OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Batik > Archives des éditoriaux > Année 2007 > Télécentres : Agir avant qu’il ne soit trop tard

Télécentres : Agir avant qu’il ne soit trop tard

mardi 31 juillet 2007

Présentés pendant des années comme une remarquable « Success story », les télécentres du Sénégal traversent depuis la fin des années 90 une crise qui ne cesse de s’aggraver au point de menacer aujourd’hui leur existence. Le concept de télécentre est apparu au Sénégal en 1992 lorsque la Sonatel en expérimenta quatre à Dakar sous la forme d’espaces multifonctionnels commercialisant des services de téléphonie, de télécopie et de photocopie à l’image des télécottages d’Europe du Nord créés au milieu des années 80. Cette expérimentation s’inscrivait dans une politique de téléphonie publique visant à atteindre l’objectif fixé par l’Etat en matière d’accès universel, à savoir mettre un téléphone à la disposition de tous Sénégalais dans un rayon de cinq kilomètres. Pour ce faire, la Sonatel avait procédé, à partir de 1987, à l’installation de plusieurs centaines de cabines publiques, à pièces puis à cartes, à travers le pays. Nécessitant d’avoir des pièces de monnaie ou de disposer d’une carte, fréquemment en dérangement, victimes d’acte de vandalisme, pas assez nombreuses, ces cabines permirent certes de faire progresser la télédensité mais elles montrèrent leurs limites comme outil de démocratisation de l’accès au téléphone. La Sonatel décida alors à, partir de 1993 d’autoriser des privés à revendre des services de téléphonie dans ce qu’elle appela les « télécentres », dont le modèle de base était un local d’une superficie minimale de 16 m², équipé d’une ligne de téléphone et d’un appareil de taxation. Cette formule qui permettait à la Sonatel de déporter l’ensemble des coûts d’installation, de surveillance et de fonctionnement sur les exploitants des télécentres connut rapidement un grand succès dans un Sénégal frappé par la crise économique et soumis aux politiques d’ajustement structurel. Très rapidement des centaines, puis des milliers, de télécentres virent le jour au point de devenir des éléments familiers du paysage urbain et dans une moindre mesure rural. L’introduction de la téléphonie mobile en1996 ne changera pas grande chose à la situation puisqu’à l’époque elle était un produit de luxe réservé à une élite. Le nombre de télécentres ne cessât de croître entraînant une guerre des prix qui fera passer le prix de l’unité de 100 FCFA à 65 FCFA dans un grand nombre de télécentres alors qu’elle leur était revendue à 60 FCFA par la Sonatel. L’arrivée d’un second opérateur sur le marché en 1999 et la concurrence féroce qui s’en suivit tant sur les prix que sur les services offerts dans un contexte global d’explosion de la téléphonie mobile qui compte actuellement plus de 3,5 millions d’abonnés vont aggraver les conditions d’existence des télécentres qui voient leur mage bénéficiaire se réduire et leur chiffre d’affaire chuter. Pire, avec la mise en vente de cartes de recharge d’un montant de 1000 FCFA et la possibilité offerte par les opérateurs de recharger du crédit à partir de 100 FCFA voire de transférer du crédit entre abonnés, les clients se font de plus en plus rares dans les télécentres d’où la fermeture d’un grand nombre d’entre eux. Compte tenu des milliards investis par les milliers de propriétaires, des quelques 30.000 emplois créés, de la création de richesses générée, du rôle social joué par le secteur et des potentialités qu’il recèle dans le cadre de la lutte contre la fracture numérique et de la mis en œuvre de la Stratégie de croissance accélérée, les pouvoirs publics se doivent d’apporter les solutions idoines permettant de pérenniser ces acquis. De leurs côtés, les opérateurs de télécentres doivent poursuivre, avec détermination et ouverture, la réflexion engagée sur leur devenir et opter rapidement pour une reconversion de leur activité qui passe par une mise à niveau en matière de gestion, de marketing, de recrutement et d’utilisation des ressources humaines, la diversification de leurs partenaires et surtout des services offerts. De télécentres uniquement destinés à revendre des services de téléphonie locaux ou internationaux, il est possible d’envisager leur transcroissance en centres de services multimédia connectés à Internet. Dès lors, ils pourraient être utilisés, après délivrance d’un agrément, comme des lieux dans lesquels le citoyen pourrait effectuer des téléprocédures administratives. De même, comme cela se fait déjà dans certains pays comme l’Inde, la Malaisie ou le Maroc, ils pourraient des structures dédiées à la réalisation de transactions peu complexes telles que les paiements de taxes municipales ou de factures d’eau, d’électricité ou de téléphones. Ils pourraient également être des relais importants pour des programmes de télémédecine, d’enseignement à distance, etc. Brefs les centres de services multimédia qui pourraient être la voie de sortie de crise des télécentres devraient être des instruments essentiels pour le déploiement des téléactivités, grâce à leur connexion à Internet et devenir de puissants outils de démocratisation et de développement au cœur de la lutte contre la fracture numérique. Grâce à de nouvelles formes d’organisation ces milliers de micro entreprises individuelles pourraient se transformer en un secteur économique, puissant, dynamique et porteur de mutations dans les villes et les campagnes. Quoi qu’il en soit, il faut agir avant qu’il ne soit trop tard.

Amadou Top
Président d’OSIRIS

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 6888/7877 Régulation des télécoms
  • 524/7877 Télécentres/Cybercentres
  • 5601/7877 Economie numérique
  • 2769/7877 Politique nationale
  • 7877/7877 Fintech
  • 784/7877 Noms de domaine
  • 2713/7877 Produits et services
  • 2192/7877 Faits divers/Contentieux
  • 1106/7877 Nouveau site web
  • 7100/7877 Infrastructures
  • 2586/7877 TIC pour l’éducation
  • 282/7877 Recherche
  • 365/7877 Projet
  • 5130/7877 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 2635/7877 Sonatel/Orange
  • 2439/7877 Licences de télécommunications
  • 414/7877 Sudatel/Expresso
  • 1717/7877 Régulation des médias
  • 2044/7877 Applications
  • 1825/7877 Mouvements sociaux
  • 2446/7877 Données personnelles
  • 189/7877 Big Data/Données ouvertes
  • 893/7877 Mouvement consumériste
  • 540/7877 Médias
  • 974/7877 Appels internationaux entrants
  • 2508/7877 Formation
  • 138/7877 Logiciel libre
  • 3122/7877 Politiques africaines
  • 1667/7877 Fiscalité
  • 251/7877 Art et culture
  • 861/7877 Genre
  • 2418/7877 Point de vue
  • 1515/7877 Commerce électronique
  • 2191/7877 Manifestation
  • 474/7877 Presse en ligne
  • 186/7877 Piratage
  • 309/7877 Téléservices
  • 1318/7877 Biométrie/Identité numérique
  • 456/7877 Environnement/Santé
  • 591/7877 Législation/Réglementation
  • 651/7877 Gouvernance
  • 2740/7877 Portrait/Entretien
  • 216/7877 Radio
  • 1134/7877 TIC pour la santé
  • 408/7877 Propriété intellectuelle
  • 87/7877 Langues/Localisation
  • 1627/7877 Médias/Réseaux sociaux
  • 2870/7877 Téléphonie
  • 297/7877 Désengagement de l’Etat
  • 1503/7877 Internet
  • 189/7877 Collectivités locales
  • 596/7877 Dédouanement électronique
  • 1619/7877 Usages et comportements
  • 1552/7877 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 835/7877 Audiovisuel
  • 5110/7877 Transformation digitale
  • 578/7877 Affaire Global Voice
  • 228/7877 Géomatique/Géolocalisation
  • 467/7877 Service universel
  • 993/7877 Sentel/Tigo
  • 262/7877 Vie politique
  • 2274/7877 Distinction/Nomination
  • 51/7877 Handicapés
  • 1038/7877 Enseignement à distance
  • 1107/7877 Contenus numériques
  • 884/7877 Gestion de l’ARTP
  • 267/7877 Radios communautaires
  • 2692/7877 Qualité de service
  • 639/7877 Privatisation/Libéralisation
  • 198/7877 SMSI
  • 690/7877 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 4232/7877 Innovation/Entreprenariat
  • 1998/7877 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 69/7877 Internet des objets
  • 255/7877 Free Sénégal
  • 810/7877 Intelligence artificielle
  • 293/7877 Editorial
  • 33/7877 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous