Surtaxe sur les appels entrants : Les opérateurs veulent saisir la Cedeao
samedi 18 février 2012
La Conférence des télécommunications ouest africaine (Ctoa) entend saisir la Cedeao, afin de dénoncer la surtaxe sur les appels entrants instaurée dans certains pays africains dont le Sénégal.
Les opérateurs historiques regroupés au sein de la Conférence des télécommunications ouest africaine (Ctoa) entendent engager une bataille juridique contre la surtaxe sur les appels entrants. « Nous allons saisir la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest : Ndlr) pour faire respecter le droit », a annoncé hier Cheikh Tidiane Mbaye, Directeur général de la Sonatel, lors du point de presse sanctionnant la réunion extraordinaire de la Ctoa.
D’après Mamadou Bamba, président de la Ctoa, « l’instauration de la surtaxe se traduit par une augmentation généralisée des tarifs au consommateur, supportée par les populations locales et la diaspora, venant ainsi accentuer la fracture numérique. Dans de nombreux cas, les tarifs des appels intracommunautaires sont nettement plus élevés que ceux des appels vers le reste du monde. Ce qui entrave l’intégration sous-régionale ».
Pour ce qui concerne le Sénégal, M. Mbaye a indiqué qu’en cinq mois, le trafic a connu une baisse de 25% à cause de la surtaxe. Dans 12 mois, cette baisse atteindra 35%.
Suffisant pour que la Ctoa appelle « les pays qui ont mis en œuvre un tel système, ou qui envisagent de le faire, notamment le Sénégal, de réviser leur position dans l’intérêt des populations ». Les Directeurs généraux souhaitent aussi que « les institutions internationales telles que la Banque mondiale, mènent les études nécessaires pour l’évaluation de la mission qui a été confiée aux régulateurs, notamment l’utilisation des fonds du service universel, la fiscalité et la régulation du secteur ».
Avec un chiffre d’affaires de 400 milliards de francs Cfa, la Sonatel a versé, en 2011, 200 milliards de francs Cfa à l’Etat sénégalais en guise de taxe, selon Cheikh T. Mbaye.
Dialigué Faye
(Source : (Le Quotidien, 18 février 2012)