Taxation sur les transactions mobiles : la mesure soulève des inquiétudes
lundi 15 septembre 2025
L’Assemblée nationale se réunit en session extraordinaire ce lundi 15 septembre 2025 pour examiner trois projets de loi, dont celui portant modification de la loi n° 2008-46 instituant une redevance sur l’accès ou l’utilisation du réseau des télécommunications publiques (RUTEL). Ce projet prévoit notamment la « fiscalisation du mobile money et des transferts marchands », annoncée par le Premier ministre Ousmane Sonko dans le cadre de la mobilisation de ressources destinées au financement du Plan de redressement économique et social (PRES) 2025-2028.
Cette mesure suscite déjà des inquiétudes parmi les spécialistes, les consommateurs et les acteurs politiques, qui redoutent « une hausse des frais et un frein à l’inclusion financière », entre autres impacts négatifs.
Dans un communiqué daté du 13 septembre, le Forum des Jeunes Consommateurs du Sénégal (FOJCOSEN) a exprimé plusieurs préoccupations. Selon l’organisation, une éventuelle hausse de la RUTEL, si elle est répercutée sur les usagers, pourrait avoir un impact direct sur le budget des ménages et des petites entreprises.
Des voix se sont également élevées dans l’arène politique. En marge d’un séminaire de formation des enseignants du parti République des valeurs, le chef de file de cette formation, Thierno Alassane Sall, a dénoncé l’imposition de taxes sur les transactions mobiles. Selon ce député de l’opposition, cette mesure viserait à « alimenter les fonds politiques et financer des voyages inutiles du président et de son Premier ministre, au détriment des jeunes qui se débrouillent parfois dans des conditions difficiles ».
Dans un entretien accordé à L’Observateur ce lundi 15 septembre, l’ancien directeur de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), Abdou Karim Sall, estime qu’il n’est pas inopportun de s’appuyer sur le secteur de l’économie numérique pour stimuler la croissance, à condition de préserver les équilibres.
Interpellé sur les risques potentiels, il a précisé : « Aujourd’hui, les frais de cash-in et cash-out sont presque nuls. Si l’on y applique des taxes, cela peut décourager les utilisateurs, qui n’y verraient plus d’intérêt. Trop taxés, ils risqueraient de revenir au cash pour éviter cette charge supplémentaire. »
(Source : Pressafrik, 15 septembre 2025)