Abidjan a abrité, ce lundi 25 août 2025, une double rencontre, notamment la 3e réunion préparatoire africaine pour la CMDT-25 (conférence mondiale de développement des télécoms 2025) et la 2e édition de l’atelier régional sur le Fonds du service universel des télécommunications.
La réunion préparatoire africaine de la CMDT-25, qui a réuni en Côte d’Ivoire plus de 42 pays, se veut, au-delà d’un espace d’échanges, un cadre stratégique de concertation, essentiel pour les Etats membres de l’Union africaine des télécommunications (UAT).
Le directeur de la Transition numérique et de la Digitalisation, M. Olivier Avoa, président du Comité d’organisation, a fait savoir que ces assises se tiennent en prélude de la CMDT-25 prévu du 17 au 28 novembre à Baku, en Azerbaïdjan.
Aujourd’hui, dira-t-il, « près de 500 millions d’Africains utilisent l’Internet mobile, mais plus de 800 millions de nos citoyens restent encore en marge de cette révolution numérique. Cette réalité illustre l’ampleur de notre mission et souligne le rôle déterminant des fonds de services universels »
L’Afrique, avec 70% de sa population âgée de moins de 30 ans, détient un capital humain exceptionnel, a-t-il fait observer. Pour lui, cette jeunesse créative et ambitieuse est appelée à être le ferment de la transformation digitale.
Pour libérer ce potentiel, « nous devons investir dans les infrastructures numériques, développer les compétences, stimuler l’innovation et surtout garantir à chaque Africain, où qu’il vive, d’avoir accès à des services universels de qualité et abordable », a-t-il déclaré.
« Une voix unique » pour l’Afrique
Cette réunion, à Abidjan, « nous permet de définir collectivement des positions fortes, afin que l’Afrique pèse de tout son poids dans l’élaboration des politiques mondiales de développement des télécommunications et en tire pleinement profit », a indiqué M. Olivier Avoa.
Le directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), M. Lakoun Ouattara, a précisé que ces échanges ont lieu « dans un esprit de coopération et de solidarité pour réfléchir ensemble à l’avenir numérique » du continent.
L’objectif est de « réduire la facture numérique, connecter les zones rurales et éloignées, promouvoir des usages innovants de la technologie dans l’éducation, la santé, l’agriculture, la culture et la gouvernance », a-t-il souligné.
Cette réunion préparatoire à la CMDT-25 et l’atelier sur le SUTEL offrent l’occasion aux experts africains en matières de télécoms d’« harmoniser » leurs positions, de consolider leurs expériences et de « préparer une voix africaine forte et unie ».
« C’est une responsabilité historique que nous assumons, car il s’agit non seulement de défendre nos intérêts, mais aussi de tracer une voie durable pour les générations futures », a-t-il poursuivi, dans son allocution.
Un monde numérique profitable à tous
Représentant le ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation, M. Laurent Assoa, a d’ailleurs relevé que « l’Afrique a pris conscience du rôle stratégique que les technologies peuvent jouer dans son développement inclusif et durable. »
« En accueillant cette réunion, la Côte d’Ivoire démontre son plein engagement dans le processus préparatoire régional de la CMDT-25 », a-t-il affirmé.
Et d’ajouter que « depuis plusieurs mois, les experts participent aux travaux techniques afin de contribuer à l’élaboration de propositions africaines communes, coordonner les positions régionales et préparer la voie unique de l’Afrique à cette conférence mondiale. »
Sous l’égide de l’Union africaine (UA), des initiatives majeures ont été lancées pour stimuler l’innovation et encourager l’adoption responsable de l’Intelligence artificielle (IA) à travers le continent.
En 2020, l’UA a adopté la stratégie africaine pour l’IA qui vise à harmoniser les efforts des Etats membres pour bâtir les infrastructures numériques solides, soutenir l’innovation et garantir une utilisation éthique et inclusive des technologies au bénéfice de tous les Africains.
Dans cette dynamique, M. Assoa a mentionné que la Côte d’Ivoire s’est dotée, en 2024, d’une stratégie nationale de l’Intelligence africaine, qui promeut une utilisation éthique et responsable de l’lA, soutient la recherche et l’innovation locale et encourage le développement de solutions adaptées aux réalités africaines, notamment dans les domaines clés de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et de la gouvernance.
(Source : APAnews, 27 août 2025)