Le ministre sénégalais de la Communication a souligné que les réformes recommandées par le rapport GSMA pourraient « générer plus de 1 000 milliards de francs CFA de valeur économique, augmenter substantiellement la productivité et renforcer les recettes publiques ».
La baisse du coût des smartphones, la modernisation du cadre réglementaire et le renforcement des infrastructures pourraient profondément accélérer l’inclusion et l’usage du numérique au Sénégal, souligne le rapport du Global System for Mobile Communications Association (GSMA) rendu public ce vendredi.
Le Sénégal pourrait mobiliser plus de 1 100 milliards FCFA de valeur économique et créer 280 000 emplois d’ici 2030 si les réformes proposées pour accélérer la transformation numérique sont pleinement mises en œuvre, indique un rapport de la GSMA dévoilé ce vendredi au Digital Africa Summit Senegal.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Alioune Sall, a salué un document qui « met à lumière une réalité que nous observons tous » et qui confirme que la digitalisation constitue désormais « un marqueur structurant de transformation économique et sociale » pour le Sénégal.
Le rapport insiste en effet sur la nécessité de rendre le numérique plus accessible, en abaissant le coût des smartphones d’entrée de gamme et des données, afin de permettre aux ménages à faibles revenus d’intégrer pleinement l’économie numérique.
La GSMA estime que la réduction de ces obstacles, combinée au développement de programmes nationaux de compétences numériques, permettrait d’élargir l’usage de l’internet mobile bien au-delà de la couverture déjà très élevée du pays.
Dans le même esprit, l’étude appelle à un environnement réglementaire et d’investissement plus prévisible, favorisant l’extension des infrastructures dans les zones mal desservies. Elle insiste sur la simplification des procédures pour les opérateurs, une tarification du spectre plus adaptée et des licences de plus longue durée, considérées comme déterminantes pour améliorer la qualité des services et soutenir la croissance du secteur.
La modernisation de la réglementation, notamment des cadres de licences et de gouvernance, est identifiée comme un levier essentiel pour encourager l’innovation, intégrer les technologies émergentes et accompagner la numérisation des services publics.
Le rapport met également en avant la nécessité d’une meilleure coordination entre les secteurs de l’énergie et des télécommunications, afin de garantir une alimentation électrique fiable aux infrastructures numériques, surtout en milieu rural. Selon la GSMA, cette amélioration renforcerait la continuité des services, encouragerait l’adoption des outils numériques et contribuerait à dynamiser les économies locales.
Enfin, l’accélération de l’e-gouvernement, des paiements numériques et des plateformes de santé et d’éducation est présentée comme un catalyseur majeur pour stimuler l’usage du numérique et générer un impact direct sur le quotidien des populations.
Pour Angela Wamola, Directrice Afrique de la GSMA, le Sénégal dispose d’atouts évidents pour capter pleinement ces bénéfices.
« Le Sénégal a tous les ingrédients pour devenir l’une des économies numériques les plus dynamiques d’Afrique. Mais des millions de personnes restent freinées par le coût des appareils, les lacunes en compétences et les barrières d’accès », a-t-elle déclaré.
A l’en croire, les réformes proposées ont le potentiel de « transformer l’accès au numérique en un impact réel et significatif pour les populations, tout en renforçant la résilience économique à long terme du Sénégal ».
Selon la GSMA, la mise en œuvre de l’ensemble de ces mesures permettrait au pays de connecter 2,6 millions de nouveaux utilisateurs d’ici 2030, de réduire les disparités régionales et d’accroître l’adoption de l’internet mobile à 61 % de la population.
La modernisation des outils numériques dans l’administration pourrait également générer 417 milliards FCFA de recettes publiques supplémentaires, renforçant ainsi la capacité d’investissement de l’État.
Rappelant que le pays dispose déjà d’une couverture 4G de 97 %, d’une couverture 5G de 39 % et de plus de 8,1 millions d’utilisateurs de l’internet mobile, Alioune Sall a indiqué que l’enjeu n’est plus l’accès désormais, mais l’usage.
« L’enjeu n’est plus seulement d’être connecté, il est d’être capable d’utiliser le numérique comme un instrument d’opportunité, de simplification et d’anticipation économique », a-t-il affirmé, situant ces objectifs dans le cadre du New Deal Technologique 2034, qui ambitionne de porter la contribution du secteur à 15 % du PIB.
(Source : APAnews, 5 décembre 2025)
OSIRIS
Sénégal/numérique : plus de 1 100 Mrds F attendus