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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2006 > Septembre > SMS ou Textos : Quand la « créativité » menace la langue française...

SMS ou Textos : Quand la « créativité » menace la langue française...

jeudi 28 septembre 2006

Produits et services

Avec les Nouvelles technologies de l’information et de la communication, surtout avec le téléphone portable, est née une nouvelle forme de communication écrite, comme les Sms ou les textos. Ceux-ci traduisent, selon certains, une créativité provoquée par une nécessaire adaptation à l’outil, alors que d’autres soutiennent que dans un contexte marqué par une baisse générale du niveau du français des élèves, ces Sms constituent une véritable menace pour la langue française.

L’irruption des portables dans les habitudes a créé de nouvelles formes de communications. Les messages écrits ou Sms ou textos sont ainsi en vogue surtout chez les jeunes. Ces derniers, pour écrire des messages, n’ont plus besoin de faire recours à un français recherché, avec tout ce que cela comporte comme rigueur. Ils usent de leur imagination pour créer un nouveau vocabulaire dérivé du français. Vocabulaire qui allie abréviation des mots ou des chiffres qui traduisent les mots et expressions à dire. Ainsi, les messages deviennent courts et ne tiennent pas compte des règles de grammaire, d’orthographe ou de conjugaison. Tous les moyens sont bons pour se faire comprendre, quitte à tordre les règles grammaticales de la langue. Ce nouveau jargon, invention des jeunes, donne des gains d’espace, de temps et de crédit, selon de nombreux jeunes.

Ousmane Ba, étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), utilise fréquemment les Sms pour communiquer avec ses amis. “ C’est une forme de communication très pratique entre jeunes. Je fais recours aux Sms pour dialoguer avec mes amis ”.

Avec cette nouvelle forme de communication, beaucoup de jeunes font preuve de créativité. Et toutes les fantaisies sont permises. L’essentiel, c’est de se faire comprendre. “ Les Sms, c’est la langue parlée transcrite. Je ne respecte pas le vocabulaire. Un mot, je peux l’écrire en une lettre. L’écran d’un portable n’est pas une feuille de lettre en termes d’espace et un Sms, c’est juste quelques phrases. Donc il faut trouver des astuces qui permettent de s’adapter au portable ”, confie Ousmane Ba.

Ecrire les Sms de cette façon permet selon certains de gagner de l’espace, du temps, mais aussi du crédit. Codou Dieng, un adepte des Sms, fait remarquer que “ lorsque le message est long, il est facturé pour le prix de deux messages ou même trois. Dès fois, un message très long n’arrive pas ”.

Le nombre élevé d’individus qui font de plus en plus recours aux Sms s’explique par son aspect pratique. Marie Tine avoue que lorsqu’elle veut écrire un texte, elle utilise des abréviations. Un moyen pratique et rapide de transmettre un message. “ C’est simple, court, précis ”, dit-elle en souriant.

L’absence d’un vocabulaire conventionnel pour les messages écrits sur les portables a révélé la fertilité d’esprit de certains jeunes. Certains font même preuve de beaucoup d’ingéniosité. Les adeptes des Sms au fur et à mesure qu’ils communiquent enrichissent leur vocabulaire “ Au début, quand j’envoyais des Sms, j’écrivais les mots en entier. Mais à mesure que je correspondais avec mes amis, j’ai vu qu’ils utilisaient des mots courts et des abréviations que je comprenais. J’ai adopté ce style et c’est devenu même chez moi un tic ”, avoue Ousmane Ba.

Certains ont un répertoire très riche avec cette nouvelle forme de communication qui ne fait pas que des heureux. Pour une certaine tranche d’âge, notamment ceux qui ont plus de 45 ans, c’est la croix et la bannière pour lire et comprendre de tels messages. “ Je ne comprends rien au langage des jeunes ”, déclare Amadou Gaye. A l’en croire, cette nouvelle forme de communication menace la beauté et la pureté de la langue française.

“ Il s’agit d’une mort programmée de la langue française. Les gens vont utiliser ces raccourcis très faciles, des abréviations. Et ils ne vont plus creuser”. Plus grave, ajoute-t-il, « les jeunes qui sont habités à cette forme de communication ne vont plus avoir un vocabulaire riche. Je pense surtout à la génération des années 90 marquée une baisse générale du niveau du français. Ce réflexe, s’il demeure, sera très nuisible pour la jeune génération. Au bout de 10 ans, les jeunes auront des problèmes pour bien écrire en français », avertit M. Gaye.

« La Francophonie doit s’ériger contre cette nouvelle trouvaille des jeunes pour préserver la langue française, qui est une belle langue ”, suggère-t-il.

Dr Alioune Dieng, Assistant au CESTI : “Seule l’efficacité de la communication compte”

Professeur de français au Cesti, Dr Alioune Dieng analyse la nouvelle forme de communication écrite que constitue le texto.

“ Le problème de la baisse de niveau de la langue est beaucoup plus complexe. Je ne pense pas que les Sms aient quelque chose à voir avec. Le niveau de la langue est lié à la situation de communication. Selon que l’on est dans une situation ou d’autre, on communique différemment. Donc pour les Sms, la qualité et la forme de la langue changent forcément. Et je ne crois pas que ça puisse déteindre sur le niveau de la langue. Avant même l’apparition des portables, le niveau de la langue était catastrophique ”.

M. Dieng estime que le phénomène est général et même universel. “ Il n’y a pas que les jeunes qui utilisent cette façon d’écrire. Même des gens qui ont un niveau de culture assez élevé s’adonnent à cette pratique. C’est lié à des contraintes de temps, d’espace. C’est simplement l’utilisation des moyens qui sont à notre portée ”. Son point de vue sur la question est qu’on ne peut traiter cette question en faisant une analyse linguistique proprement. “ Il y a un impact social, psychologique. La norme n’est pas respectée. L’objectif est de faire passer son message en ne tenant pas compte de la langue. La qualité ne s’applique pas. C’est lié au fait que les Sms sont empreints de discrétion. Donc il faut utiliser un code. Quand un amant communique avec sa maîtresse, il établit ainsi un code. Chacun communique à sa manière. Le caractère privé, personnel des Sms joue sur la forme du message et le niveau de la langue utilisée ”.

Un impératif d’espace et de temps

M. Dieng a répertorié un corpus de Sms pour en dégager certaines remarques. D’abord, dans les Sms, il distingue une utilisation des anglicismes. Cela à cause de l’influence du rap et de la culture américaine, explique-t-il. Il existe dans ces Sms, selon M. Dieng, une utilisation du français et du wolof. Un procédé qui s’appelle la « diglossie ». C’est ainsi que le style télégraphique apparaît presque dans les Sms. Tout cela pour un seul objectif : l’efficacité du message. C’est de la communication efficace, martèle-t-il. “ Dans les Sms, on distingue un non respect de la ponctuation, non respect de l’emploi des majuscules, des apostrophes, accents et autres. Une utilisation des abréviations, des chiffres pour traduire des mots. Une omission de lettres muettes dans certains mots. Ces manquements sont à mettre sur le compte de certaines contraintes comme l’impératif de temps, d’espace. Le portable impose de communiquer de cette façon ”.

Ces manquements, poursuit M. Dieng, créent des écarts entre signifiants qu’on appelle métaplasmes et d’autres écarts liés à l’agencement des mots appelé écart syntagmatique. “ Tout cela fait que la norme est abolie s’agissant des Sms. Il y a des entorses perçues comme des écarts. C’est ainsi le résultat des contraintes liées au temps et à l’espace ”. Pour le jargon utilisé, M. Dieng estime qu’il n’y a pas de code universel ou standard. Chacun écrit à sa façon.

De plus, pour juger la norme d’une langue, souligne M. Dieng, trois éléments doivent être pris en compte. D’abord sur le plan syntagmatique, c’est-à-dire le respect de la structure de la phrase. Ensuite le lexique avec l’utilisation de mots usuels. Enfin, sur le plan sémantique avec la cohérence du discours. “ Pour les Sms, au niveau du lexique, il y a des mots simples et usuels. Sur le plan sémantique, les Sms sont cohérents. C’est simplement sur l’agencement des phrases qu’on voit des écarts, qui portent sur le signifiant et non le signifié. On utilise ainsi un alphabet pour écrire des mots comme on veut. Dans le processus de la communication, il y a un émetteur et récepteur, un référent, un code, un message, un canal. Pour les Sms, ce processus est respecté et c’est simplement le code qui change ”. M. Dieng estime que les Sms participent à une fluidité de la communication. A l’en croire, le phénomène va aller crescendo.

Mamadou Guèye et Oumar Ndiaye

(Source : Le Soleil, 28 septembre 2006)

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