Soudan du Sud : le nouveau ministre des TIC veut faire baisser les tarifs d’Internet
jeudi 4 décembre 2025
Les gouvernements africains cherchent à généraliser l’accès à Internet dans le cadre de leurs ambitions de transformation numérique. À Madagascar, par exemple, les opérateurs télécoms ont récemment accepté de réduire les tarifs des services Internet après un bras de fer avec les autorités.
Au Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny (photo, au centre), nouveau ministre des TIC et des Services postaux, a engagé des discussions avec les opérateurs de téléphonie mobile afin de réduire le coût des services Internet. Selon lui, les services de données restent trop onéreux, ce qui complique l’accès aux communications pour la population.
Le 26 novembre, alors que la délégation de MTN était venue le féliciter pour sa nomination, il leur a demandé de fournir une explication technique sur les raisons du niveau élevé de leurs tarifs. Il a indiqué que le ministère se réunira bientôt avec MTN pour approfondir les discussions techniques autour de cette question afin de trouver un moyen de réduire les coûts. Il a également rencontré les dirigeants de Zain et de Digitel.
Le ministre a annoncé la création d’un comité technique chargé de vérifier les tarifs des télécommunications au début de l’année prochaine. Il a aussi promis d’alléger les charges pesant sur les fournisseurs de services mobiles et Internet.
Cette initiative intervient dans un contexte où la dépense mensuelle pour 5 Go d’Internet mobile représente 24,2 % du revenu national brut par habitant en 2025, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). À titre de comparaison, ce ratio est de 5,32 % en Afrique et de 1,38 % dans le monde. Or, l’organisation indique qu’il ne devrait pas dépasser 2 % pour que le service soit considéré comme abordable.
Pour M. Ateny, l’accès à Internet relève d’un droit humain, et les Sud-Soudanais méritent des tarifs abordables pour communiquer et bénéficier des opportunités offertes, notamment dans l’éducation et les transactions commerciales. La GSMA estime par ailleurs que le coût élevé du service constitue l’un des principaux freins à son adoption et à son utilisation. Selon DataReportal, le pays comptait début 2025 environ 1,9 million d’abonnés à l’Internet, pour un taux de pénétration de 15,7 %.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 4 décembre 2025)
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