle m’aime bien et je dois plutôt m’en réjouir. Le portable n’est plus simplement un téléphone mais bien un outil indispensable qui nous accompagne dans tous les instants de notre vie. Il appartient à tout un chacun d’en faire un bon usage, car, entre adultes consentants, il n’y a pas de mal à vouloir fixer certains moments pour la postérité », a dit notre jeune Boy town, la casquette bien vissée sur le chef. Il ressort de tout ce qui précède qu’il urge de revoir l’utilisation que la grande masse a fini par faire du fameux téléphone portable. Cet outil devenu le plus fidèle compagnon de l’homme du troisième millénaire a fini par s’imposer aux utilisateurs. Encore faudrait- il savoir l’utiliser à bon escient.

Tafa Cissé

(Source : Le Sénégalais, 15 octobre 2011)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4205/4493 Régulation des télécoms
  • 349/4493 Télécentres/Cybercentres
  • 3118/4493 Economie numérique
  • 1605/4493 Politique nationale
  • 4493/4493 Fintech
  • 514/4493 Noms de domaine
  • 1666/4493 Produits et services
  • 1400/4493 Faits divers/Contentieux
  • 729/4493 Nouveau site web
  • 4458/4493 Infrastructures
  • 1661/4493 TIC pour l’éducation
  • 181/4493 Recherche
  • 247/4493 Projet
  • 2826/4493 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1809/4493 Sonatel/Orange
  • 1565/4493 Licences de télécommunications
  • 267/4493 Sudatel/Expresso
  • 952/4493 Régulation des médias
  • 1210/4493 Applications
  • 1011/4493 Mouvements sociaux
  • 1537/4493 Données personnelles
  • 123/4493 Big Data/Données ouvertes
  • 610/4493 Mouvement consumériste
  • 359/4493 Médias
  • 647/4493 Appels internationaux entrants
  • 1461/4493 Formation
  • 107/4493 Logiciel libre
  • 1709/4493 Politiques africaines
  • 840/4493 Fiscalité
  • 168/4493 Art et culture
  • 576/4493 Genre
  • 1511/4493 Point de vue
  • 979/4493 Commerce électronique
  • 1472/4493 Manifestation
  • 314/4493 Presse en ligne
  • 127/4493 Piratage
  • 208/4493 Téléservices
  • 844/4493 Biométrie/Identité numérique
  • 300/4493 Environnement/Santé
  • 317/4493 Législation/Réglementation
  • 339/4493 Gouvernance
  • 1721/4493 Portrait/Entretien
  • 145/4493 Radio
  • 697/4493 TIC pour la santé
  • 268/4493 Propriété intellectuelle
  • 59/4493 Langues/Localisation
  • 1010/4493 Médias/Réseaux sociaux
  • 1857/4493 Téléphonie
  • 191/4493 Désengagement de l’Etat
  • 1046/4493 Internet
  • 115/4493 Collectivités locales
  • 379/4493 Dédouanement électronique
  • 1028/4493 Usages et comportements
  • 1032/4493 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 557/4493 Audiovisuel
  • 2713/4493 Transformation digitale
  • 387/4493 Affaire Global Voice
  • 151/4493 Géomatique/Géolocalisation
  • 301/4493 Service universel
  • 680/4493 Sentel/Tigo
  • 175/4493 Vie politique
  • 1472/4493 Distinction/Nomination
  • 34/4493 Handicapés
  • 680/4493 Enseignement à distance
  • 643/4493 Contenus numériques
  • 610/4493 Gestion de l’ARTP
  • 180/4493 Radios communautaires
  • 1628/4493 Qualité de service
  • 426/4493 Privatisation/Libéralisation
  • 134/4493 SMSI
  • 449/4493 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2573/4493 Innovation/Entreprenariat
  • 1329/4493 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 47/4493 Internet des objets
  • 173/4493 Free Sénégal
  • 372/4493 Intelligence artificielle
  • 197/4493 Editorial
  • 20/4493 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous