Sénégal en panne de connexion : Le FDSUT dénonce l’abandon des zones rurales et exige des actes concrets du parlement
mardi 17 juin 2025
Lors d’un atelier stratégique tenu à l’Assemblée nationale ce lundi, le Fonds de Développement pour le Service Universel des Télécommunications (FDSUT) a lancé un cri d’alerte. Sous la direction de sa coordinatrice Madame Ndeye Fatou Diop Ndiaye Blondin, l’équipe du FDSUT a plaidé pour une sensibilisation politique accrue face aux enjeux majeurs de la connectivité numérique au Sénégal. « Nous savons quoi faire. » Nous disposons des plans, des références comparatives et des feuilles de route. « On manque de ressources », a déclaré Madame Blondin face à une commission communication très à l’écoute.
Au centre des discussions : le rôle crucial du FDSUT dans l’intégration numérique en matière de santé, d’éducation, d’agriculture et de gouvernance. Si 550 localités restent sans accès au numérique, ce n’est pas en raison d’un manque de stratégie. Cependant, les fonds nécessaires pour soutenir cette ambition font défaut. La coordinatrice insiste : « Ce n’est pas seulement une question de connectivité, c’est un véritable bouleversement numérique qu’il faut mener vigoureusement, avec des instruments contemporains, des smartphones, des applications locales, une intelligence artificielle intégrée et une attention constante portée à l’environnement et au genre ».
Devant ce discours sans équivoque, l’honorable Aliou Sène, président de la commission Culture et Communication, a reconnu le caractère urgent de la situation. « Chaque jour, les populations nous interpellent. » Il est nécessaire de saisir le mécanisme du FDSUT afin de pouvoir appuyer sa mission. « Cet atelier nous éclaire, mais il nous engage également », a-t-il affirmé, en faisant référence aux lieux visités à Tambacounda et aux attentes suscitées par la Loi de finances rectificative (LFR). Maintenant équipés d’outils, les parlementaires sont sous surveillance : réussiront-ils à faire pression pour que les fonds désignés soient finalement libérés ?
Alors que le Sénégal aspire à une numérisation totale d’ici 2050, l’absence d’action équivaudrait à un sabotage collectif. Le FDSUT a manifestement cherché à collaborer avec la représentation nationale. Il reste à voir si la détermination politique sera au rendez-vous. Le véritable défi actuel ne réside plus dans l’infrastructure, mais dans la mise en œuvre concrète.
(Source : Dakar Actu, 17 juin 2025)