Le Sénégal progresse dans sa transition numérique, porté par des initiatives publiques et privées visant à moderniser l’administration, dynamiser l’économie et favoriser l’inclusion digitale. Toutefois, derrière ces avancées, le pays reste fortement dépendant d’infrastructures et d’acteurs étrangers. Une grande partie des serveurs hébergeant les données publiques et privées sénégalaises se situe à l’étranger, souvent sous le contrôle des géants américains du numérique, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Cette situation pose des défis majeurs en termes de contrôle, de sécurité et de souveraineté.
La montée en puissance des plateformes numériques expose le Sénégal à des cybermenaces croissantes, tandis que les enjeux géopolitiques liés à la gestion et à la protection des données prennent une importance stratégique. Face à ce contexte, le pays peine encore à disposer d’un cadre juridique robuste et opérationnel. Bien que des textes soient en discussion ou en cours de mise en œuvre, la protection des données personnelles, la régulation des flux numériques et la gouvernance des infrastructures restent insuffisamment maîtrisées.
Sans infrastructures locales solides, notamment des data centers nationaux, sans une législation claire et une vision stratégique affirmée, la capacité du Sénégal à contrôler pleinement son avenir digital reste incertaine. Le défi est double : assurer la sécurité des données sensibles tout en développant une économie numérique souveraine, capable de réduire la dépendance aux grandes puissances technologiques mondiales. La souveraineté numérique, devenue un enjeu mondial, s’impose ainsi comme une priorité pour garantir un développement numérique durable et autonome au Sénégal.
(Source : Seneweb, 3 juillet 2025)