Télécommunications : Sonatel, Alizé et Sentoo vont-ils virer à l’Orange ?
jeudi 8 décembre 2005
C’est aujourd’hui que le Conseil d’administration de la Sonatel qui se réunit à Dakar, délibérera sur la question du changement de label de la Sonatel, d’Alizé et de Sentoo et son changement par Orange, marque internationale de France Télécom. En tout cas, du côté des travailleurs de l’opérateur historique sénégalais, on reste de marbre sur la question : « On ne veut pas d’Orange ». C’est ce qui explique le Sit-in de ce jeudi, de l’Intersyndicale de la Sonatel composée du Syts, du Synes et du Sntpt, devant les locaux de la direction générale de la Sonatel.
L’intersyndicale de la Sonatel dénonce en même temps le côté scandaleux de ce projet de France Télécom de changer le nom de la Sonatel et d’Alizé pour le remplacer par Orange. En effet, en plus du management free que paye la Sonatel à France Télécom depuis 1997 pour sa force, le géant français réclame le paiement d’une redevance annuelle appelée brand free. Le brand free ou taxe sur la marque que la Sonatel doit payer à France Télécom, si toutefois, elle venait à changer de marque, représente 1,6 % du chiffre d’affaires, soit environ 4 à 5 milliards. Face à cette situation, les travailleurs de la Sonatel parlent « d’arnaque financière » et estiment qu’il y a une absence de débat interne concernant cette affaire.
Le Conseil d’administration de la Sonatel qui se tient aujourd’hui à Dakar, se prononcera sur la question. Le conseil se penchera sur le cas d’Alizé, le matin et l’après-midi sur celui de la Sonatel, de Sentoo, de Sonatel Mobil... Joint au téléphone hier, Ibrahima Konté, secrétaire général du Syts, estime que le débat interne doit continuer concernant le changement de label. Au cas contraire, souligne-t-il, un plan d’action est prévu avec un dépôt de préavis de grève.
Concernant le brand free, le secrétaire général du Syts dira que cet argent peut servir à améliorer le réseau d’Alizé qui est aujourd’hui confronté à des problèmes d’investissement. Selon lui, le problème avec France Télécom, c’est qu’on nous amène à utiliser du matériel français alors qu’on peut trouver meilleur sur le marché mondial.
Depuis 1997, France Télécom contrôle 33 % du capital de la Sonatel. Selon l’Intersyndicale, la filiale française des télécommunications a bénéficié d’un rajout de 9 % en catimini. Ce qui lui donne 42 % du capital. Mais le géant français des télécom n’est pas pour autant l’actionnaire majoritaire.
Issa NIANG
(Source : Wal Fadjri, 8 décembre 2005)