Technologies de l’information et de la communication : impacts sur un monde en devenir
vendredi 11 avril 2008
Internet, téléphone portable, toute la gamme de produits résultant des technologies de l’information et de la communication se font de plus en plus présentes dans nos sociétés africaines qui tentent, vaille que vaille, de se mettre au diapason de la modernité. A Dakar, où bon nombre de jeunes africains viennent poursuivre leurs études supérieures, le ballet des ordinateurs portables, ipod, téléphone portables et autres, n’étonnent plus personne. En est-il de même sur leur formation ?
« Un 16 Dec 1e ptite fiy avu l jr éfè l boneur d plu d1. Todé encor el a la grace de vr c bo jr rvnir. K l SGR t combl o 2la d t esperence. Hapi birfdé ». Un prototype de message sms qu’une fille envoie à son amie pour lui souhaiter un joyeux anniversaire. Et il faut beaucoup de patience pour décoder ce message, dont le code n’a malheureusement pas été enseigné à l’école. Un deuxième prototype de sms nous édifiera davantage : « sama harit a tu vu lè jonc o bor d1 lac ? lè atu observé 1soir de tornad ? Il s secou, s courb 2douleur, patient é s relev tjr ens : cultivon 7vertu ! E en 7week dè meyeur ami soyon sa sueur. K no larm 2joi, no écla d rir rest l cimen kotidien avec lekel ns alon èdé a l batir ! One lov ». On constate que non seulement des abréviations particulières sont faites dans le sms mais que des emprunts à d’autres langues sont aussi opérés pour mieux faire passer son message. Il ressort donc de l’imagination collective que les sms constituent une mauvaise pratique pour les jeunes car, à force de les pratiquer, ils oublient la bonne orthographe des mots et cela se fait tristement ressentir sur leurs copies ou productions scolaires.
Dans le même ordre d’idées, l’internet, cet outil de connexion, de recherche et de communication, qui se développe de jour en jour un peu partout dans le monde, passe aux yeux du public pour un outil de fainéantise, car suspecté de faire des jeunes des canaux de relais d’idées, des caisses de résonance au lieu des producteurs d’idées qu’ils sont censés être. Ainsi, pour un devoir de maison, un travail de recherche et autres, l’apprenant, quelque soit son niveau scolaire, fera recours à l’internet et se contentera de faire du copier-coller pour ses devoirs au lieu de faire travailler ses méninges. Les plus jeunes, quant à eux, sont facilement détournés des livres que leurs parents leur imposent à lire, pour aller écouter de la musique et même voir des films pornographiques sur le net.
Autant de constat qui rendent les parents d’élèves sceptiques quant à la nécessité de laisser leurs progénitures exploiter ces nouveaux moyens de communication, d’information et d’éducation.
Armelle Dagba
(Source : African Global News, 11 avril 2008)