Soudan du Sud : le qatari Future Union veut investir dans les télécommunications
vendredi 11 avril 2025
En janvier, les dirigeants du groupe qatari Future Union ont rencontré le président centrafricain Faustin Archange Touadéra pour discuter d’éventuels partenariats stratégiques. Ils continuent leur prospection en Afrique.
Les autorités du Soudan du Sud ont rencontré cette semaine une délégation de Future Union (FU), un groupe d’investissement basé au Qatar. Ce dernier a manifesté un intérêt pour le secteur sud-soudanais des télécommunications, selon le communiqué publié le mardi 8 avril par le ministère des TIC et des Services postaux.
Le ministre Michael Makuei Lueth a affirmé que l’arrivée d’un tel investisseur survient à un moment opportun, « alors qu’il n’y a pas encore de concurrence sur le marché ». Il a présenté les actions en cours pour améliorer la connectivité dans le pays, notamment le projet gouvernemental de déployer cette année son tout premier réseau de fibre optique. Ce chantier pourrait ouvrir la voie à des partenariats technologiques structurants.
La rencontre survient dans un contexte marqué de hausse continue du coût des télécommunications au Soudan du Sud. En octobre dernier, les trois principaux opérateurs (MTN, Zain et Digitel) ont annoncé une augmentation progressive des tarifs de communication, justifiée par une inflation qui a atteint 120% en avril 2024 selon le Fonds monétaire international (FMI).
Cette envolée des prix rend l’accès aux services numériques encore plus difficile pour la population. Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), il faut consacrer 13,2% du revenu mensuel brut par habitant pour s’offrir le forfait mobile à large bande le moins cher, avec au moins 2 Go de données en 3G ou plus. Ce chiffre est largement au-dessus du seuil de 2% recommandé par l’organisation pour garantir l’Internet abordable.
Aucune annonce concrète n’a toutefois été faite concernant un accord ou un calendrier d’investissement. La stabilité politique encore fragile du pays, les besoins en infrastructures de base et les défis logistiques pourraient constituer des freins au déploiement rapide de projets d’envergure.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 11 avril 2025)