Sénégal : le fonds du service universel demande plus de ressources financières
mercredi 18 juin 2025
La généralisation des services télécoms constitue un pilier essentiel de la transformation numérique. Dans les zones délaissées par les opérateurs privés, les Fonds de service universel ont la responsabilité d’assurer la connectivité.
Le Fonds de développement pour le service universel des télécommunications (FDSUT) du Sénégal appelle à un renforcement de ses ressources financières pour accélérer la mise en œuvre de ses projets de connectivité. Cet appel a été lancé le lundi 16 juin par sa coordinatrice, Diop Ndiaye Blondin, devant la Commission de la culture et de la communication de l’Assemblée nationale.
Mme Blondin souligne que le FDSUT dispose de plans d’action, de références comparatives et de feuilles de route, mais manque de ressources financières pour les concrétiser. Par exemple, à travers le Programme d’accès numérique universel (PANU), le Fonds prévoit de connecter 1 550 localités à la 4G d’ici 2028, ciblant environ 2,6 millions de personnes. Il est également prévu d’équiper 200 structures publiques en outils numériques, de développer cinq contenus ou applications, et de former 500 personnes aux métiers du numérique.
« Ce n’est pas seulement une question de connectivité, c’est un véritable bouleversement numérique qu’il faut mener vigoureusement, avec des instruments contemporains, des smartphones, des applications locales, une intelligence artificielle intégrée et une attention constante portée à l’environnement et au genre », a déclaré Mme Blondin.
Ces projets s’intègrent à la stratégie du gouvernement sénégalais visant à généraliser l’accès aux services numériques et à accélérer la transformation digitale. Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), environ 40 % de la population sénégalaise n’utilisait pas Internet en 2023, et près de 20 % ne possédait pas de téléphone mobile.
L’Association mondiale des opérateurs mobiles (GSMA) reconnaît la nécessité de renforcer le financement des Fonds de service universel (FSU) en Afrique, estimant qu’ils peuvent contribuer à réduire l’écart de connectivité. Pour améliorer leur efficacité, l’organisation recommande notamment d’adopter des mécanismes incitatifs pour accélérer le décaissement effectif des fonds collectés auprès des opérateurs.
Au-delà des questions de financement, la GSMA propose plusieurs bonnes pratiques : fixer des objectifs clairs et mesurables, impliquer les parties prenantes, s’appuyer sur les données pour cibler les projets, assurer un suivi régulier avec des rapports transparents, évaluer rigoureusement les coûts, renforcer les compétences internes, impliquer les communautés locales et mettre en place une gouvernance indépendante pour garantir une meilleure gestion.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 18 juin 2025)