Startup Act : le Sénégal entre dans la phase opérationnelle le 20 novembre
lundi 17 novembre 2025
Ce jeudi 20 novembre, aux premières heures du jour, sur la Corniche Ouest de Dakar, face à l’océan qui suggère un infini de possibilités, le Sénégal posera un acte historique pour ses jeunes pousses. Le lancement officiel d’Écosystème Startup, au cœur de la mise en œuvre de la Loi n°2020-01 portant Startup Act, marquera un tournant décisif pour l’innovation nationale.
Je voudrais d’abord saluer chaleureusement le Directeur de l’Économie Numérique, Roger Thiam, pour son approche inclusive et visionnaire. Merci pour l’invitation à ce moment fondateur. En tant que journaliste spécialisé dans les TIC au Sénégal, j’ai couvert presque toutes les étapes de ce chantier depuis ses débuts. J’ai vu les hésitations, les débats, les doutes. J’ai aussi vu l’engagement, la persévérance et la conviction de ces femmes et hommes qui ont maintenu le cap, parfois contre vents et marées. Ils se reconnaîtront tous dans ce moment.
Ce 20 novembre, à la Place du Souvenir Africain, à partir de 8h30 — avec une retransmission prévue dans les sept pôles économiques et un dispositif dédié pour la diaspora — le Sénégal entre dans une nouvelle phase : celle de la concrétisation. Le Startup Act cesse d’être une promesse théorique pour devenir un mécanisme opérationnel, mesurable et orienté vers l’impact. Le New Deal Technologique y inscrit des objectifs clairs : plus de 500 startups labellisées pour structurer un deal-flow crédible, plus de 50 000 emplois directs et 200 000 emplois indirects visés, un cadre de labellisation et d’agrément transparent pour attirer capitaux, talents, technologies. Pour la première fois, l’écosystème se construit autour d’un pilotage cohérent, d’un guichet unique fonctionnel et d’un système de suivi-évaluation assumé.
Le programme de ce lancement s’annonce dense et concret. Le label Écosystème Startup sera présenté dans ses critères, ses droits, ses avantages et son guichet unique en ligne. Des passerelles ciblées seront établies entre investisseurs, incubateurs, partenaires techniques et jeunes pousses. Les priorités d’inclusion, de qualité et de transparence seront détaillées. Un focus “Je me labellise” expliquera le parcours d’éligibilité, le calendrier et les outils d’accompagnement mis à disposition de ceux qui souhaitent franchir le pas.
À travers ce lancement, on retrouve toutes les composantes qui définissent un véritable écosystème : pilotage public, cadre légal, fiscalité adaptée, fonds souverains, acteurs du capital-risque, diaspora angels, incubateurs, accélérateurs, corporate, universités, lycées techniques, fablabs, data centers, opérateurs télécoms, cabinets juridiques, médias tech, collectivités locales, pôles régionaux. Une architecture complète, cohérente, alignée avec la Vision Sénégal 2050.
Les partenaires jouent un rôle déterminant. Un immense merci à IYBA Seed et aux équipes d’ENABEL pour l’accompagnement structurant, à Orange, SENUM, YAS, Expresso pour l’infrastructure et la connectivité, à Kera Health, Baamtu, Sen Startup, Digital Sénégal et tous ceux qui, dans l’ombre ou la lumière, ont contribué à cette dynamique. Leur engagement technique, financier et humain apporte un souffle nouveau et accélère la capacité de nos startups à se développer.
Après des années de préparation, ce qui commence aujourd’hui est sans doute la partie la plus importante : transformer l’essai. Les grandes ambitions ont désormais un cadre, des chiffres, une méthode. Aux acteurs de saisir cette opportunité, de faire vivre le label, de collaborer, d’innover, de créer. Le Sénégal se donne les moyens de devenir un hub régional de l’innovation. À nous tous de donner du sens, de la force et de la continuité à cette nouvelle ère.
(Source : Le Techobservateur, 17 novembre 2025)
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