Sidy Lamine Niasse, Pdg du Groupe Wal Fadjri, sur la mise en demeure : « Elle est sans objet parce qu’elle n’a aucune base juridique »
vendredi 2 novembre 2007
S’achemine-t-on vers un bras de fer entre le Cnra et Sidy Lamine Niasse, président du Groupe Wal Fadjri ? Tout laisse à le croire au regard de la décision de M. Niasse de faire fi de la mise en demeure de l’organe de régulation de l’audiovisuel.
Face à la presse, hier, le patron du Groupe Walf considère que « la mise en demeure est sans objet parce qu’elle n’a aucune base juridique ». « Le Cnra n’a rien compris en nous (Wal Fadjri) accusant de tourner en dérision » le président de la République et de présenter « une image caricaturale ». Parce que, argumente Sidy Lamine dans une « réponse » remise aux journalistes, « l’image n’est pas caricaturale, mais plutôt satirique ». Sans détour, il peste : « C’est bien d’un recul démocratique sénégalaise que le Cnra veut faire faire à notre pays en décrétant, du haut de sa tour d’ivoire, que l’émission Xumb te daaggan jette un discrédit sur nos institutions. » Pour conforter sa position, le président du Groupe Wal Fadjri rappelle à « ces technocrates qui semblent ignorer jusqu’aux vertus thérapeutiques de la satire et de rire qu’elle provoque », que la presse satirique a toujours existé au Sénégal. Il cite l’exemple du journal Politicien et du Cafard Libéré qui, relève-t-il, n’avaient, pourtant, « jamais » fait l’objet d’indignation de la part de l’ancien président de la République, Abdou Diouf, ni Me Wade ; « encore moins d’en décréter la mort. »
Fort de toutes ces considérations, Sidy Lamine déclare à qui veut l’entendre : « En ce qui concerne, le Groupe Wal Fadjri, nous avons décidé de continuer ce que nous avons entrepris, convaincu, aujourd’hui plus qu’hier que les institutions de la République ne doivent pas être taboues. » Cette décision qui peut ressembler à un acte de défiance, s’explique selon M. Niasse, par le refus d’une « sacralisation à outrance que veulent en faire les censeurs du Cnra ».
Interpellé sur son comportement réfractaire vis-à-vis des décisions des autorités judiciaires comme administratives, Sidy Lamine Niasse rétorque : « La résistance à l’injustice est une justice. »
Daouda Gbaya
(Source : Le Quotidien, 2 novembre 2007)